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Rêve d'amour, Laurence Tardieu

Par Laurielit @bloglaurielit

Laurence TardieuElle s'appelle Alice Grangé, elle a 30 ans et elle cherche sa mère. Depuis l'enfance, Alice est à la recherche d'une image, d'un son, d'un souvenir de sa mère morte quand elle était petite...Car au départ, on ne lui a rien dit et Alice l'a attendue tous les soirs. Puis c'est un fait, sa mère n'est plus de ce monde. Son père s'enferme dans un mutisme total. Il élève sa fille mais ne dit rien, ne partage rien, fait comme si la maman d'Alice n'avait pas existé. Alice n'a donc pas l'once d'une idée de ce à quoi ressemble sa maman, quelles étaient ses habitudes, comment elle se comportait. Il faut attendre que son père meure pour qu'Alice ait accès à une personne qui va la libérer de ce poids.

De l'importance d'une maman dans une vie...voilà ce que j'ai ressenti. Dans ce roman, le lien mère-fille est puissant. La détresse et la douleur (toujours maitrisée) d'Alice sont palpables à chaque ligne. Les phrases claquent, les interrogations se multiplient et tout l'être d'Alice entre en nous. Comment se construire, faire le plein de vie, quand on est vide d'une maman. D'ailleurs est-on jamais assez rempli d'une maman? Alice soufre, certes elle a perdu sa mère et c'est douloureux mais le silence autour l'est encore plus. Elle a cherché, enfant, dans les yeux de son père, la vie, la reconnaissance mais rien. Alors aujourd'hui Alice n'en peut plus et quand une personne lui raconte juste quelques bribes de sa maman, les émotions sont fortes, l'emportent et nous emportent. C'est cela qui m'a marquée dans le livre. Le style de Laurence Tardieu est juste pur, impeccable, lisse mais aussi répétitif avec toutes ces interrogations. J'ai lu ce roman d'une traite pratiquement. On est Alice, on est la détresse d'Alice. Parfois les questions d'Alice m'ont semblé aller dans tous les sens et ce style m'a de temps en temps un peu freiné dans mes émotions mais globalement j'ai été touchée et de nombreuses phrases chocs parsèment ce récit...

"Il n'y a rien à dire face à la mort. Les mots, tous les mots, sont impuissants : aucune parole, aussi douce soit-elle, ne peut grand-chose face à l'absence soudaine. On peut seulement prendre dans les bras, serrer de toutes ses forces, en silence. Les grandes douleurs ne se partagent pas : elles s'accompagnent."

"C'est le moment où on rentre chez soi, on embrasse sa femme, l'homme qu'on aime, ses enfants, on prépare le dîner, on raconte sa journée. C'est l'heure où ceux qui sont seuls sont encore plus seuls."

"Le bonheur, c'est de se savoir appartenir au royaume des vivants, et d'en éprouver les innombrables frémissements"

"Est-ce que la vie est une histoire? La vie se nourrit de rêves, les rêves se nourrissent de la vie"


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