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States of Grace (Short Term 12)

Publié le 03 mai 2014 par Cinephileamateur
States of Grace De : Destin Cretton.
Avec : Brie Larson, John Gallagher Jr., Kaitlyn Dever, Rami Malek, Keith Stanfield, Kevin Hernandez, Alex Calloway, Frantz Turner, Melora Walters, Stephanie Beatriz, Lydia Du Veaux, Diana Maria Riva...
Genre : Drame.
Origine : États-Unis.
Durée : 1 heure 36.
Date de sortie : 23 avril 2014.
Synopsis : Sensible et déterminée, Grace est à la tête d'un foyer pour adolescents en difficulté. Parmi les jeunes membres de son équipe, diversement expérimentés, la solidarité et le bon esprit sont de mise. Jusqu’à l’arrivée soudaine d’une fille tourmentée qui ignore les règles du centre et renvoie Grace à sa propre adolescence… pas si lointaine.
Bande annonce française
"T'es ni leur père, ni leur psy, t'es là pour leur donner un cadre, c'est tout."
5.0
States of Grace
J'avais pas spécialement une grande envie de voir "States of Grace". Cependant, la bande annonce m'avait intrigué et les très bons échos que j'ai pu entendre à son sujet m'ont finalement poussé à avoir cette envie. Du coup, c'est en espérant ne pas trop m'ennuyer et être captivé par ce long métrage que je me suis dirigé vers ma salle de cinéma.
Et j'ai bien fait car j'ai vraiment adoré ce film. Le scénario écrit par Destin Cretton m'as énormément plu et à su me captiver de bout en bout. Pourtant, en temps normal, c'est pas vraiment le genre de sujet qui me transporte. Non pas que ça ne m'intéresse pas, c'est juste que ça ne me parle pas des masses et j'ai du mal à être captivé par ce genre d'histoire que j'ai tendance à trouvé assez prévisible. Mais il n'en est vraiment rien ici. Bien sûr on se base sur une trame que l'on peut facilement identifier mais il y à suffisamment de finesse et de tendresse pour que l'on ignore cette fin.
D'ailleurs, je sais pas si on peut dire qu'il y en à vraiment une de même qu'il n'y à pas vraiment de début. C'est plus une entrée en matière. L’œuvre est fictive, scénarisé mais on sens tellement le vécu et la sincérité dans les propos que l'on pourrait presque croire que l'on se trouve devant un documentaire. Et c'est vraiment le gros points forts du film. Le monde n'est ni blanc, ni noir. Il est juste teinté d'une multitude de nuances de gris et cette micro communauté le démontre parfaitement. Chacun vient avec ses démons, se raccroche là où il le peut pour au final nous offrir une véritable leçon de vie comme je les aime.
Et c'est une belle leçon, une leçon qui m'as plu. Tout ne se passe pas toujours comme prévu, parfois le sort semble vouloir s'acharner, chacun cherchant un peu son soi intérieur mais au final, peu importe les obstacles de la vie, il y à une volonté de se battre et de vouloir s'en sortir qui ressors de ce long métrage le tout avec une exceptionnelle tendresse qui m'as beaucoup touché. C'est aussi une belle leçon de vie qui nous montre qu'avec de l'amour, de l'amitié, de l'entraide, de l'écoute... on peut s'aider et avancer. C'est pas toujours facile, la compréhension des problèmes psychologiques de chacun est parfois délicate mais avec de la patience et de la volonté, même lorsque tout semble sombre, il y à une possibilité de voir le bout du tunnel que j'ai beaucoup aimé.
Dans cette tranche de vie de ce foyer, on retrouve en plus une multitude d'émotions. De l'amour, de l'amitié, de la tristesse, de la joie, du partage, du rire, des larmes... Tous ses ingrédients s'avère parfaitement mélangés afin de nous faire vibrer. Sans jamais tombé dans la facilité, en essayant au mieux de dépeindre le portrait de ses laisser pour compte, le film réussi à nous prouver qu'on peut s'en sortir. Il nous montre aussi une certaine critique de notre société, une société qui peut faire de son mieux pour aider son prochain mais qui n'en a pas toujours les moyens dans ce monde loin d'être tout rose.
A l'instar du directeur du foyer, on à envie de punir ceux qui sont responsables de la détresse de ses jeunes, de se venger du mal qu'ils ont pu leur faire. On à envie de se battre avec ses animateurs pour essayer de rendre ce monde un peu meilleur mais le scénario réussi aussi à ne pas tomber dans ce piège là. Il ne juge pas. On nous montre juste l'aide que l'on peut apporter et l'importance d'être à l'écoute. J'ai d'ailleurs apprécié que l'on nous montre les limites de ses animateurs qui ne sont pas des psychologues et qui n'ont pas les moyens d'agir au delà des murs qui sers de cocon à cette communauté qui se bat pour que chacun évite la noyade.
