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La Dialectique Peut-Elle Casser Des Briques ?

Publié le 23 avril 2014 par Olivier Walmacq

dialectique

genre: inclassable, expérimental
Année: 1973
Durée: 1h25

l'histoire: Le détournement par son doublage du film chinois Crush, originellement sorti en 1972.  

La critique d'Alice In Oliver:

Dans l'univers si particulier du nanar, les genres comédie, horriques et fantastiques sont probablement les plus représentés. Toutefois, on trouve aussi des curiosités, des films totalement inclassables voire même expérimentaux. Indéniablement, La dialectique peut-elle casser des briques ?, réalisé par René Viénet en 1973 (déjà, quel titre !) appartient à cette dernière catégorie.
La dialectique peut-elle casser des briques ? est un film se rattachant au mouvement situationniste initié entre autres par Guy Debord.

Il s'agit du détournement d'un film de kung-fu chinois, Crush, réalisé par Kuang-Chi Tu en 1972, dans lequel des pratiquants de taekwondo coréens s'opposent à des oppresseurs japonais. Le détournement cinématographique est une pratique visant à récupérer un film déjà réalisé et commercialisé en changeant le discours des personnages (post-doublage).
Le dialogue original est remplacé par un autre dialogue, généralement à portée humoristique. C'est un concept qui sera également repris dans la série télévisée Message à caractère informatif, dont la conclusion était toujours la même ("C'était vraiment très intéressant !").

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Indéniablement, La Dialectique peut-elle casser des briques ? a influencé cette célèbre série produite par la chaîne Canal +. Pour l'anecdote, Roland Giraud et Patrick Dewaere, encore méconnus à l'époque, participent au doublage. Avant toute chose, il est nécessaire de préciser qui est René Viénet qui, à travers ce film, tente de dénoncer à la fois les dangers du communisme et du capitalisme.
D'ailleurs, le scénario du film (tout du moins, si on peut parler de scénario...) tourne autour de la lutte des classes.

Après avoir très longtemps défendu les théories communistes, René Viénet décide de retourner sa veste et propose de détourner le mouvement initié par Guy Debord dans ce nanar qui n'a aucune prétention. D'ailleurs, sur ce dernier point, l'introduction de La dialectique peut-elle casser des briques ? a le mérite de prévenir: tous les films, qu'ils soient des classiques ou des navets, qu'ils soient réalisés par Pier Paolo Pasolini ou un autre grand nom du cinéma, peuvent être détournés.
Tel est le concept farfelu de ce long-métrage.

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Bien sûr, quelques dialogues et de nombreuses situations font mouche et parviennent à décrocher un petit rictus imbécile. Hélas, la méthode a aussi ses limites. Par là, comprenez que le concept finit par lasser après 45 petites minutes de bobine.
Enfin, et c'est probablement son plus gros défaut, La dialectique peut-elle casser des briques ? ne dénonce absolument rien. Il s'agit surtout d'une sorte de fourre-tout filmique qui part dans tous les sens et n'obéit à aucune cohérence narrative.
En l'état, impossible de noter un tel film. Encore une fois, il s'agit d'une oeuvre expérimentale à l'intérêt très limité.

Note: ?
Note nanardeuse: idem !


La dialectique peut elle casser des briques... par Tushratta


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