Mitch ZoSo Duterck
Gallows
Pole – 2014.04.25 – Café Kafka, Bruxelles
(BEL)
Une grande première pour nos ressortissants Montois que ce concert en terre Kafkaïenne et ce fut un coup de maître. Une soirée comme on en voudrait beaucoup plus souvent, une soirée avec un
groupe tellement sympa qu’on se sent d’emblée comme faisant partie de la famille.
Dès les premiers accords de « Good Times Bad Times » le public qui ne s’y était pas préparé reçoit la puissance de Gallows Pole de plein fouet, ceux qui allaient boire un coup restent là, hébétés, la tête tournée vers le groupe, les autres qui attendaient un peu incrédules sont bouche bée,
hagards (Centrale qui n’est pas loin).
Les cinq de Wasmuel vont livrer un de leurs meilleurs concerts depuis que j’ai la chance de les suivre.
On frise l’état de grâce, ce band joue comme si sa vie en dépendait et ça déboule comme un train fou. Le point d’orgue pour moi sera «Heartbreaker ».
Depuis Jimmy Page, je n’avais plus entendu un guitariste capable de rendre le morceau avec une telle sensibilité.
Franco Cravotta, penché sur sa Gibson Les Paul Standard est tout simplement intouchable, on frise la magie. Ce mec a un toucher fa-bu-leux, les notes dégoulinent en cascades, arrêts brutaux, furies contrôlées, des flèches qui nous percent, nous portent, nous transportent directement dans le début des seventies quand le dirigeable écrasait tout sur son passage.
Impossible de ne pas être (très) ému.
Franco a su rendre le côté purement live, à la limite de l’impro, avec quelques « blue notes » qui tuent tout comme Maître Page le faisait à l’époque, ce n’est pas du copié/collé à la note près, c’est du 100 % bonheur, 100% tripes.
Bravo !
Je m’incline, salue, applaudit, crie.
Jimmy Page a dû faire un détour par Bruxelles hier soir à n’en pas douter.
Un « Kashmir » hybride à la sauce Page and Plant mettra à terre les derniers résistants, tout le monde acclame le band, génial au demeurant.
Jacques Estievenart tient le rôle de Robert Plant de fort belle manière. On dirait une sorte d’urgence à tout donner, là, maintenant, comme si il n’y aurait pas
de lendemain.
Viennent ensuite « Friends » et « Four Sticks » deux morceaux acoustiques aussi vrais que nature. Je ne connais personne capable de rivaliser avec Gallows Pole sur ce second titre. Non, vraiment,
et pourtant j’en ai vu des groupes qui reprenaient le répertoire du dirigeable, beaucoup relèvent carrément du vaudeville de bas étage comme ces chers anglais dont je tairai le nom et qu’on
s’évertue pourtant à produire tant et plus sans qu’ils en vaillent la peine si ce n’est peut-être pour le clonage physique de son chanteur.
Derrière les fûts notre Vincent est devenu carrément le « mini Bonzo », l’ombre de John Henri Bonham recouvre entièrement le kit et ce petit bonhomme est
tout bonnement phénoménal.
Deuxième set d’enfer qui commence avec « Custard Pie », gardez-m’en une tranche de votre tarte au dirigeable les gars, j’en mangerai toujours sans risquer l’indigestion.
Grande première et examen réussi avec grande distinction pour une version à la Page / Plant de « When The Levee Breaks » la reprise du classique des années 20 de Kansas Joe McCoy et Memphis Minnie.
Viennent ensuite le trio de desserts, les monsters classiques que sont « Stairway To Heaven », « Black Dog » et « Whole Lotta Love » auquel je fus convié à participer.
La basse de Mario ronfle, tranche, enveloppe, habille, déshabille, assassine.
Autour de moi ce ne sont que visages heureux et copains et copines qui se regardent la moue approbatrice, le pouce levé, pour signaler que c’est excellent cette musique intemporelle rehaussée par les claviers de Manu et cimentée comme à chaque fois par Thierry Lebon, le Jonesy de Gallows Pole, sorte de Paul Bocuse de la musique qui lie à chaque fois les sauces pour donner aux mets leur juste saveur, toujours savamment équilibrée et tellement parfumée.
On se quitte sur « Rock and Roll », le titre qui résume parfaitement cette soirée avec un public debout depuis longtemps, certains sur les tables.
Une fois encore Gallows Pole nous a prouvé avoir tout compris de l’esprit du dirigeable : l’ombre et la lumière.
Merci et chapeau bas messieurs, rendez-vous mercredi prochain.
Setlist :
01. Good Times, Bad Times
02. Ramble On.
03. Thank You.
04. Heartbreaker.
05. Nobody’s Fault but Mine.
06. Since I’ve Been Loving You.
07. Kashmir.
08. Friends.
09. Four Sticks
10. Custard Pie.
11. Misty Mountain Hop.
12. What Is And What Should Never Be.
13. Gallows Pole.
14. When The Levee Breaks.
15. Black Country Woman.
16. Stairway To Heaven.
17. Black Dog.
18. Bron-Y-Aur Stomp
19. Rock And Roll.