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Freud et l’amour

Publié le 17 mai 2008 par Jcgbb

Freud pense qu’il n’y a pas d’instinct grégaire, du moins qu’il n’est pas nécessaire de supposer un instinct originaire fondamental pour expliquer le besoin tenace qu’a l’homme d’appartenir à une collectivité. Nul besoin de pulsion sociale pour comprendre l’attrait de l’appartenance et les fièvres que celle-ci déclenche : qu’elle soit familiale, politique, militaire ou religieuse.

Au fond, lorsque nous intégrons une foule, que nous entrons dans un corps et glissons dans la masse, les causes et les effets sont pour Freud relativement identiques à ceux qui font qu’on aime et que l’amour peut être durable. On retrouve toutes les conditions de l’amour lorqu’on cherche à comprendre la puissance des foules.

Mais en quoi consiste l’amour dont il nous parle ? Qu’est-ce que l’amour ? Quelle que soit l’immense variété des formes amoureuses, dont Freud a naturellement conscience, celui-ci montre qu’on peut toutefois penser un caractère commun à l’amour. Ce caractère, c’est ce qu’il appelle l’identification. Toute identification est productrice d’un lien affectif, et tout lien affectif a à voir avec un mécanisme d’identification.

Evidemment, amour et identification ne reviennent pas au même et ne sont pas synonymes. Aimer revient simplement à admirer les qualités de l’autre ; dans l’identification, je cherche à les acquérir. Dans un cas, elles me fascinent ; dans l’autre, je les envie. Or, ces deux mécanismes peuvent-ils ne pas se rencontrer ?

Car on aime nécessairement ce à quoi on cherche à ressembler. S’identifier, c’est prendre quelqu’un pour modèle et vouloir l’être. Or, il semble logique d’aimer ce à quoi on veut ressembler. Ce pourquoi, l’identification génère un affect positif, en particulier dans une foule où seul compte l’idéal commun, le but partagé. Ce qui cimente les foules, c’est donc cet amour produit par le partage d’un intérêt commun qui nous identifie.

Mais attention, car trop d’identification tue l’amour (je ne pense qu’à réaliser mon idéal) et trop d’amour détruit l’identité : mon seul idéal c’est l’autre.


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