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Le label N par Jess Kaan

Par Livresque Du Noir @LivresqueduNoir

Lorsque j’ai commencé à écrire, c’était pour répondre à un besoin viscéral de raconter des histoire. J’ai fait mes premières armes en répondant à des appels à textes. Cela remonte au siècle dernier, mais à l’époque dans les milieux de l’imaginaire les anthologies foisonnaient. Depuis, les éditeurs ont compris que les anthos se vendent mal, les lecteurs le leur ont confirmé et les anthos ont quasiment disparu au profit du roman. Chien de marché ! Quant au milieu de l’imaginaire, il a des hauts et des bas.
Pourquoi ce préambule ? Tout simplement pour dire que je ne suis pas de ces auteurs qui se cantonnent à un genre et que chaque livre que j’essaie d’écrire est un défi. Je suis passé des nouvelles au roman, du fantastique à la fantasy humoristique, à la littérature dite jeunesse. Chiennes d’étiquettes !

Il y a quelques mois, Michel Vigneron, un auteur de polar avec qui j’ai sympathisé – il écrit des polars péchus, le mec ! – me parle du projet d’un de ses amis… Un héros récurrent style le Poulpe, sauf que c’est un Embaumeur. Les projets des amis, je m’en méfie, j’en ai une liste longue de ces projets foireux annuels sur lesquels on bosse et qui se soldent par… Rien.
N’ayant jamais écrit dans le Polar (je l’écris avec une majuscule parce que c’est un genre beaucoup plus ardu que ce que l’on a tendance à penser), je dis à Michel que je vais y réfléchir. Le lendemain, je reçois la bible de la série dans ma boite mail, avec les remerciements de l’éditeur, ravi que j’accepte de participer à l’aventure. Tout de suite, c’est le coup de foudre avec Luc Mandoline. En tout bien tout honneur, je précise. Le personnage a un passé glauque, il passe sa vie avec des morts.
L’intrigue du Label N s’élabore peu à peu. Mandoline va venir dans le Pas-de-Calais, chez moi, parce que l’on parle bien de ce que l’on connaît et qu’au niveau recherche, ça me facilitera la tâche.

Au vu des précédents opus que je lis, histoire d’assurer une continuité et aussi parce que, à mon sens on bosse mieux sur une série si on la connaît, il sera en quête de rédemption, à ceci près que les hommes d’action n’ont pas droit au répit.
Puis viennent des thèmes qui me tiennent à cœur, les mensonges économiques, la maladie (celle qui tient une place cruciale dans le roman m’a enlevé de la famille proche trop souvent), la manipulation mentale, reflet d’une époque qui se cherche…
Je retourne vers le Mandoline des débuts, un ex-légionnaire, capable de se mouiller, un mec qui avec les morts aspirent à la sérénité, un mec de ce temps, pas au clair avec lui-même parfois… Certes il y a du sexe dans le Label N, mais ce n’est pas du sexe pour le sexe. Il y a ce côté domination qui se traduit par un avilissement des êtres, leur négation et face à cette menace, il faut un mec avec des valeurs, de l’honneur. Ce mec, c’est Luc Mandoline, même si celui-ci n’a aucune envie de devenir un héros.

Voilà, vous savez tout désormais. Bienvenue dans mon univers.


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