le OuiShare Fest est une conférence sur 3 jours qui accueille des professionnels de l’économie collaborative venant du monde entier. Une manière d’activer son réseau et de rencontrer des acteurs du marché collaboratif. Cette année, le OuiShare Fest aura lieu sur le thème “The Age of Communities” : des communautés liées par des valeurs, des connaissances et des ressources communes qui transforment et réorganisent les villes et les entreprises dans le monde entier.
On me donne la chance d’organiser un atelier / workshop le mercredi 7 à 17 H sur le crowdfunding, qui aura pour titre : How to create a community around A community campaign. J’espère vous y voir nombreux afin de réfléchir tout ensemble sur la possibilité, mais surtout l’opportunité qu’offre internet de se rassembler et d’agir concrètement ensemble afin de voir se réaliser ce que l’on souhaite voir.
A qui cela s’adresse ?
Cette rencontre s’adresse aux rêveurs, aux créateurs, aux artistes indépendants, sans oublier évidemment toutes les entreprises et les entrepreneurs, qui cherchent à accélérer leur développement en se présentant devant la foule et en animant une communauté.
L’atelier pratique s’adresse avant tout à des futurs porteurs de projets, prêts à se lancer et souhaitant mettre toutes les chances de leur côté. Ils sont déjà sensibilisés aux phénomènes et adeptes des réseaux sociaux.
Quel est le programme ? Comment cela va se passer ?
Une partie théorique ( pour se rappeler les bases) :
Après s ‘être intéressé aux fondamentaux, aux valeurs du crowdfunding (transparence, partage, honnêteté, cohérence ). Nous allons nous intéresser au moteur d’une campagne de crowdfunding, qui est le partage : Quoi partager ? A qui ? Quand ? Où et comment ?
A travers les exemples de deux films européens : la force du partage et la nécessité de développer son identité autour d’une cause séduisante et une histoire efficace ainsi que créer sa « tribu ».
Dans le cadre d’une campagne de crowdfunding, nous verrons ensemble ce qu’est l’effet boule de neige et à quel point il est important lorsque vous mènerez votre campagne. Nous verrons ensemble pourquoi il est important de personnaliser ces mails, de renforcer les liens dans notre réseau pour favoriser l’engagement.
Cas pratique
L’exemple du label Kitsuné dans la musique
Considéré comme l’un des plus grands défricheurs de talent (Gossip, La roux, Klaxons, Digitalism), il se démarque de la production classique, en créant sa propre marque et développant à la fois une plateforme musicale et de mode. Diversifier ses activités, c’est diversifier ses revenus, c’est mettre en place une stratégie de communication, presque de « branding » autour de l’artiste, créer des évènements, de la valeur ajoutée pour permettre aux artistes de se rendre visibles parmi la profusion d’images autoproduites.
Solution ? Développer sa communauté de fan et le sentiment d’appartenance.
L’objectif ne sera plus de vendre, mais de faire émerger des communautés sur les réseaux. Son immense communauté de 80 000 fans respectivement sur Facebook et Myspace forment un vivier considérable, auprès duquel des actions de médiation peuvent être lancées à une large échelle. Ne l’oublions pas la création de communautés n’est pas une fin en soit, comme dans tout modèle, l’important est tout de même de générer des rémunérations. Mais la copie n’est plus le nerf de la guerre, n’est quasiment plus une source de revenu, évidemment de la musique sur support pourra toujours être vendu (comme des vinyles par exemple, qui offrent une vraie valeur ajoutée, d’où son retour d’ailleurs). L’important ici est donc de créer un sentiment d’appartenance, une identité forte ou l’on pourrait dire même une marque. Le label véhicule cette image de gage de qualité et d’indépendance, leur crédibilité et leur authenticité envers leur groupe leur ouvre les portes de succès, il dispose de suffisamment de formes de revenus pour ne pas avoir besoin d’un contrôle total de la copie.
