Trois grandes villes européennes sont les mieux placées en terme de ressources dans le domaine des technologies de l'information et de la communication (TIC).
La Commission européenne a publié le 14 avril un rapport sur les grands pôles européens des TIC. L’étude explore l’activité économique des entreprises, la recherche et développement et l'innovation dans le secteur des TIC. La Commission a ainsi pu dresser un classement régional tenant compte du nombre d’entreprises, de leur internationalisation et de leur présence dans des réseaux. Il se base sur 42 indicateurs, tels le classement des universités à proximité, la collaboration à des projets de recherche européens, le nombre d'entreprises innovantes dans les régions, leur chiffre d'affaires, les emplois qu'elles créent, et les financements d'investisseurs en capital-risque. L’analyse de ces champs a permis de mettre en valeur 34 régions réparties dans 12 pays d’Europe. Munich, Londres et Paris, en plus d’être les villes globalement les mieux notées, sont celles qui attirent le plus de capitaux d’investissement. Si elles sont si bien classées, c’est qu’elles peuvent ajouter à leur statut de capitales politiques nationales de nombreux atouts. On peut notamment souligner la “longue histoire industrielle”, des lieux d’enseignement de haut niveau et par conséquent des acteurs-clés dans la recherche et l’innovation.
"Nul besoin d’être grand pour réussir !"
Si de grandes villes sont en tête du classement, certaines villes moins importantes remplissent également ces critères. Karlsruhe en Allemagne et la petite ville de Cambridge en Angleterre parviennent à tirer leur épingle du jeu, avec un très bon score global les plaçant respectivement en 4e et 5e position. Pour ce qui est des villes moyennes, Darmstadt, la ville allemande de moins de 150 000 habitants arrive en septième position grâce à l’influence de son université technique et du dynamisme de son pôle de recherche. De même, Louvain en Belgique, connue pour son université catholique est onzième du classement. En considérant des données plus ciblées, on constate que le Royaume-Uni se démarque en terme de taux d’informaticiens diplômés : le pays abrite 8 des 10 régions les mieux classées. De même l’Allemagne se hisse en première position des activités de recherche et du nombre de brevets déposés. Il apparaît que le système de score obtenu en considération des 42 indicateurs (dit score EIPE) permet de mettre en valeur des pôles géographiques plus spécifiques et donc plus révélateurs du dynamisme des TIC dans ces régions.
Bordeaux, Lyon ou Grenoble… absentes du classement
Les critères sur lesquels se base l'étude sont cependant contestables. En effet, l'approche départementale pour la France n'aura permis que de faire ressortir le potentiel de la capitale et de départements qui l'entourent. En effet, les Hauts-de-Seine et les Yvelines figurent parmi les pôles d'excellence, mais nullement d'autres grandes villes françaises. Bordeaux, Lyon, Grenoble, Marseille, Nice, Rennes et Toulouse n'apparaissent que sur les cartes thématiques de l'étude. Ceci révèle en fait la dimension européenne de la concurrence pour ces métropoles, avant même d'être inter-continentale. De même, la croissance de l’emploi est aussi étudiée et place Lisbonne (Portugal) et Rzeszowski (Pologne) en tête des taux de croissance mais ne suffit pas à placer ces villes dans les pôles d’excellence. Dans ce contexte, on se demande ce que le label "French Tech" pourra apporter aux villes françaises vis à vis de ce classement. On peut espérer que la mise en valeur de candidatures municipales bénéficiant de ce label changera l'approche de la Commission et permettra ainsi à plus de grandes villes de se démarquer.