Des Villes et des Champs

Les Pierres qui roulent se déplacent le 24 mai 2014 au Musée d’Archéologie Nationale de Saint Germain-en-Laye pour y discuter des mondes ruraux et urbains, à travers les yeux de l’archéologue. Et parce qu’on fait les choses bien, cette émission sera diffusée le jeudi 5 juin à 20h, en introduction aux Journées nationales de l’Archéologie qui auront lieu le weekend du 6-8 juin 2014.

L’exode rural appréhendé durant la révolution industrielle n’est plus. Nous assistons aujourd’hui à ce que l’on pourrait appeler la « fuite des citadins », un repeuplement des campagnes vécu comme une désaffection des grandes villes.  À ce phénomène s’ajoute la mobilité des populations, facilitée et accentuée par les technologies actuelles. Des termes comme « péri-urbain » ou « banlieues proches » brouillent ainsi les frontières entre villes et campagnes, et font écho à une citation d’un poème de Nicolas Boileau, « Paris est pour un riche un pays de Cocagne : 
Sans sortir de la ville, il trouve la campagne » (Les embarras de Paris, 1660).

L’archéologie, forte de ses diverses disciplines, permet aujourd’hui d’aborder ces questions: on parle ainsi d’Archéologie des paysages,  environnementale, des territoires, de l’agriculture, agraire… En ville, d’autres termes comme celui de l’archéologie urbaine, ou l’archéologie du bâti, sont employés. Autant de variations qui impliquent des thématiques et des axes de travail à la fois hétérogènes et complémentaires. Toutes permettent d’appréhender l’homme dans son environnement, son installation et sa pérennisation sur un territoire donné.

Pour cette quatrième émission des Pierres qui roulent, qui clôt ainsi notre session annuelle portant sur les Dualismes, nous avons souhaité interroger ces disciplines : À quel niveau se font les distinctions et les relations entre les pôles urbains et ruraux ?

Plusieurs axes pourront être développés :

-   Les définitions de l’urbain et du rural en archéologie: définition et limites des termes (ville, village, campagne, territoire,…), variété des formes d’occupation du territoire, émergence des phénomènes d’urbanisation et d’implantation (périodes, raisons d’exister,…), observation des scissions dans le temps.

-   Les relations entre deux pôles d’attraction anthropique : Les dynamiques entre les deux pôles et leurs formes (aspect cyclique, unilatéral, pyramidal, concentrique,…), les types de relations mis en œuvre et leurs raisons d’être (économiques, culturelles, humaines…), les évolutions et changements visibles quant à ces relations, les moyens mis en œuvre pour accentuer ou freiner ces relations, les types d’échanges mis en place (circulation de biens, d’hommes, d’idées, de marchandises…), …

-   Les conceptions des deux pôles et l’appropriation par la société : usages, schémas d’occupation, répartition anthropique, et organisations internes : Les espaces dédiés à des activités précises, dans les pôles urbains et ruraux ; La ville peut-elle être un champ ? Les campagnes sont-elles uniquement des terroirs ? L’appropriation (répartition, occupation) de ces espaces par la société, et les enjeux qui la sous-tendent : zones « riches », zones « pauvres », la place des défunts dans les lieux des vivants ; le centre « civilisé », la périphérie « barbarisée » ?