L’étude de deux films emblématiques El cosmonauta et Iron Sky
Focus sur El Cosmonauta” : Il s’agit d’un projet de cinéma fondé sur la participation des internautes, du co-financement au processus créatif et à la diffusion, porté par une jeune société de production madrilène, Riot Cinéma Collective. La maison de production utilise pour son film un nouveau modèle de financement, de production et de distribution en profitant de tous les ressources de communication et de partage possibles : Internet, réseaux sociaux, communautés. En utilisant des solutions innovantes comme le crowdfunding et les licences Creatives Commons, ils ont visé à établir une relation plus étroite avec le public, en favorisant le rapprochement dès le début du projet et en permettant de découvrir le processus de production et permettre à tout le monde de faire parti du film
C’est un projet qui rassemble les dernières tendances médias, apportant des réponses aux principales questions qui se posent chaque jour sur l’avenir du cinéma, les nouveaux modèles économiques possibles sur internet et au delà sur l’intérêt d’une culture libre :
Est-il possible de monétiser ce que peuvent obtenir gratuitement les internautes (en proposant de la valeur ajoutée) ?
Est-il possible de créer et maintenir impliquée une communauté de la phase initiale à la sortie du film, en faisant en sorte qu’ils aient un vrai rôle et qu’ils contribuent et pas seulement symboliquement ?
Iron sky : Le film finlandais est la démonstration de la force du partage et du potentiel qu’offre la constitution d’une communauté créative et collaborative autour d’un film.
Fonder une communauté n’est qu’une étape
« Le succès demande plus qu’une grande communauté, mais aussi de la crédibilité et de l’authenticité, une relation avec l’artiste » concluait Pratten. Il nous conseille de construire un univers narratif pour l’intégralité de la carrière d’un artiste et une arche narrative pour chaque album et chaque chanson.
Iron Sky et El cosmonauta : sans sentiment d’appartenance, il est très difficile de créer une communauté.
En construisant un univers narratif pour le film, c’est là où les membres de l’équipe du film ont réussi ; utiliser internet est aussi pour eux le moyen de se démarquer, d’attirer la lumière dans un contexte difficile. En choisissant toujours l’innovation et la recherche, ils se sont mis en accord avec leur volonté affichée de vouloir provoquer une révolution dans la production audiovisuelle. Ils n’ont pas hésité à partager, commenter les décisions qu’ils ont pu prendre avec la communauté et faire vivre les réussites comme les échecs, amenant le public à s’impliquer.
Ces deux projets n’ont pas eu peur de s’appuyer sur leur public, et cela leur a réussi. El cosmonauta, nous apprend aussi qu’il faut une bonne dose de storystelling, tant qu’à Iron Sky nous montre que l’on peut réussir à se libérer en faisant confiance à la communauté. Il nous invite (j’en fais modestement parti) à choisir notamment l’affiche du film.
Concrètement à la fin de l’atelier, vous saurez :
En somme, après cet atelier vous aurez toutes les connaissances nécessaires pour mener à bien votre projet en toute confiance. Vous saurez raconter votre histoire, mettre en place une stratégie de communication communautaire, rédiger un mail efficace, remercier et impliquer les membres de sa communauté
Je ne pourrais pas vous promettre la réussite, mais vous connaîtrez toutes les règles d’or pour financer ce projet qui vous tient sans nul doute tant à coeur.
Doit-on venir avec du matériel ?
Je vous conseille évidemment de venir avec votre ordinateur et votre projet, pour que l’on puisse en discuter et commencer à établir une première stratégie et travailler votre présentation, qui est évidemment essentiel. Vous repartirez avec un fascicule, petit mode d’emploi pratique et ludique du crowdfunding.
Conclusion
Ayant réalisé déjà de nombreuses campagnes à titre personnel et professionnel et avoir pu échangé avec de nombreux entrepreneurs et créateurs, souhaitant s’inscrire dans cette démarche, je sais à quel point l’on peut se sentir perdu devant la galaxie de plateformes et la façon d’aborder cette alternative de financement.
Je suis convaincu d’une chose et les professionnels du secteur ne me contrediront pas, c’est le porteur de projet qui finance son projet et non pas la plateforme. Il ne suffit pas de mettre un projet en ligne, d’inviter les internautes à visiter sa page, afin que ceux-ci reconnaissant tout de suite le talent ou la pertinence de l’idée, abondent et se décident à participer à cette aventure. Il n’y a pas de formules magiques ou de manuels pratiques pour créer à chaque fois une communauté autour de son projet. Mais il y a quatre valeurs essentiels ( le partage, la sincérité, le respect et la confiance )
Lancez-vous, soyez sincère et faîtes confiance à votre communauté.
Le crowdfunding : la banque de l’économie collaborative ?
Pour en savoir sur cette nouvelle économie et nouvelle forme de consommation, je vous invite à suivre l’excellent blog : consocollaborative.com