Welink, le Réseau des Femmes managers de Bouygues Construction lancé en juin 2013, connait un vif succès et dépasse aujourd’hui les 500 membres. A cette occasion, Caroline Loeper, la 500e adhérente, responsable du pôle conseil et accompagnement chez Bouygues Energies & Services FM France, confie sa vision de la mixité et des ambitions de ce réseau, une première dans le secteur de la construction.
Quelles sont les raisons qui ont motivé votre adhésion à Welink ?
La notion de réseau de femmes m’intéresse depuis longtemps. J’ai vécu en Suisse et en Allemagne, et j’ai vu la mixité de différentes façons. Les femmes sont souvent isolées et n’ont pas les moyens d’échanger sur leurs pratiques. Avant de revenir en France en septembre 2013, j’avais déjà envie d’adhérer à un réseau qui permette de réfléchir sur ces sujets. Si je compare avec les autres pays, nous avons beaucoup de chance ici, le système permet aux familles monoparentales de s’organiser. Il est plus facile de faire bouger les choses, même si la mixité n’est pas encore une réalité, notamment sur les postes à responsabilité où les femmes souffrent d’un manque de reconnaissance managériale.
Qu’attendez-vous de la création de ce réseau de femmes au sein du Groupe ?
Welink est d’abord un lieu d’échanges sur des parcours différenciants, pour aider les femmes à relever les difficultés qu’elles peuvent rencontrer. Quand je suis arrivée chez Bouygues Construction, j’étais la seule femme dans mon équipe et ma présence interpellait. J’ai dû montrer que j’avais bien ma place et poser les choses clairement pour que le regard des hommes évolue. Aujourd’hui, il y a beaucoup plus de femmes parmi les jeunes embauchés mais moins quand on s’élève dans la hiérarchie. Je crois qu’il y a un manque d’habitude de la mixité et des réflexes à changer plutôt qu’un vrai frein. Cette étape d’échange entre les femmes est essentielle afin de voir quelles actions peuvent être menées à long terme. Il y a un travail à mener pour ne pas stigmatiser un genre par rapport à l’autre et pour faciliter les échanges au travail.
Quel message souhaiteriez-vous faire passer à vos collègues masculins ?
Il pourrait y avoir une méfiance des hommes envers le réseau car le terme même évoque l’idée de mystère. Mais il existe des réseaux masculins depuis toujours et nous souhaitons montrer que Welink est une étape de l’égalité hommes/femmes dans l’entreprise. Notre objectif n’est pas de créer un clivage mais de faciliter la vie professionnelle des femmes en leur permettant de partager. Nous souhaitons uniformiser la situation des femmes, car les réalités sont disparates entre le siège, les petites structures et les chantiers. Nous avons également en tête de faire participer les hommes à des débats, des ateliers au sein du réseau. Il est essentiel que le sujet de la mixité soit porté par tous et donc par eux aussi. Ce que nous voulons leur dire est simple : « Apprenons à mieux travailler ensemble pour améliorer la performance du Groupe ».
Propos recueillis par Jessica Swiderski