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Regain

Publié le 28 avril 2014 par Olivier Walmacq

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genre: drame
Année: 1937
Durée: 2 heures

l'histoire: Dans un village abandonné, seul habite encore Panturle. Tout autour, morte, la terre ne produit plus rien. Un rémouleur, Gédémus, arrive accompagné d'une jeune femme, Arsule, qu'il emploie pour tirer sa charrette. L'amour qui va naître entre Panturle et Arsule transformera la destinée même du vieux village.  

La critique d'Alice In Oliver:

Suite du cycle consacré à Marcel Pagnol puisque j'ai déjà abordé Le Schpountz, La fille du Puisatier et La femme du Boulanger. Encore une fois, Regain s'inscrit dans un contexte particulier. Il est réalisé en 1937, soit trois ans avant l'arrivée du Maréchal Pétain au pouvoir.
Ce n'est pas forcément le film le plus connu de Marcel Pagnol. Pour l'anecdote, il existe deux versions du film: une d'une durée de deux heures et une autre d'une durée de deux heures et demie. Celle de deux heures est disponible entièrement sur You Tube, donc avis aux amateurs.

Le casting se démarque par un nombre très limité d'acteurs puisque l'histoire se concentre sur trois personnages principaux, à savoir Panturle (Gabriel Gabrio), Urbain Gédémus (Fernandel) et Ursule (Orane Demazis). Aussi est-il nécessaire de rappeler les grandes lignes du scénario.
Attention, SPOILERS ! Il ne reste que trois habitants dans Aubignane, un village perché sur un plateau de Haute-Provence. D'après la Mamèche, une paysanne très âgée et restée solitaire au village après la mort de son mari, « si Panturle trouve une femme à marier, le village pourra renaître ».

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Elle part donc dans la plaine chercher l'élue et s'arrangera, avant de mourir, pour que Gédémus, le rémouleur itinérant, se dirige vers le village avec Arsule, une femme misérable qu'il a recueillie, mais qu'il traite comme une bête de somme pour tirer sa charrette.
Panturle et Arsule vont faire renaître les prochaines moissons de ce sol aride. Dans sa première partie, Regain se distingue par un climat austère et particulièrement pessimiste. On se retrouve plongé dans un village quasiment abandonné et dans un paysage de mort.

On pourrait donc le voir comme une métaphore des heures sombres de la période vichyste à venir. D'ailleurs, il est étonnant de voir Fernandel dans la peau d'un personnage particulièrement antipathique. En effet, l'acteur est surtout habitué aux rôles comiques.
En l'occurrence, Fernandel interprète un véritable salopard, qui exploite sans vergogne la pauvre Arsule. Pour l'anecdote, Regain sera tourné en même temps que Le Schpountz, que j'ai déjà cité, et dans lequel on retrouve également Fernandel.

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Toutefois, les deux films n'ont pas grand chose à voir. Portrait pessimiste de la France provenciale dans les années 30, Regain retrouve toutefois un peu de sa lumière dans sa seconde partie. A partir de là, le long-métrage prend la forme d'une bluette sentimentale assez attachante.
Il s'agit avant tout d'un hommage de la France "paysanne" des années 30. A l'origine, Regain s'inspire d'un texte de Jean Giono. Le film raconte avant tout l'histoire d'une jeune femme pauvre et misérable qui va retrouver la joie de vivre aux côtés de Panturle.
Comme je l'ai déjà souligné, le long-métrage s'articule sur un territoire particulier et ressemble presque parfois à un huis-clos fantômatique. D'une certaine façon, ce film n'est pas sans rappeler le cinéma de John Ford, et plus particulièrement Les Raisins de la Colère, qui racontait lui aussi la lutte de paysans sur des territoires abandonnés. A défaut d'être un très grand film, Regain reste avant tout un cru plus que recommandable de Marcel Pagnol.

Note: 14.5/20


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