Edith Azam et Jean-Christophe Belleveaux publient Bel échec aux éditions Dernier Télégramme, avec des images d’Elice Meng.
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chaque détestable minute
qui ruisselle
de ma tempe vers ma tombe
que puis-je en faire s’il n’y a
l’ombre de l’ombre d’une frange de sens
il est des heures douces
celles qui n’ont plus de dents
et peu importe
au bout du compte
la profondeur
où elles se trouvent
un peu de douceur partagée
et non ce seul désir de sourdine
sans douleur sans épices
il est des heures douces
six pieds sous terre
avec le ciel et peu importe
au bout du compte
que la nuit soi
ultime
caresse
je veux prendre la route encore
et des bateaux brûlants
j’aurai peur j’aurai soif
et tous les paysages
me seront aimables
ah que le temps vienne
qu’il vienne oui
en effaçant les lèvres
et les mots mal donnés
accrochés tout au bord
bien plus loin que les phrases
aussi fort que la musique
que l’océan le volcan
que la vie rugisse
nous empourpre pour de bon
non je ne jetterai pas
de couverture sur l’incendie
le feu
n’a d’insolence
qu’au milieu
des ténèbres.Edith Azam et Jean-Christophe Belleveaux, Bel échec, images Elice Meng, Dernier Télégramme, 2014, p. 33.
Edith Azam dans Poezibao :
bio-bibliographie, note de lecture de Un objet silencieux, extrait 1, extrait 2, à propos d’Al Dante, à la soirée Polyphonix (dec. 06), extrait 3, extrait 4, Tiphasme est phasme (parution), Amor barricade amor (note de lecture), extrait 5, Rupture, ext. 6, du pop corn dans la tête (A. Helissen), Le mot il est sorti et du pop corn dans la tête (M. Gosztola), "Décembre m'a ciguë" par Anne Malaprade, ext. 7,
Jean-Christophe Belleveaux dans Poezibao :
Machine gun (par G. Guillain)