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Juliette Gréco "Gréco chante Brel" - Cirque Royal - Bruxelles, le 2 mai 2014

Publié le 02 mai 2014 par Concerts-Review

Le billet de JPROCK :
Juliette Gréco
Il est 22h, le Cirque Royal est debout et ovationne une Juliette Gréco visiblement émue.

Juliette Gréco

Nonante minutes plus tôt, l’ex-muse de St-Germain des Prés débute son tour de chant par « Bruxelles » chanson écrite par Jacques Brel et Gerard Jouannest.
Le spectacle de ce soir s’inscrit dans la continuité de l’album Gréco chante Brel sorti en 2013 chez Universal, mais Juliette propose aussi un florilège de titres incontournables d’auteurs prestigieux .
Elle enchaîne avec » Le prochain Amour » puis « Amsterdam « .
A gauche de la scène, Gerard Jouannest son époux , ex-pianiste et compositeur de Jacques Brel et l’accordéoniste Jean Louis Matinier tissent une orchestration d’orfèvre qui sert d’écrin magique à l’interprétation géniale et toujours
Juliette Gréco
intacte de l’icône en noir.
Gréco l’insoumise, Gréco la femme libre, Gréco la chanteuse unique à l’émotion qui vous bouleverse, Gréco, Gréco , Gréco !
Diable de femme qui à quatre-vingt-sept ans tient la scène debout nonante minutes durant et capte l’attention de son public de la première à la dernière seconde interprétant chaque texte comme si sa vie en dépend. 

 Magistral !
Et chaque chanson s’inscrit comme éternelle dans l’histoire d’une chanson française qui a fait le tour du monde .
"Les Vieux" vous arrachent une larme , puis c’est « Le Tango Funèbre « avant qu’un « Petit Poisson « plus léger amène le public à battre des mains.
"Les Amants d’un Jour" de Michelle Senlis, Claude Delécluse et Marguerite Monnot. précède un hommage au disparu Serge Gainsbourg avec « l’Accordéoniste » et « La Javanaise « accueillie par d’énormes applaudissements.
Dans le coeur de son public, Juliette Gréco incarne cette "Jolie Môme" éternelle qui arpentait les trottoirs de St-Germain croisant Sartre et Vian avant de vivre une folle passion avec le roi Miles.
Sur scène Juliette dessine les mots avec ses mains, souffle ses textes avec passion, traverse les ponts qui relient les

Juliette Gréco
générations.
Les ponts sont une allégorie parfaite de la vie, les passages d’une vie à l’autre déclare t’ elle dans « Le Pont Marie «.
Et lorsque quelques instants plus tard elle se permet de chanter encore "Déshabillez moi" avec un soupçon de cynisme et d’auto-dérision, on est sous le charme.
Un charme qui perdure lorsque ‘elle s’attaque à Ferré et à ce temps avec lequel tout fout le camp...
Une interprétation originale à mille lieuex de celle de son créateur ainsi que pour cette version de « Mathilde » du grand Jacques dont elle raconte l’histoire vue par les yeux d’une femme.
Et le voyage continue autour des filles qui dansent, à la mort d’un printemps, « Je suis un soir d’été " chante Gréco avant de se rendre chez "Ces gens là » puis de nous conter « La Chanson des Vieux Amants "et de nous mettre la chair de poule.
Mais le moment fort du spectacle c’est incontestablement cette interprétation époustouflante de « J’arrive « le chef d’oeuvre de Brel-Jouannest servi par un light show simple mais précis où la Gréco nous démontre qu’elle reste la dernière immense interprète vivante au service d’un chef-d’oeuvre absolu.
Juliette Gréco

Magistral !
"J´arrive, j´arrive
Mais qu´est-ce que j´aurais bien aimé
Encore une fois voir si le fleuve
Est encore fleuve, voir si le port
Est encore port, m´y voir encore
J´arrive, j´arrive
Mais pourquoi moi, pourquoi maintenant
Pourquoi déjà et où aller?
J´arrive bien sûr, j´arrive
N´ai-je jamais rien fait d´autre qu´arriver? «
Et lorsque les premières notes de piano de « Ne me Quitte pas « troublent le silence de la salle, on sait que ce sera la dernière chanson, le dernier cri d’amour d’une grande dame dont la voix les yeux et le sourire portent les souvenirs d’une vie hors du commun.
Après un silence complice et admirateur qui suit les dernières phrases de cette chanson immortelle, la salle se lève pour l’ovationner et Juliette main dans la main avec Gerard Jouannest et Jean Louis Matinier salue la foule.
Elle reviendra timidement nous dire au revoir quelques instants en coin de scène, passant son visage près du rideau noir qui vient de se refermer sur un tour de chant sans aucune faute de goût.
Juliette Gréco

Merci Madame pour ces moments de grâce, merci d’être ce que vous êtes et de porter aussi haut les textes d’auteurs magnifiques dont vous êtes la plus belle ambassadrice.
Mille fois bravo, on vous aime !
texte et photos: JPROCK.

Juliette Gréco

Setlist : Bruxelles, Le Prochain Amour, Amsterdam, Les Vieux, Le tango Funèbre, Petit poisson, Les Amants d’un Jour, Accordeon, La Javanaise, les Vieux Amants ,Jomie Môme, Le Pont Marie, Déshabillez moi, Avec le temps, Mathilde, Je Suis un Soir d’Eté, Ces gens là, La Chanson des Vieux Amants, J’arrive, Ne me quitte pas.
Juliette Gréco

PS: un grand merci à  Médiascène ( Salvatore Anzalone), à Jean Pierre Friche pour l’attribution du pass photo et à Michel Baillieu ( direction de salle du Cirque Royal) pour sa gentillesse et sa disponibilité.


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