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la mort du père

Par Absolut'lit @absolute_lit

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« Pourtant, tout semble comme avant. »


Un peu peur de le lire, au début. Entre chaque page.
Un peu peur, d'être déçue, d'être émue, encore. Que les mots ne soient pas à la hauteur, que je ne sois pas à la leur.
Un peu peur de ressentir encore ce temps indifférent qui continue de passer, de la végétation, qui continue de pousser, de s'étaler, de prendre ta place.

Peur de te revoir affaibli, toi jusqu'alors si résistant, te voir petit, perdu dans ton lit blanc, toi qui m'as montré tant de chemins, le droit surtout.
Peur de sentir ce cri monumental, épouvantable reprendre vie et vouloir sortir à tout prix.
Peur de tout revivre.

Ridicule..
Comme si j'avais changé de vie.. Comme si j'avais pu oublier.. Comme si je n'avais pas appris, je n'apprenais pas à faire sans, tout le temps, certains jours plus que d'autres, moins, finalement.
Comme si tu avais disparu à jamais. Alors que « rien désormais n'est assez grand pour te contenir. Maintenant tu es la rivière et les rives et la source ; tu es le jour, et l'après-midi à l'intérieur du jour, et le soleil à l'intérieur de l'après-midi ; tu es le monde tout entier parce que tu es sa peau. »

« Comme ils me manquent, tes mots.
Oriente-toi,
[ma fille].
Oui, je m'oriente, papa.
Et je reste. Je suis. 
»

Note : écrite avec des lettres d'enfants sur des lignes tracées à la règle dans un petit carré en carton avec un cœur rond en papier brillant


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