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Rue Barbare

Publié le 04 mai 2014 par Olivier Walmacq

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genre: action, drame (interdit aux - 12 ans)
année: 1983
durée: 1h45

l'histoire: Daniel Chetman, alias Chet, ancien malfrat, est aujourd'hui un homme nouveau et droit. Un soir, alors qu'il rentrait chez lui, il surprend des délinquants en train de violer une jeune chinoise et décide donc de lui porter secours. Les truands appartiennent au gang de Mathias Hagen, avec qui il faisait affaire par le passé. Mathias décide de tirer un trait sur cette histoire mais Daniel, ne supportant la violence qui règne dans son quartier, décide de s'opposer à lui, quoi qu'il lui en coûte.  

La critique d'Alice In Oliver:

Au début des années 80, certains films français cherchent clairement à se détacher des productions habituelles et se démarquent notamment par leur violence. C'est par exemple le cas du Prix du Danger, avec Gérard Lanvin. Vient également s'ajouter Rue Barbare, réalisé par Gilles Béhat en 1983. C'est aussi pendant cette période que des films américains ou étrangers font fureur dans les salles obscures et rencontrent un succès inattendu.
Comment ne pas citer le cas de Mad Max ou encore des Guerriers de la Nuit ?

Certes, à priori, Rue Barbare n'entretient aucun rapport avec les deux films précédemment cités. Pourtant, impossible de ne pas sentir une certaine influence... En effet, Gilles Béhat signe un film coup de poing, qui porte déjà sur le phénomène de la violence dans les banlieues.
Aussi est-il nécessaire de rappeler les grandes lignes du scénario. Attention, SPOILERS ! Daniel Chetman, ancien membre d’une bande de barbares des rues, s’est rangé et travaille comme ouvrier. Un soir, il décide de venir en aide à une jeune Chinoise violée par Matt Hagen, le chef de son ancienne bande, qui se considère comme un homme d'affaires.

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Matt règne sur la rue par la violence et la terreur, alors, quand Chet lui fait cet affront, il le considère comme un homme gênant, mais hésite à le tuer en souvenir du "bon vieux temps, unis comme les six doigts de la main". Son gang est plus fort que jamais, et il ne s'inquiète pas plus que de raison, se contentant de passer Chet à tabac dans le sous-sol aménagé, qui lui tient lieu de repaire. Désormais, Chet sait que cette rue lui sera fatale, il ne lui reste que deux choix : déménager comme sa femme et ses amis le voudraient, ou se battre, seule façon de garder la tête haute, même si ce choix le conduit à nouveau dans ce passé violent et sordide qu'il voudrait refouler...
Gardera-t-il la tête haute ou protègera-t-il les siens ?

Au niveau de la distribution, le film réunit le regretté Bernard Giraudeau, Jean-Pierre Donnadieu, Christine Boisson, Michel Auclair, Jean-Pierre Kalfon et Jean-Claude Dreyfuss. A noter la présence de Jean-Claude Van Damme qui joue ici le rôle d'un figurant.
Au même titre que Walter Hill avec le film Les Guerriers de la Nuit (que j'ai déjà cité), Gilles Béhat choisit d'esthétiser la violence. En ce sens, Rue Barbare ne prône aucun message mais délivre un terrible constat sur les banlieues françaises, où la terreur et les voyous règnent en maître.

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Certes, le portrait est parfois un peu caricatural, tout du moins, un peu vieillot (production des années 80 oblige...), mais l'action se déroule dans une ville et dans des quartiers abandonnés où semblent régner le chômage et le désespoir. Ensuite, Gilles Béhat s'appuie sur des personnages atypiques, débarqués de nulle part, comme si le film se déroulait dans une époque futuriste et/ou dans une société parallèle. Ce qui explique ma comparaison avec Mad Max et Les Guerriers de la Nuit.
Gilles Béhat peut également s'appuyer sur des acteurs fort en gueule.

Excellent choix que celui de Bernard Giraudeau qui se voit opposé à Jean-Pierre Donnadieu, très bon lui aussi dans la peau du bad guy de service. Hélas, cet univers de mauvais garçons redresseurs de torts à base de cuir et de latex a bien souffert du poids des années.
Rue Barbare est une oeuvre un peu désuette aujourd'hui. Ensuite, dans le même genre, on lui préférera Mad Max et Les Guerriers de la Nuit (on y revient toujours). Toutefois, Rue Barbare reste largement recommandable.

Note: 13/20


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