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Mois de mai, mois de Marie. Ras-le bol du modèle marial (attention coup de gueule inside)

Par Tellou

  

Marie bioman

Vierges, oeuvres de Soisig Chamaillard
D’aussi loin que je me souvienne en matière d’éducation religieuse, j’ai toujours eu une affection particulière pour la figure mariale. Peut être parce qu’au caté elle nous était présentée comme une »seconde maman » a qui l’on pouvait se confier et qui nous protégeait, ou peut être parce que je viens d’une ville ou le culte marial est assez vibrant : nous grandissons sous l’ombre de la Vierge Noire et des festivités du 15 aout. L’un des premiers objets religieux/ bondieuserie offerte par Maman fut justement une icône de la Vierge. J’avais 7ans. Je me souviens que nous passions tous les jours, sur le chemin de l’école, devant un magasin d’articles religieux et que je tombais en admiration devant ces belles icones. Celle que j’ai reçu ce jour-là, me suis partout depuis : a la fac, dans ma piaule d’étudiante en Angleterre, puis mon appart aux US. Et elle est maintenant avec moi sur mon bout de Péninsule arabique.  A mon tour, quand j’ai pu écrire mes propres icones, la première réalisée fut une Vierge du Signe (Marie enceinte). Mes prières régulières à base de chapelet sont donc souvent tournées vers…Marie.

Tout ca pour dire que non, je ne suis pas réfractaire à la figure de Marie, mais que, de temps en temps, le modèle marial me tape un peu sur le système. Surtout lorsque l’on s’en sert pour enfermer les femmes dans des stéréotypes de genre. Ahhh Marie, celle qui est pure, Vierge (de péchés), vierge (gynécologiquement parlant), qui a dédié sa vie à Dieu et son fils. Mesdames, en voilà un modèle ! Ce n’est pas comme cette pauvre Eve qui nous a toutes plongées dans le péché, voire pire à faire de notre genre des tentatrices sexuelles ! Ce n’est pas non plus cette traînée de Marie-Madeleine non plus !! Non, Marie, c’est celle qui est Mère tout en restant Vierge. Ce n’est pas moi qui l’invente, c’est Jean-Paul II dans Mulieris Dignitatem ; « Il nous faut orienter maintenant notre méditation vers la virginité et la maternité, deux dimensions particulières selon lesquelles se réalise la personnalité féminine. A la lumière de l'Evangile, elles trouvent la plénitude de leur sens et de leur valeur en Marie qui, Vierge, devint Mère du Fils de Dieu. Ces deux dimensions de la vocation féminine se sont rejointes et unies en elle d'une manière exceptionnelle, de telle sorte que l'une n'a pas exclu l'autre mais l'a admirablement complétée. »

Chères amies, votre essence de « femme » va donc s’exprimer par vos deux vocations principales : celle de mère et celle de vierge. A propos de la maternité, je ne remets pas en question ici les prédispositions biologiques évidentes des femmes, mais Saint Jean-Paul aurait pu lire Laurence Pernoud avant de dépeindre la maternité comme idéal pour une femme. Et personnellement, quand je lis « On admet habituellement que la femme est plus capable que l'homme d'attention à la personne humaine concrète, et que la maternité développe encore cette disposition. », ça me fait bondir….

A propos de la virginité, l’on distingue bien le fait que s’il y a « connaissance conjugale », l’on ne peut parler de célibat et virginité. Mais idem, la préservation de l’hymen semble mener à des cieux de sainteté autrement plus intéressants que le batifolage conjugal. Tout n’est pas perdu pour nos amies vierges : vu que la femme a le sens inné de la maternité (voir supra), forcément, même sa virginité sera féconde.

Mais honnêtement, qui peut, qui a envie de tenter de se mettre à niveau de ce modèle ? Franchement ? N’être perçue que par ses fonctions reproductrices, n’être un ventre, même avec les meilleures intentions théologiques et spirituelles au monde. Non seulement, je trouve cela affreusement limité d’inscrire la femme dans des voies de mère ou de vierge, mais je trouve que cela est dégradant et limité aussi pour les hommes. C’est omettre leur faculté de paternité et leur fécondité à eux aussi !

Je crois que Marie est un modèle. Un modèle de confiance, un modèle d’engagement, un modèle de maternité et de fécondité pour l’Eglise. Mais j’ai envie de dire que le modèle marial n’a pas forcément à être sexué. Ce n’est pas un modèle qui s’adresse seulement aux femmes, ce n’est pas un modèle de « femme ». C’est un modèle de croyante, de sainte. Et qui s’offre donc à tous, hommes et femmes.
Je vous souhaite à tous un très beau mois marial !

marie


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