Magazine Bd

Le Génie des Alpages T6 : Hi-Yo, c'est l'écho !

Par 7bd @7BD
Le Génie des Alpages T6 : Hi-Yo, c'est l'écho ! Titre : Hi-Yo, c'est l'écho Série: Le Génie des Alpages T6 Auteurs : F'murr Editeur : Dargaud Année : 1981 Résumé : Des brebis qui pensent et qui parlent, un bélier noir nommé Romuald, un chien philosophe sans nom, un berger appelé Athanase Percevalve aux pulls cocasses, tels sont les habitants hantant les pages du Génie de Alpages ! Tout ce petit monde cohabite plus ou moins bien au cours de saynètes plus loufoques les unes que les autres où interviennent également la lycovinose, le Grand Bélier cosmique, Hi-yo l'écho, Marlène la touriste, pour ne citer que les moins extravagants des invités de ce tome six. Fidèle à la tradition, ce tome nous relate la vie délirante de tout ce troupeau en gags de une à quatre planches. Humour, parodie, philosophie, absurde, non-sens sont les maître mots qui règnent dans ces montagnes. Vous qui entrez ici, abandonnez toute logique. F'murrr n'a pas son pareil pour nous guider dans ce petit monde où les histoires se croisent, se décroisent, s'emmêlent jusqu'à perdre pied et sabots. Malgré cela, il existe bien – a priori - une ligne directrice à chaque gag (et même peut-être plusieurs) que l'auteur ne perd jamais ou presque. Je trouve que F'murrr ose énormément de choses dans ces BD, et ça lui réussit vraiment. Je suis toujours sous le charme de ces brebis, et quel plaisir de redécouvrir la légende du Grand Bélier Cosmique développé par le chien, à laquelle les brebis opposent le Grand Parapluie Cosmique. A moins que ce ne soit l'inverse. 
F'murr parodie le petit prince, la peinture médiévale, se moque des peanuts, des vieux calendriers moyen-âgeux et fait intervenir des personnages hallucinants, pourvu d'une logique qui ne peut que nous échapper, tant parfois elle s'éloigne de la nôtre. Au détour d'un gag, un petit dinosaure survient pour nous chanter la ballade du quaternaire. Je regrette de ne pas avoir le son. Une chauve-souris se plante dans la nuit pour lancer une ode à la lune. Une brebis lycanthrope dévore des montagnes et saute sur l'astre lunaire, tandis qu'à un d'autre moments, les brebis soulèvent une colline pour faire de la place dans le paysage. Les herbes crient de douleur quand on les broute et les rochers se font mal en dévalant les montagnes. Et tout cela de manière absolument normale, sans jamais choquer personne ! On ne sait jamais quelle direction va prendre l'histoire et c'est sans doute le plus grand plaisir que j'ai à lire cette série. Parfois, il est vrai, quelques gags m'échappent. Peut-être suis-je trop cartésien, ou que je chercher trop le dix-huitième sens. Un jour, le voile se déchirera pour laisser planer un grand silence frisé, porteur de sens. Mais dans tous les cas, cette lecture reste un régal. La folie n'est pas forcément là où on le pense mais l'humour surgit toujours sans crier gare ! Et cela autant grâce à l'histoire qu'aux dessins. D'ailleurs, parlons-en des dessins de F'murrr. Très humoristique, loin de tout réalisme, les personnages sont attachants, leurs grands yeux expressifs et même le chien, dont on ne voit jamais le regard éternellement caché par une touffe de poils, exprime pourtant clairement ses émotions. F'murrr insuffle par les poses et les attitudes un dynamisme à tous ses héros, une énergie évitant que les histoires restent amorphes. Les décors sont des personnages à part entière ! Les couleurs ne suivent aucune logique, les fonds varient sans prévenir, l'herbe verte peut devenir vert de mer, ou le ciel bleu virer à l'ocre d'une case à l'ocre. Les traits peuvent disparaître, laissant des montagnes estompées dans le lointain, et pourtant, malgré tout cela, je ne me sens jamais perdu dans l'univers de F'Murrr. Il faut dire que rien ne ressemble moins (ou plus) à une montagne qu'une autre montagne ! Quant au cadrage, il n'en fait qu'à sa tête, grandes cases d'une page, classiques quatre bandes de une à trois cases, micro-case cernée par de bien plus grandes. Des cases qui sont nettement séparées ou qui se chevauchent, au choix. Les angles de vue ? Quelle importance, des personnages d'échelles différentes se retrouvent les uns à côté des autres. Hé oui, les perspectives ne sont plus ce qu'elles étaient ma bonne Lucette et l'auteur nous garde toujours dans l'action, sans jamais nous égarer, à l'inverse de certaines de ces brebis qui ont du mal à retrouver le chemin du foyer et de la raison. J'ai découvert cette BD au collège et je n'ai jamais pu m'en défaire, à tel point que je re-re-re-dévore irrégulièrement avec plaisir toute l'œuvre de F'murrr. En effet, en-dehors du Génie des Alpages, il s'est fendu d'autres délires comme Jehanne au Pied du Mur, Les Aveugles, ou encore son magnifique petit Tarot. Mon regret, n'avoir jamais pu lire « Vingt Dieux C'est le Synode ». Qui était déjà épuisé quand j'ai découvert F'murrr. Aujourd'hui, à l'image de cet album, certaines de ces BD sont sans doute devenues des introuvables mais peut-être que des bibliothèques seront les salvatrices amies pouvant résoudre ce grave problème. Et puis un « Bêstes ooooffff » est sorti, reprenant anciens et nouveaux gags. Non, non, évitez, prenez simplement le Tome un, asseyez-vous, lisez et laissez-vous porter par le petit monde de F'murrr. Si vous aimez perdre pied dans un univers imaginaire, vous serez servi ! Enfin, j'espère... Zéda se promène dans les alpages de F'murrr Le Génie des Alpages T6 : Hi-Yo, c'est l'écho ! David

Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


7bd 7128 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazines