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Naissance d’un musée - Louvre Abu Dhabi

Publié le 16 mai 2014 par Louvre-Passion

Avant son ouverture, prévue en décembre 2015, le Louvre Abu Dhabi présente à Paris cent cinquante pièces de sa jeune collection, des œuvres achetées sur le marché de l’art depuis 2099.

Le Louvre Abu Dhabi fait partie d’un ambitieux complexe touristique de luxe situé sur l'île de Saadiyat non loin de la capitale de l'émirat. Ilcomprendra des palaces, des golfs et quatre musées dont la construction a été confiée à des architectes mondialement connus : Jean Nouvel pour le Louvre Abu Dhabi, Franck Gehry pour la Fondation Guggenheim, Tadao Ando pour le musée maritime et l'agence Foster + Partners pour le musée national du cheik Zayed.

La création du Louvre Abu Dhabi résulte d’un accord intergouvernemental signé entre la France et les Émirats arabes unis en mars 2007. Plusieurs grands musées Français (Le Louvre, Orsay, le Quai Branly, Versailles, le musée Guimet...) se sont associés afin d’aider les autorités émiriennes pour la conception muséographique, apporter une expertise scientifique et prêter des oeuvres. En contrepartie l'émirat d'Abou Dabi versera près d'un milliard d'euros dont 425 M€ pour le seul musée du Louvre. Cette somme étant essentiellement une redevance pour le droit d'usage de la marque "Louvre" pendant 30 ans (400 M€) et 25 M€ de mécénat pour le développement du musée. Critiqué à ces débuts, le projet a été qualifié par le Président de la république de « plus grand projet culturel de la France à l'étranger ».

Affiche Abou Dabi
A l’entrée de l’exposition nous découvrons une présentation du futur musée à travers une maquette et des vidéos. Les deux tiers du bâtiment seront recouverts par une coupole de 180 mètres de diamètre afin de protéger les visiteurs et les œuvres du soleil.

Le déroulement de l’exposition s’inspire un peu de la « Galerie du temps » du Louvre Lens, la progression chronologique mêlant toutes les civilisations. On passe ainsi d’une princesse de Bactriane (Asie centrale) du IIIe millénaire av. JC à une sphinge archaïque Grecque. Plus loin un Bodhisattvas voisine des statues romaines dont le drapé du costume est très similaire.

La représentation du sacré ne se cantonne pas au seul Islam mais s’attache à évoquer tous les grands phénomènes religieux. Un Christ montrant ses plaies créé en Bavière vers 1520 côtoie une figure soninké du Mali représentant un être mythique, un Shiva dansant de l’Inde du sud du Xe siècle, une Bible gothique, un Coran de Damas de la deuxième partie du XIIIe et des oeuvres de moines Bouddhistes Zen du Japon des XVIe et XVIIIe siècle. Côté orfèvrerie on remarque un magnifique bracelet en or figurant des lions en provenance d’Iran (VIIIe – VIIe siècle av. JC) et une fibule d’or, c’est-à-dire une broche servant à fermer un vêtement, en forme d’aigle provenant de l’Italie du Ve siècle de notre ère.

La peinture française est bien représentée avec « L’Évanouissement d’Esther » peint en 1730 par François de Troy, « En forêt de Fontainebleau » de Corot, Les « enfants luttant » de Paul Gauguin (1888), « Le Bohémien » d’Edouard Manet (1861 – 1862) et la « Partie de bésigue » de Gustave Caillebotte (1881).

On termine sur des œuvres des XXe et XXIe siècle, « La lectrice soumise » de René Magritte (1928), un portrait de femme de Picasso, un mobile de Calder, une « Anthropométrie » d’Yves Klein (1960) et neuf panneaux peints par Cy Twombly en 2008.

Naissance d’un musée - Louvre Abu Dhabi, Hall Napoléon jusqu’au 28 juillet 2014.


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