La Maîtresse de Rome de Kate Quinn 3/5 (14-05-2014)
La Maîtresse de Rome (544 pages) est sorti le 26 janvier 2012 aux Editions Presses de la Cité, puis le 20 Juin 2013 aux Editions Pocket.
L’histoire (éditeur) :
Jeux du cirque, complots, banquets, orgies... Dans cette formidable saga antique, Kate Quinn fait revivre avec panache l'univers dépravé et sanglant de la Rome du Ier siècle.
Jeune esclave juive soumise aux caprices de l'arrogante Lepida Pollia, sa maîtresse, Thea connaît pour la première fois le bonheur dans les bras du gladiateur Arius le Barbare, la nouvelle coqueluche de Rome. Mais leur idylle attise la jalousie de Lepida, qui s'emploie de son mieux à les séparer.
Cette dernière n'est pas le seul obstacle à se présenter sur la route des deux amants. Grâce à ses talents de musicienne, la belle Thea ne tarde pas àêtre remarquée de l'aristocratie romaine... et d'un dangereux admirateur : l'empereur Domitien, un homme brillant mais cruel qui en fait sa favorite. Devenue la femme la plus influente de Rome, Thea doit plus que jamais garder son amour pour Arius secret.
Mon avis :
Alléchée par le coup de cœur de Cajou (et ceux qui la connaissent savent qu’ils sont rares), j’ai acquis ce livre il y a un moment déjà et le voir traîner depuis dans ma biblio commençait à vraiment m’agacer (d’autant que les avis positifs continuaient de tomber sur la blogosphère). Je reconnais quand même que, si l’envie de découvrir cette romance était forte, l’appréhension de lire un roman basé sur l’Histoire était aussi présente (c’est d’ailleurs ce qui me freinait). Une lecture commune s’imposait !
Très vite rassurée, je me suis rendue compte que le contexte était clair, bien rendu et qu’aucune notion spécifique de cette période n’est nécessaire pour apprécier l’intrigue. D’ailleurs si vous voulez un livre retraçant fidèlement un pan de l’Histoire de la Rome Antique, ce n’est pas ici que vous le trouverez, car si la romance est ancrée dans une réalité historique, cette réalité reste majoritairement romancée. Néanmoins, le cadre (le règne de Domitien et l’empire romain du 1er siècle) est bien décrit et reste authentique à de nombreux abords (l’auteure indique d’ailleurs en fin d’ouvrage s’être basée sur les mémoires de Suétone). Les informations sont distillées agréablement dans l’histoire, donnant une bonne vision des moeurs de l’époque, que j’ai trouvées très intéressantes à découvrir.
Le point sur le côté historique du livre étant abordé, passons maintenant au reste. Il m’aura fallu quand même plus de 100 pages pour lui trouver un vif intérêt. Et je peux vous dire qu’à force d’entendre combien ce livre est génialissime et riche en émotions, je commençais fortement à me poser des questions sur moi-même… Il y a au début beaucoup de personnages (j’ai ma dose de nom en -US), ça n’avance pas beaucoup côté intrigue (où sont les machinations et liaisons qui me tardaient tant de trouver ?), et impossible de m’attacher aux personnages ni de ressentir une quelconque affection pour eux (il n’y a que la belle Lepida qui a réussi à soulever tout de suite un vif sentiment : l’irritation !). Et puis enfin, le rythme est arrivé, l’intrigue est devenue de plus en plus riche et j’ai enquillé les 300 pages suivantes avec rapidité et davantage de plaisir. Que de péripéties et de bouleversements !
Thea, une jeune esclave juive de 14 ans, va vivre milles aventures, connaître l’amour avec le gladiateur Arius le Barbare, subir des coups durs, passer d’esclave à chanteuse (et plus encore…), rencontrer des personnes de cœur et d’autres plus vicieuses. C’est un personnage fort, doué d’une grande patience (un peu trop dans la retenue à mon goût), pour lequel on ne peut rester insensible longtemps. Il en est de même pour Lepida Pollia, qui marque de manière différente les esprits. Forte elle aussi (mais pour d’autre raisons), elle est belle comme une déesse, vicieuse, calculatrice, et prête à tout pour arriver à ses fins et assouvir sa soif de pouvoir (en devenant la maîtresse de l’empereur). Manipulations, mesquineries et coups bas vont bon train et enrichissent superbement les histoires de cœur et de pouvoir du roman. Ainsi, durant une quinzaine d’année on suit avec intérêt ces deux protagonistes et quelques autres personnages secondaires, qu’ils soient attachants (dame Flavia, Paulinus, Julie, Marcus Vibius, Larcius, Sabine) ou terrifiant (l’empereur Domitien).
L’écriture de Kate Quinn est très simple et directe. Du coup, si le texte est très abordable et ne soulève aucune difficulté particulière, j’ai trouvé aussi qu’il n’était pas spécialement travaillé et qu’il perdait un peu en émotion. Le récit à deux voix (Thea et Lepida) permet d’appréhender l’intrigue de manière plus globale et d’avoir un ressenti plus fort dans certains scènes, d’autant qu’il n’est pas focalisé sur ces deux femmes mais s’étend parfois aux autres personnages. Tenu en haleine, la progression est rapide et efficace, d’autant que l’auteure a très bien donné vie son récit. Et même si quelques dialogues m’ont décontenancée, elle transporte bien le lecteur dans cette Italie du 1er siècle (scènes de violences, jeux de cirque, tenues et parures des Dames sont bien décrits).
Au final, La maîtresse de Rome se lit très bien, c’est fluide et intéressant. Cependant, si j’ai pris plaisir à suivre les personnages de cette romance historique, je n’ai pas trouvé la charge émotionnelle tant attendue et louée par d’autres lectrices. Je suis parfois restée indifférente et un peu en retrait, notamment en ce qui concerne la romance Thea-Arius que je n’ai pas trouvé si passionnante, préférant tout le reste. Mais c’est un ressenti très personnel et je reste malgré ça ravie d’avoir ENFIN lu ce livre (premier volet de la saga Rome), que je conseille évidemment à tous les amoureux du genre.
Et, pour vous faire une idée plus complète, je vous invite à lire ce coup de cœur pour Cajou, Lavinia et Stellabloggeuse
Et les avis des lecteurs ayant répondu à l’appel de cette lecture commune : Petitepom, freelfe, Sayyadina, C'era una volta, Gilwen,
viou03, Klo, Unchocolatdansmonroman