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Le rôle du système éducatif dans la transition énergétique en Algérie, Pr Chitour : « L’avenir de l’Algérie est dans les énergies renouvelables »

Publié le 15 mai 2014 par Ouadayazid1
Le rôle du système éducatif dans la transition énergétique en Algérie, Pr Chitour : « L’avenir de l’Algérie est dans les énergies renouvelables » Ph. Nacéra

Cette transition, soutient l’expert, doit «être basée sur des états généraux qui devront aboutir à un modèle énergétique flexible». La transition énergétique en Algérie s’avère, d’année en année, comme un choix inéluctable. Sa réussite est étroitement liée à nombre de facteurs. Parmi les plus importants, Chems Eddine Chitour, professeur émérite à l’École nationale polytechnique, cite le rôle du système éducatif. «L’école doit former utile», a-t-il recommandé, lors d’une conférence de presse tenue hier à l’École nationale polytechnique (ENP). Explicite, il dit que la formation «doit être axée sur des spécialités créatrices de richesse». Cette transition énergétique doit «être basée sur des états généraux qui devront aboutir à un modèle énergétique flexible». Compte tenu des différentes menaces qui planent sur la planète Terre, l’Algérie «doit consommer vert, retrouver le temps des saisons et tourner le dos à l’ébriété énergétique». À ce titre, il croit dur comme fer que c’est «à l’école que l’écocitoyenneté se forme». L’autre «péché» environnemental auquel l'Algérie devra mettre fin consiste en la consommation abusive de carburants, dont les dégâts collatéraux qu’elle engendre sont légion. «Il est temps de rouler propre et de mettre fin au pétrole dans les transports.» Comment est-ce possible ? Le Pr Chitour préconise le passage au GPL. À une question d’El Moudjahid inhérente au financement de la transition énergétique, l’expert trouve sa réponse dans les économies que chaque citoyen doit faire à longueur d’année. Et, aussi, le type de partenariat que les autorités doivent privilégier. «Toute calorie exportée devrait correspondre aussi à l’exportation d’un savoir-faire», souligne l’universitaire. En d’autres termes, il indique qu’«il faut vendre utile, ne pas acheter pour stocker et ne retirer du sous-sol que les quantités nécessaires». À ce titre, il appelle à la conjugaison des efforts sans laquelle l’aboutissement de la nouvelle stratégie énergétique serait loin d’être acquis.

« Donner la préférence à la production nationale »


«Un débat national s’impose», dit-il. «L’apport de chaque département ministériel (habitat, éco-tourisme, PME et PMI) est indispensable dans la création des richesses hors hydrocarbures», relève le conférencier. L’objectif est de «substituer graduellement à l’importation des choses que l’on sait faire, qui vont permettre la création d’emplois, notamment dans le domaine des économies d’énergie de la substitution de matériaux importés par des matériaux locaux». Le Pr Chitour soutient que «le patriotisme économique consiste à donner la préférence à la production nationale qui doit se mettre aux normes». Dans sa brillante communication, il diagnostique que «l’avenir de l’Algérie est dans les énergies renouvelables». Pour y parvenir, l’universitaire propose, entre autres, d’exploiter à bon escient, le «trésor des déchets ménagers auxquels il faut accorder une seconde vie». Au niveau international, il déplore le fait que les ressources pétrolières et fossiles soient «sur le déclin».

« Macdonalisation des cultures »


À travers le monde, les énergies sont mal réparties, l’eau bute contre une «pénurie structurelle» et les changements climatiques ne cessent de faire des ravages. Le dernier rapport publié en mars dernier du groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) a mis en exergue la «responsabilité avérée de l’homme». Dans sa mise en garde, l’expert international prévient contre le néolibéralisme qu’il qualifie de «prédateur qui radie des identités», ainsi que la «Macdonalisation des cultures contre laquelle les pays qui ne peuvent résister vivront une errance identitaire». Dans cette optique, il estime que le réveil des pays arabes, dont l’Algérie, relève de l’urgence. «Il faut que chaque pays connaisse ses forces et ses faiblesses, et ne pas se contenter d’attendre à ce que l’Occident se déglingue», poursuit le Pr Chitour qui a cité la Chine comme meilleur modèle dans ce contexte.          

 

Fouad Irnatene

 


  http://www.elmoudjahid.com/fr/actualites/59448


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