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La vie d’Adèle - Abdellatif Kechiche / Le Bleu est une couleur chaude - Julie Maroh

Publié le 14 mai 2014 par Malaurie @jfbib
La vie d’Adèle - Abdellatif Kechiche / Le Bleu est une couleur chaude - Julie MarohLa vie d’Adèle - Abdellatif Kechiche / Le Bleu est une couleur chaude - Julie Maroh

Clémentine devient Adèle, Emma reste Emma !

Qu’est ce qui différencie donc Clémentine d’Adèle ?

Toute deux sont bouleversées par la découverte de leur homosexualité et leur rencontre avec Emma, cette jeune femme aux cheveux bleus, apparemment très libre et décomplexée dans sa sexualité.

Probablement les mêmes situations, mais plus le même personnage, si le réalisateur Abdellatif Kechiche lui a donné un autre prénom, c’est pour aborder son personnage avec une approche différente de celle de l’auteur de la bande dessinée Julie Maroh.

Tant mieux ? Tant pis ! Du coup ce n’est plus la même histoire, les mêmes ressorts dramatiques qui sont mis en jeu. Si le film reste fidèle au livre dans sa première partie (plus d’une heure trente environ), pour la dernière heure le réalisateur écrit une autre histoire. Et me semble-t-il perd en force ce que la bande dessinée gagne en émotion !

Je suis particulièrement sensible au cinéma d’Abdellatif Kechiche, j’ai trouvé ces précédents films excellents : passionné par L’esquive (tournée dans un quartier où j’ai travaillée comme animateur), emballé par La graine et le mulet et bouleversé par Vénus noire, je suis resté plus décontenancé face à La vie d’Adèle, probablement déçu de ne pas ressentir ce que j’avais pu ressentir à la lecture de la bande dessinée de Julie Maroh. Car cette dernière a su préserver une certaine retenue (je ne parle pas de pudeur, car si le film est impudique – on lui a reproché des scènes de sexe trop longue – ce ne sont pas ces scènes, ni leur répétition, qui ont gâté mon plaisir), retenue donc dans le personnage de Clémentine qui la pousse plus à une intériorisation de ses sentiments qu’à leur acceptation ou leur refoulement que l’on perçoit dans le film. Et puis et surtout une fin différente dans le film plus ouverte et qui laisse au spectateur la possibilité de continuer l’histoire (Adèle devient adulte), d’envisager un avenir là où Julie Maroh, dans la bande dessinée, n’offre qu’un possible retour sur le passé et la recherche, vaine, de ce qui n’a pas marché (Clémentine reste une éternelle adolescente). Deux oeuvres, une histoire semblable et des sentiments partagés, et une préférence personnelle pour la BD...

Enfin, un rapprochement plus certain de Le bleu est une couleur chaude avec la bande dessinée d’Hubert et Marie Caillou : La ligne droite qui aborde le sujet de l’homosexualité masculine au cœur de l’adolescence. 

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La vie d’Adèle, chapitre 1 & 2

Abdellatif Kechiche, librement inspiré de « Le Bleu est une couleur chaude » de Julie Maroh, avec Léa Seydoux, Adèle Exarchopoulos, 2h53mn, 2013 – Wild Side vidéo.

Le Bleu est une couleur chaude

Julie Maroh, Glénat, 2010 – 14,99 €


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