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Sortie ciné : Captain America 2 - The Winter Soldier, de Anthony et Joe Russo

Par Mrwak @payetonwak

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Sway those hips, girl


Relique de la Seconde Guerre Mondiale dont il manquait l'issue après un bain forcé dans des eaux gelés, Steve Rogers faisait ses premier pas dans un monde nouveau à l'issue du premier film lui étant consacré, avant de prendre sa place parmi les Avengers de Joss Whedon en 2012. Et c'est après avoir dit adieu à sa vie antérieure que Steve se retrouve malgré lui hanté par les fantômes (soviétiques) du passé, tout aussi anachroniques qu'il ne l'est lui-même.
À l'ouverture de ce second épisode, on retrouve notre héros toujours un peu déboussolé, forcé de cohabiter avec un nouvel environnement lui étant anachronique. La force de ce volet, c'est son cadre : un Washington D.C. administratif où se jouent des luttes de pouvoir entre personnalités hautes en couleurs. Après le chatoiement d'un New-York dévasté ad nauseam par les hordes de héros et vilains la peuplant, le blockbuster de super-héros se trouve ici une certaine humilité en jouant à hauteur d'homme pendant un moment. Et le film lui-même marche à tout rompre sur les traces de cette normalité que le personnage essaie d'atteindre. Cap vit dans un appartement loin des quartiers fastueux qu'il pourrait habiter et l'ouverture du film est plutôt réjouissante quand elle décrit l'infiltration d'un groupe de barbouzes chargé de libérer des otages, une tournée comme une autre pour les soldats du SHIELD. Steve Rogers essaie toujours de trouver sa place dans cet ordre nouveau, rencontre un ancien combattant cherchant une voie de rédemption comme lui et se fait même gentiment taquiner par Black Widow. Bref, pendant un temps, cette tentative d'en faire un peu moins et de développer ses personnages a un effet spectaculaire sur l'anciennement timoré Steve Rogers.
Sortie ciné : Captain America 2 - The Winter Soldier, de Anthony et Joe Russo

C'est cette recherche de normalité dans un monde d'espions, versant tout entier vers lequel se porte le film, qui recherche parmi les complots et les jeux de masques une validité à vouloir être le thriller respectable (un moment) de Marvel. Et pour se faire, le studio va jusqu'à engager Robert Redford, qui par le passé avait prêté ses traits à des héros se débattant dans des thrillers paranoïaques typiquement dans l'air du temps dans les années 70 (Les 3 jours du condor, Les Hommes du président). On s'apprêterait presque à voir apparaître le premier Nick Fury de Jim Steranko au milieu de cette tentative de faire du noble et du beau, rétrospectivement, avec du super-héros.
Le film est inspiré en grande partie par le run de Brubaker et Steve Epting sur une période assez récente de l'histoire de Captain America, introduisant le Soldat de l'Hiver. Une histoire paranoïaque et passionnante malgré les incessants flashbacks, étirée entre Guerre Froide et univers Marvel classique, dont tout le pendant cosmique est écarté. Tant mieux, car avec ce break loin des excès de ce monde fantaisiste, on y trouve un semblant de résonance avec l'air du temps, une dureté tout moderne, évoquant une période de transition où Natacha Romanov est une ex-KGB bossant pour le SHIELD (Scarlett Johansson, enfin utilisée à bon escient), et où Nick Fury passe au premier plan un moment et enquête dans le noir pendant tout le film. Anthony Mackie, nouvelle addition du film, arrive à jongler avec les différents statuts attribués par le film sans passer par celui de sidekick relou, et le film continue de développer ainsi des personnages variés qui aèrent le scénario pourtant très simple. Point intéressant à relever à ce sujet : TOUS les protagonistes principaux féminins du film (y compris Maria Hill et Kate/Sharon) ont un impact important sur l'histoire et ne servent pas la soupe à une bande de gros machos. Joli bonus pour une production de cette taille dont même le Star Trek 2 du pourtant malin J.J. se cassait les dents l'année dernière.

