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Non, Pono n’a rien réinventé

Publié le 24 avril 2014 par Repostit @S2PMag

Après nous avoir vendu des casques à haut prix pour écouter de la musique sur le baladeur ou le smartphone, voilà qu’on s’intéresse désormais à la qualité audio des fichiers qu’on écoute.

pono teas 300x159 Non, Pono na rien réinventé

La logique aurait plutôt voulu l’inverse, mais c’était sans compter sur la puissance de frappe marketing du rappeur Dr. Dre et de son acolyte de producteur Jimmy Iovine. Après une ascension fulgurante, la jeune marque très branchée Beats Audio a raflé en 2013 le 27% d’un marché estimé à 1,8 milliards de casques. Mais le duo a fait encore plus fort dans le segment premium. Il s’est emparé des 57% du marché des casques vendus à plus de 99 dollars, selon les chiffres de la firme NPD Group. Le casque audio, parachuté comme nouvel accessoire de mode, est devenu incontournable sous l’impulsion de Beats Audio. Si on nous avait quand même aussi un peu vanté leur qualité d’écoute, par contre jamais rien au sujet de la qualité des fichiers nécessaires pour vraiment en profiter. Dommage, la plupart des fichiers mp3 joués sont en format très compressés de 192 kbps. Du beau gâchis pour des casques dont le prix peut s’élever jusqu’à la moitié de celui d’un smartphone haut de gamme.

C’est peut-être ce qui a mis la puce à l’oreille à Neil Young. La rockstar canadienne s’est positionnée comme le nouveau chantre de l’écoute musicale audiophile sur un baladeur, en garantissant de la très haute qualité. Ses fidèles l’ont conforté dans son ambition. Ils ont été plus de 182’000 à contribuer à  la campagne de financement de son baladeur Pono sur le site Kickstarter.com, pour une levée finale de 6,2 millions de dollars. Après la montre Pebble et la console de jeu Ouya, c’est simplement le troisième plus grand succès dans l’histoire de la jeune plateforme de cofinancement.

« Avec Pono, vous écoutez exactement ce qu’on a entendu lors de l’enregistrement d’une chanson », clame Neil Young. A la poubelle le mp3, et vive le FLAC (format de fichier 1411 kbps sans perte, qualité CD 44,1 kHz/16 bit) durant une période transitoire. Pour la qualité studio master (192 kHz/24 bit) promise, il faudra repasser et patienter de longs mois avant d’avoir un catalogue acceptable. Il faudra aussi refaire son stock de morceaux. Et se réhabituer à devenir sélectif, pas seulement en matière de qualité de format de morceau. Avec un stockage limité à 64 gigaoctets, les fichiers en qualité studio master risquent de vite bouchonner dans le baladeur Pono. Cela contraste avec le streaming illimité de Spotify, Qobuz et autre services accessibles avec des fichiers diffusés en format compressé 320 kpbs ou en qualité CD (44,1 kHz/16 bit), que les réseaux 4G sont en passe d’assurer à peu près partout.

L’engouement autour du Pono est louable. Il n’est pas inutile de rappeler quand même que des baladeurs compatibles avec le format FLAC et autres fichiers sonores en très haute définition existent déjà avec des appareils qui ont par exemple pour noms le Fiio X5 (480 dollars contre 399  dollars au Pono), ou le modèle  Astell & Kern AK240 destiné aux audiophiles sensiblement plus fortunés (cela vaut quand même 3200 dollars). Certes, leurs looks  sont beaucoup plus discrets que le Pono…

Bref, on écoutera avec intérêt cet automne de la musique sur le baladeur Pono, évidemment avec un casque Beats Audio insonorisé. On jugera lors de nos déplacements quotidiens  s’il dépasse le coup marketing. Ou s’il vaut tout juste mieux qu’un fichier audio compressé en 320 kbps diffusé en streaming.

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