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The hi-lo country - 7/10

Par Aelezig

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Un film de Stephen Frears (1998 - USA, UK, Allemagne) avec Billy  Crudup, Woody Harrelson, Cole Hauser, Patricia Arquette, Penelope Cruz, Sam Elliott

Western mélancolique.

L'histoire : Après la seconde guerre mondiale. Pete revient sur sa terre natale, le Hi-Lo country, au Nouveau-Mexique ; une petite ville où tout se sait ; un soleil ardent qui échauffe coeurs et corps. Avec l'argent que lui ont laissé ses parents, morts prématurément, il s'est acheté une petite fermette qu'il va restaurer, puis s'achètera des vaches et créera son propre élevage, comme il l'a toujours vu faire dans la région, épaulé par son meilleur ami, dit Big Boy, cowboy lui aussi. Mais ils tombent amoureux l'un et l'autre de la magnifique Mona, mal mariée à l'un des hommes de main de Ed Love, un nouveau riche qui veut rentabiliser toutes les terres sous sa coupe. Mona offre ses faveurs à Big Boy et Pete s'efface, malgré le désir qui le consume. Il tente d'aimer la jeune Josefa, amoureuse de lui depuis longtemps, qui rêve de fonder une famille.

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Mon avis : Western contemporain (les cowboys, les vaches, les grandes plaines... mais au XXe siècle), paysages sublimes, personnages troublants... voilà un film à la fois esthétique, romanesque, et empreint d'une certaine tristesse. Malgré les apparences, ces gens ne sont pas heureux et on se dit assez vite, ouh la la, ça va mal finir, tout ça. Je vous laisse cependant découvrir le dénouement sans spoiler.

C'est aussi l'histoire d'un monde qui disparaît. Le monde d'autrefois, les valeurs traditionnelles. Galvanisé par deux guerres et donc des chantiers de reconstruction partout dans le monde, le grand capital s'impose et avec lui la notion de rentabilité, qui renverra l'homme à un esclavagisme des temps modernes. Nos deux cowboys espéraient vivre comme leurs parents et leurs grands-parents : une petite exploitation à eux, des revenus modestes mais de quoi nourrir sa famille et surtout la liberté de travailler comme ils l'entendent. Ils se heurtent aux premiers chamboulements de la finance qui enrichit des propriétaires peu scrupuleux, avides de profit, rachetant les terres, infligeant une concurrence impossible, traînant dans la misère les plus récalcitrants...

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La femme s'émancipe. Mona est libre et l'affiche. Josefa veut un mari et une famille et ne se contentera pas des miettes... Les hommes sont surpris, ne savent plus très bien qui est le patron ! Non mais des fois...

Un joli film, un peu lent, mais c'est pour la bonne cause, avec une dramaturgie qui s'installe doucement mais de façon implacable, illuminé par un quator d'acteurs irrésistibles. Presque trop : leur charme volerait presque la vedette à l'arrière-fond économico-politique.

C'était le temps où Stephen Frears faisait du bon et beau cinéma...

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Je suis d'accord avec Télérama : "...un insolite concentré de cinéma à l'ancienne, gorgé de grands espaces et de grands sentiments, où la question de l'authenticité s'efface devant le charme des personnages et le lyrisme du récit".

Le public a boudé. Moi j'ai trouvé ça pas mal du tout.


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