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Charlie Countryman : Labeouf, corps et âme (5*2 places de cinéma à gagner)

Publié le 09 mai 2014 par Unionstreet

Bouleversé par la mort de sa mère, Charlie Countryman quitte les Etats-Unis et atterrit dans l’une des villes les plus survoltées d’Europe : Bucarest. En plein deuil, seul parmi des inconnus, entre virées en boîte et trip hallucinogènes, il rencontre la très énigmatique Gabi… et en tombe violemment amoureux. Harcelée par son ex-mari, un dangereux gangster local, Gabi tente toutefois de repousser Charlie pour mieux le protéger… Mais rien ne fait entendre raison au jeune homme – pas même la peur de mourir.

Pour Charlie Countryman, cet amour-là vaut tous les sacrifices…

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Etrange objet cinématographique que ce Charlie Countryman.

Détruit par la critique américaine, le premier long-métrage de Fredrik Bond sort en salle la semaine prochaine en France, et les premiers retours de notre presse spécialisée font largement écho à ceux proférés outre-Atlantique.
Il est vrai que l’on peut reprocher à Charlie Countryman un scénario déjà vu, basé sur une histoire d’amour impossible, une esthétique ultra léchée, et des thèmes musicaux frôlant dangereusement la niaiserie.
Pourtant, n’est-ce pas ce que recherche le réalisateur ?
Il faut bien se mettre à l’esprit, lorsque l’on regarde ce film, qu’on le voit à travers les yeux de Charlie (interprété par Shia Labeouf, absolument parfait dans ce rôle). C’est lui le héros, le film ne porte pas son nom pour rien.

Charlie est un rêveur. Un faux aventurier. Un mec normal qui, du jour au lendemain, se retrouve embarqué dans une histoire complètement folle au cœur de l’Europe de l’Est.
Evidemment, le film est naïf, tout comme l’est son personnage. Mais il ne s’agit pas d’une naïveté stérile. Cette candeur le porte et le transporte, elle le magnifie.

Charlie est un enfant, il n’a aucune limite, aucune gêne. Il est plus imprudent que courageux, mais il s’assume entièrement, même lorsqu’il doit faire face aux pires des malfrats de Bucarest – interprété par Mads Mikkelsen, qui ne joue pas son rôle le plus complexe mais qui le fait avec une grande justesse.

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Cette innocence dont regorge le film nous renvoie à notre esprit d’enfant, cette époque où l’on idéalisait encore le monde. Cette ingénuité fertile que l’on ressentait et qui nous permettait de ne pas s’imposer de barrières. C’est exactement ce que fait Charlie dans ce film : il ne s’impose aucune limite, même lorsqu’il sait que sa vie est en jeu.

Fredrik Bond retranscrit de la meilleure des manières ce que vit et ressent Charlie. Tout au long du film, nous sommes ses yeux et ses oreilles. Cette continuité qui traverse le film, entre le fond et la forme, le son et l’image, fait que l’ensemble fonctionne, tous ces éléments coexistant à merveille.

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Charlie est un idéaliste, sa vision du monde est unique, tout comme l’est la vision de Bucarest que nous montre le réalisateur : des couleurs extrêmement vives, basée sur un mélange de bleu et d’orange, une lumière chaude, des décors entièrement naturels, des ralentis nombreux mais maîtrisés, une bande originale, certes tire-larme, mais absolument somptueuse et qui fonctionne très bien, du moment que l’on voit le film à travers le regard virginal de Charlie.

Cette mise en scène est facile, mais elle fait partie d’un ensemble ultra cohérent, extrêmement assumé. A la différence de nombreuses comédies romantiques, le film ne cherche jamais à prendre ses spectateurs pour des idiots, ni à nous faire avaler une morale puritaine nauséabonde. Il cherche à retranscrire, simplement, les sentiments d’un jeune homme dont la vie bascule, qui découvre de nouveaux paysages, de nouvelles personnes, qui se découvre lui-même.
Cela ne va pas plus loin. Le film évite toujours de se prendre pour ce qu’il n’est pas. Pas d’intenses réflexions à la sortie de la salle, pas de questionnements existentiels, juste l’impression que tout est possible.

Mention spéciale à Shia Labeouf qui parvient à donner véritablement vie à son personnage – allant même jusqu’à jouer sous LSD pour interpréter son personnages sous l’emprise de la drogue – et à rendre ainsi l’ensemble du récit cohérent (pour rappel, le rôle à failli être donné à Zac Efron…).

Il est impératif pour apprécier cet étrange film de le regarder avec un regard d’enfant. Non pas que Charlie Countryman soit infantilisant, mais il fait appel à cette magnifique naïveté que nous avions à notre plus jeune âge, cette naïveté perdue qui, finalement, peut nous faire accomplir beaucoup de choses.

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