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L’Ecole de l’Absolu: une volonté de renouvellement du monde littéraire

Par Douceurlitteraire

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Je souhaitais vous présenter aujourd’hui L’Ecole de l’Absolu, un courant littéraire né sur les bancs de la Sorbonne désireux de retrouver les vraies valeurs de la littérature en mêlant théâtre, poésie et roman à l’heure où la littérature contemporaine envahie nos bibliothèques.

Contactée récemment par leurs membres afin de me faire découvrir leurs idées, je suis ravie de vous offrir cette interview qui permettra, je l’espère, de les aider à se faire un peu plus connaître.

DL : Comment vous est venu l’idée de créer l’Ecole de l’Absolu et que représente-t-elle exactement ?

EA : Aly : L’idée m’est venue en comparant le roman contemporain, et les formes de roman historiques. Je me suis dit qu’il fallait faire quelque-chose, parce que la littérature contemporaine semble avoir perdu en puissance.  J’avais lu des textes de Ganimula, et je savais qu’il serait partant. Je lui en ai parlé quelques jours plus tard, ainsi qu’à Mathilde Allain, et tous les deux ont tout de suit été emballés.

Bon, actuellement, les gens lisent du roman, du théâtre, ou de la poésie. Mais on voit que ces genres ont une fin. On l’a vu au Xxe, avec les tentatives des surréalistes sur la poésie, du Nouveau Roman, et les différents théâtres qui sont apparus et l’ont déconstruit. A présent, nous voulons faire quelque-chose d’autre, mais qui a déjà existé, sans qu’on lui donne de nom. Nous, on l’a nommé, c’est le dénoncé. C’est un genre absolu, qui est à la fois roman, théâtre et poésie. Cela a déjà été fait, par exemple dans les épopées antiques.

On a choisi l’auto-édition. Elle nous donne plus de liberté, et de choix.

L’Ecole représente pour nous, une possibilité. C’est un moyen d’atteindre de nouveaux livres. On veut offrir autre-chose à nos lecteurs. Quelque-chose plus… digne d’eux. Qui leur apporte véritablement quelque-chose.

L’Ecole, est aussi, avant tout, une recherche, d’où son nom.

DL : Pourquoi ce nom ?

EA : Aly :  Cela nous désigne, nous sommes un groupe, recherchant le genre absolu.

Le nom vient de la théorie de Genette, un critique du Xxe, encore vivant. Pour lui, il y a les genres, et au-dessus, il y a « l’archi-genre », c’est-à-dire un genre plus global, composé du narratif, du dramatique et du poétique. Mais la théorie de Genette me semblait incomplète. Son « archi-genre » a besoin d’autres appelations pour qu’on le comprenne bien, et, en plus, il ne regroupe pas énormément d’oeuvres.

Au Xxe,  Chklovsky avait déjà parlé de  « genre absolu », qui dépasse roman, théâtre et poésie, et Artaud après lui. On a donc repris ce terme.

DL : Combien de personnes font parti de l’Ecole de l’Absolu ?

EA : Ganimula : On est trois. Il y a Aly, le fondateur, Mathilde Allain et moi. On a pour projet de s’aggrandir. On prévoit un quatrième membre d’ici l’année prochaine, mais rien n’est fait encore.

DL : Comment vous êtes vous connus ?

EA : Ganimula : On s’est connu à la Sorbonne. Moi je suis arrivé en septembre. Mathilde et Aly se connaissaient déjà depuis l’année dernière. On était devenu amis, avant l’Ecole. Ca s’est enchainé.

DL : Cette Ecole a moins d’un an ; comment évolue-t-elle depuis sa création et comment parvenez-vous à la faire connaître ?

EA : Mathilde Allain : L’Ecole évolue très rapidement. On a commencé en octobre. En février, I1, I2, I3, entre roman et poésie de Ganimula était édité. En mars on a eu les premières interviews, dans l’Ivre de Lire, au journal de Châtillon, et, en avril, dans Le P’tit Ecrivain. On a aussi édité Intimoratus, d’Aly, le premier dénoncé de l’Ecole, et on a d’autres écrits bientôt. On a plein de projets ! (rire) On a un site (ecoledelasbolu.fr) on écrit aussi sur un blog (http://ecoledelabsolu.blogspot.fr/), où l’on poste sur les films, les expos que l’on a aimés. On a aussi pour projet de faire un journal mensuel.

DL : Citez une phrase de la littérature qui vous touche particulièrement.

EA : Ganimula : « Mais en-dehors du dogme, toute liberté de recherche nous est permise », dans la partie III de la Tentation de Saint-Antoine. On l’aime bien, parce qu’elle représente ce que l’on veut faire, c’est-à-dire, rechercher quelque-chose d’autre, de neuf et qui nous corresponde. On veut offrir quelque-chose à nos lecteurs. Bon, bien sûr, on s’impose un minimum de règles ! (Rires.)

DL : Quelles genres de lectures aimez-vous ?

EA : Mathilde Allain : Ah, c’est compliqué ! (Rires.) Moi, j’aime beaucoup la littérature du XVIIIe. La liberté ! Celle des philosophes et des libertins. Ganimula, lui, il aime les textes archaïques. En particulier les religions. Et Aly, bah… comment dire… il prêche la curiosité, une certaine forme d’humanisme. Alors il lit Homère autant que les romanciers japonais, les gnostiques comme la sociologie ou l’anthropologie.

DL : Quels sont les écrits actuellement disponibles aux lecteurs désireux de vous découvrir ?

EA : Aly : Je viens de publier Intimoratus. C’est à propos d’une recherche initiatique, dans un monde bouleversé. On a aussi I1, I2, I3 de Ganimula. C’est sur l’absence. C’est dans un village, où les hommes ont disparu, et tout le monde les attend. On va aussi faire paraître Vyata, du même, et Le Rideau, de Mathilde, bientôt. On préfère pas trop en dire pour l’instant dessus.

DL : Qu’auriez-vous envie de dire aux lecteurs de littérature contemporaine ?

EA : Aly : De réfléchir, à ce qu’ils lisent. A leur participation dans la lecture. Et à ce qu’apporte réellement un livre.

DL : Auriez-vous un message à faire passer aux auteurs souhaitant se lancer dans la publication de leurs œuvres ?

EA : Mathilde : Oui. On veut leur dire de beaucoup travailler. (Rire) Non, en vérité, il faut faire ce qui nous plait, il n’y a que ça qui marche.

Un grand merci à Aly, Mathilde et Ganimula pour cette interview.


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