A côté de ça, j'ai beaucoup aimé aussi l'attrait psychologique fait sur les animateurs. Le parallèle fait entre ses jeunes et le passé ainsi que la psychologie chaotique de Grace est intéressant. Les blessures morales de Grace apparaissent peut être un peu trop extrême, parfois peut être un peu trop poussé mais elles sonnent quand même juste surtout qu'elles sont contrebalancé par le côté naïf et innocent du personnage de Nate, idéaliste plein de bonnes volonté qui veut changer les choses et qui va devoir apprendre à voir que le monde n'est pas tout blanc ou tout noir.
J'ai beaucoup aimé aussi dans ce scénario l'importance des mots. Les dialogues sont vraiment bien écrit. Chaque répliques à son importance et le choix de ses mots s'avère cruciale afin de pouvoir bien avancer sans jamais blesser ou choquer. Les mots aussi font parti de la main tendue. Même dans les anecdotes de Mason, chaque mot est à sa place et chaque phrase à son importance pour nous emmener là où on veut nous amener à réfléchir. Car sans jamais être moralisateur ou tomber dans le voyeurisme inutile, ce scénario ne nous laisse pas indifférent et nous pousse aussi à nous interroger et à briser les différentes étiquettes que l'ont peut avoir.
Le scénario est diablement bien écrit mais la distribution n'est pas en reste pour autant et chaque comédiens fait ce que l'on attend de lui pour rendre cette histoire possible. Sans jamais tomber dans la surenchère, tout le monde joue avec une justesse et une tendresse qui m'as beaucoup plu à tel point que j'ai oublié les acteurs. Je ne les voyais plus à l'écran, je voyais juste cette communauté que je trouvais extrêmement crédible. Là encore, c'est grâce à leurs jeux aussi que j'ai presque oublié le côté fictif de toute cette histoire pensant presque être encore une fois dans un documentaire tant je trouvais les propos réaliste. Seul les passages au delà du foyer me rappelant que je regardais une fiction. Quoiqu'il en soit, la qualité de ce casting fait que j'ai eu beaucoup d'empathie pour ses différents personnages que j'ai aimé pour leurs qualités comme pour leurs défauts.
Ce fut le cas par exemple de Brie Larson en Grace. L'actrice s'en sors vraiment très bien. Jamais risible, j'ai trouvé qu'elle incarnait bien la complexité de son personnage ne montrant que très peu ses failles lorsqu'elle est dans le foyer mais étant assez complexe et ambigüe au dehors. J'ai eu un peu de mal au début avec elle je ne dis pas le contraire puis par la suite, comme avec les autres personnages, j'ai pris le temps de la connaître et de vouloir l'aider. L'actrice est très convaincante en tout cas et s'impose assez naturellement comme leader de groupe.
A ses côtés, John Gallagher Jr. dans la peau de Mason est lui aussi très bon. Il apporte beaucoup d'humour et de fraicheur dans cette intrigue ce qui n'est pas négligeable. Le comédien à la gueule de l'emploi ce qui fait qu'on à tout de suite une grande sympathie pour lui. C'est un personnage que l'on veut apprécier, avec qui ont à envie d'être ami et l'acteur le joue bien. Le passage de son personnage dans sa famille pour expliquer sa motivation et sa force dans son métier est peut être un peu en trop mais ça accentue l'affection que l'on peut avoir pour lui surtout que l'acteur n'en fait jamais trop.
J'ai bien aimé aussi Rami Malek dans le rôle de Nate. Le comédien joue bien l'innocence et la naïveté de son personnage qui va apprendre à bien peser ses mots, ses gestes, ses regards. Un peu à l'image du spectateur, c'est à travers lui que l'on va évoluer aussi, briser nos stéréotypes, nos certitudes et qu'on va se rendre compte que pour aider ses jeunes, il va falloir les comprendre et non chercher à avoir l'image que l'on veut bien leur donner. Un peu fade de prime abord, c'est un personnage que je trouve très intéressant en tout cas à tel point que je regrette un peu qu'on ne l'ait pas exploité un peu plus. Le comédien livre en tout cas un très bon travail.
Du côté des jeunes, le choix de Kaitlyn Dever pour Jayden m'as semblé très judicieux. Elle fait un parfait alter ego au personnage de Grace. Comme elle, elle veut se montrer plus forte qu'elle ne l'ait vraiment, comme elle, il va falloir qu'elle se fasse violence pour accepter l'aide que l'on veut lui donner, comme elle, il y à une complexité qui fait qu'on à du mal à la cerné mais du coup, cela rend le duo Grace - Jayden encore plus complémentaire et efficace. J'ai ainsi eu un peu de mal au début avec cette actrice avant de me laisser avoir par son jeu et l'as trouvé convaincante au final.
