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Ô Solitude, 366

Publié le 16 avril 2014 par Petistspavs

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Le soleil dans les yeux. Même si c'est une image, le soleil étant trop vaste, les yeux tout petits, justement aujourd'hui. L'dée du soleil qui n'est pas qu'une idée, car ça brouille la vue. Par ce beau temps, je ferais mieux d'aller au cinéma. Vous avez remarqué, dans les films, enfin dans les bons films, le soleil éblouit notre vie. Dans les salles dites obscures, inutile de porter des lunettes noires, Ray Ban trouvées sur un banc un jour comme ça, de soleil, je portais un carton trop grand, trop lourd, elle portait ma peine à avancer, ma douleur de vivre. Bon, c'était lourd, j'ai voulu m'arrêter sur un banc, les Ray Ban m'y attendaient, oubliées là, perdues. Ami de coeur de Genet, je ne suis pourtant pas voleur, mais cette paire de lunettes était abandonnée, là, et il valait sans doute mieux qu'elles fussent prises par un gars honnête comme moi, qui en en ferait (t ou s ?) bon usage, que par une crapule qui se bornerait à gonfler son égo les lunettes de rebelle ancien, devant ses yeux de pauvre con.

Pourquoi suis-je méprisant ? Ben parce que je le suis et c'est comme ça, parce que je suis chez moi et j'écris ce que je veux et non ce que je dois.

Ci-dessous, l'inattendue Rosemary Standley échappée de Moriarty pour une aventure musicale et féminine avec Dorn La Lena (violoncelle et voix) qui ne sera sans doute pas la dernière tant cette précieuse chanteuse aime s'exprimer en liberté. Ici, c'est Ô Solitude de Henry Purcell. 

Le printemps me manque. Ces déambulations sans but dans Paris, à quatre pieds, qui menaient de la Place des Vosges, place à chapeaux, à l'Hôtel de Ville ou ailleurs. En cette saison, ombre et lumière se disputent un drôle de bal. Les vitrines de magasin sont des miroirs, des étangs à la surface desquels plonger dans un autre monde, aquatique, sans reflet sombre vers l'asphalte à la banalité grise. Les pas s'accordent et les mains se touchent et les passants qui passent ne font que passer sans rider la surface de l'étang. Rien n'est étrange, rien ne dérange rien.

L'appareil photo(s) retient les souvenirs et l'imagerie solaire d'un jour d'avril et j'ai l'impression qu'il y a longtemps, que j'ai vieilli et que dans l'ombre les sentiments se sont fatigués, à force d'errer dans Paris à la recherche de leur origine. Se sont fatigués à la recherche. Fatigués.

Je regarde les images fixes. Toutes les photos sont mortes, elles ont fixé, toutes, un moment qui allait disparaître et on ne peut même pas revivre le 1/125ème de seconde qui te regarde encore sans bouger jamais et jamais plus. Je devrais sans doute arrêter la photo, art mortifère, gel définitif de tout mouvement, de tout espoir d'avenir. je devrais sans doute traîner mes genoux dans la poussière des églises dans l'attente que des idoles aient un regard pour moi.

En sortant de l'église, ou quelques pas plus loin, des larmes s'échappaient de tes yeux, derrière tes Ray Ban, sous le soleil du printemps. Libres. And
who by fire, who by water,
who in the sunshine, who in the night time,
who by high ordeal, who by common trial,
who in your merry merry month of may,
who by very slow decay,
and who shall I say
Is calling?


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