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Alors, "too shy or too scared?"


Reste le sempiternel effet blockbuster pour lequel on s'est déplacé; et malgré des scènes de guérilla urbaine inattendues et assez impressionnantes, renforçant davantage la toute-puissance de ses héros se débattant sur les structures d'acier qu'ils plient à volonté (crash, destructions, chutes, même lors des sauvetages, on y détruit tout). Le film a rapidement la qualité de présenter une séquence digne de ce nom mettant en scène la badasserie indiscutable de Nick Fury ; on s'en doutait, Samuel L. Jackson oblige, mais après tant de films à le voir frimer et s'en aller, on se demandant si le personnage allait enfin exister. Idem pour Scarlett Johansson dont le personnage de Black Widow aura attendu 3 films pour être un peu plus que l'espionne sexy dont se départit ici le film.
En choisissant de passer de pugilats surhumains à des fusillades en plein air, on note soudainement comme le film est violent pour une production Marvel, dont on imagine les jeunes fans prendre conscience des mandales et combats surréalistes, ne sachant plus où donner de la tête devant ce spectacle conclu une fois de plus dans la destruction systématique, physique et symbolique, de tout édifice d'importance.
Mais c'est sans compter sur la nunucherie un peu mégalo de l'empire Marvel, qui ramène systématiquement ses protagonistes et leurs actions dans une action homogène faite de démonstrations de forces et de destructions massives, de speech pompeux et de raccourcis maladroits. Le film fait tout de même de Cap un héros presque émouvant et en tous cas intéressant à suivre, dont on découvre le rapport ténu qu'il entretient avec cette nouvelle réalité, trompeuse et insidieuse (sa voisine est une agente du SHIELD, et pas n'importe laquelle) et le passé romantique et mélancolique où l'on invitait l'agent Peggy Carter pour une danse (Cap feint d'ailleurs toujours de lui faire la cour… dans une maison de retraite). Le fait qu'il soit directement affilié à des institutions comme le SHIELD et le spectaculaire développement du personnage dans le premier film de Joe Johnston permet de jouer sur bien des tableaux : son rapport certes patriotique mais changeant vis-à-vis du pays qu'il avait juré de protéger, le poids du passé et l'importance des entités comme HYDRA, etc… en soi, un sacré plus contrairement aux ennemis un brin faiblard de Iron Man (les trois films sont construits comme des mano a mano contre des olibrius) et la gaudriole absolue que trimballent ensemble Thor et Loki.
Reste que Captain America 2 est globalement intéressant, quand bien même on semble assister au même produit, anormalement étiré. On s'y esclaffe souvent, il y a les sempiternels gadgets, des références réjouissantes, d'idées dérivées ou non du comics, mais comme souvent, c'est l'exécution un peu taciturne du tout qui rend la chose moins captivante. Si le Winter Soldier est fondamentalement une menace intéressante pour Cap, on nous rejoue toute la partition du soldat amnésique et des pans entiers de scènes clichetonnesques à souhait qui desservent avec régularité les efforts précédemment accomplis. Signe qui ne trompe pas et qui corrige par la même occasion la faute de goût vestimentaire de Avengers, Cap finit par troquer ses habits civils et sa combinaison nouvelle génération pour le costume qu'il portait dans les années 40, préservée jusqu'alors dans un musée : dans un monde de faux-semblant, mieux vaut traiter les affaires comme un champ de bataille. Comme au bon vieux temps.
Du coup, on attend fermement de James Gunn qu'il bouscule l'ordre établi pour son futur Guardians of the Galaxy qui devrait être soit con et réjouissant, soit particulièrement kitsch... ce qui chez Marvel, n'a jamais posé de problème de cohabitation !
6/10
+La totale sur les références au comic-book égrenées dans le film
10 points (parmi d'autres) qui ne font aucun sens chez Marvel au ciné

La critique de Thor 2, de Alan Taylor (2013)
La critique de Iron Man 3, de Shane Black (2013)
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