Keith Stanfield en Marcus est lui aussi un personnage et un acteur que j'ai beaucoup aimé. Déjà présent dans le court d'origine du même nom et du même réalisateur que je n'ai pas vu (son personnage s'appelait Mark à l'origine apparemment... Je serais vraiment curieux de voir comment on à traité une telle histoire sous un format court), j'ai aussi été touché par lui.Il montre aussi un autre aspect de cette aide que l'on peut apporter. Son personnage accentue le côté "cocon" de ce foyer en ayant peur de ce que le monde peut lui offrir. La peur de retrouver ce qui as détruit une partie de sa jeunesse, de ne pas être à la hauteur... Au delà de la question de l'accompagnement, Marcus est lui un bon alter ego au personnage de Jayden. Elle ne souhaitait pas spécialement venir dans ce foyer, lui ne veut pas vraiment en partir. Son personnage est en tout cas très touchant.
Rien à redire sinon concernant le reste du casting. Le jeune Kevin Hernandez dans la peau de Luis m'as bien amusé et Alex Calloway en Sammy est très touchant aussi. On s'attache tellement à tous ses jeunes, qu'au delà de vouloir les aider, on aurait aimer en savoir plus à leur sujet. Après, je comprends pourquoi ce n'est pas le cas car ce n'est pas le propos de ce film. De même, c'est aussi logique que Frantz Turner en Directeur Jack soit sous exploité même si son rôle nous montre aussi un peu parfois les failles que le système peut avoir.
Derrière la caméra, Destin Cretton livre un excellent travail. Si on sens le vécu dans cette histoire, sa mise en scène y est pour beaucoup. Ancien animateur d'un foyer de ce genre, on sens qu'il à le respect des propos qu'il veux défendre. Jamais manichéen, il tente vraiment d'être juste. Il ne se cache pas derrière un documentaire, il assume le côté fiction de son œuvre et reste honnête avec lui même sans jamais trop en faire. Jamais gratuit, jamais voyeur, ne tombant jamais dans la surenchère, sa réalisation est soigné. Les effets de style sont là pour servir son scénario et non pour embellir du vide. Tout est bien à sa place.
Filmant au plus près de ses personnages, j'ai trouvé qu'il y avait une certaine retenue, une certaine discrétion nécessaire qui rend un bel hommage à son passé professionnel. Comme un témoignage, cette mise en scène va à l'essentiel et c'est aussi pour ça qu'elle m'as touché car elle va droit au but. J'ai beaucoup aimé le travail fait sur la photographie et l'exploitation des couleurs très chaleureuses. L'ensemble est très bien utilisé, on ressens la chaleur et l'aspect sécurisant lorsque l'on se trouve à l'intérieur du foyer tandis que l'image se veut un peu plus froide et brute en dehors.
Ce jeu de lumière est vraiment un aspect du film que j'ai beaucoup aimé. Cette réalisation prouve que l'on peut faire des films d'auteurs touchant sans beaucoup de moyens et sans forcément devoir utiliser un grain dégueulasse ou une image sale. On est pas dans la grosse production hollywoodienne mais ça reste propre pour autant, sans fioriture. Au plus près des acteurs, on à des gros plans qui sont bien cadrés et lorsque l'image se veut tremblotante, cela s'avère utile au scénario sans pour autant devoir nous rendre malade (Attention, ici je pointe du doigt des éléments que je n'affectionne pas en général dan ce genre de films d'auteur, traitant de ce genre de sujet, sans pour autant faire de généralités. Il y à de nombreux films d'auteurs qui sont très propres également).
Le tout est rythmé par un montage efficace qui fait que je n'ai pas vu le temps passé. Pourtant on ne peut pas dire que ce soit un film débordant d'action mais j'ai trouvé que la durée était parfaite pour ce genre de sujet et cela m'as permis aussi de rester tout le temps captivé. Quant à la bande originale composée par Joel P. West, je l'ai trouvé très belle, très délicate. Elle accompagne bien ce récit, tout en douceur sans jamais étouffer le film. Elle est discrète et sers vraiment d'accompagnement prouvant une nouvelle fois la volonté de ne pas vouloir utiliser d'artifices, l'histoire étant suffisamment bien traité, joué et mis en scène.
Pour résumer, "States of Grace" fut une véritable surprise. Nouveau coup de cœur 2014 à mes yeux, j'ai été moi même surpris de me retrouver touché par ce genre de sujet qui en tant normal ne me branche pas des masses. Véritable hymne à la vie, ce film est vraiment magnifiquement écris sans jamais tombé dans la facilité et interprété par une distribution très efficace. Quant à la mise en scène, je l'ai trouvé tout aussi sublime et se met au service du long métrage sans en faire de trop. Je m'attendais pas à être autant touché par cette histoire (je ne pensais même pas en écrire autant à son sujet) et c'est en tout cas un film que je recommande très chaleureusement. Un film de partage et d'écoutes qui fait du bien et qui nous montre que même dans les moments difficiles, il ne faut pas baisser les bras. A voir.
States of Grace
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