X-Men 3 : Tout ou presque semble avoir été dit sur ce film qui apparaît un peu bancal, un peu maladroit, soit trop court ou mal découpé, souffrant peut-être aussi de cette malédiction d'un 2e épisode écrasé par l'aura du précédent. Toutefois, il comporte son lot de scènes enthousiasmantes qui savent s’attacher les faveurs d’un public en mal de sensations fortes ou des fans du comics qui attendaient celles-ci depuis des lustres.
Au cinéma, j’ai globalement apprécié cette façon de tenter de coller un maximum à la série au niveau de certains caractères, même si le fait de juxtaposer des trames anciennes (le Phénix noir, les visions opposées de la mutanité de Xavier et Magnéto) à des autres plus récentes (le sérum neutralisant les facultés mutantes, le cas de conscience de Malicia) peut faire hurler les puristes. J’ai trouvé tout de même qu’il y avait un réel effort d’adaptation, ne serait-ce que dans l’utilisation des pouvoirs. Je dirais même que c’est sans doute le film qui s’est le plus appuyé sur des épisodes concrets du comics, jusqu’à en transcrire quelques scènes cultes.
En outre, le triangle Drake/Malicia/Kitty est intéressant et rappelle furieusement pour les lecteurs ce qui se passe dans X-Men 170 à 173 (juin à août 2005), bien que les protagonistes soient légèrement différents. Même si c’est présenté de façon un peu sommaire, c’est une des meilleures réussites du film avec le Fauve, excellent tant dans son attitude de diplomate que dans sa rage féline au combat.
Pour le reste, je dirais qu’une succession de moments de bravoure ne fait pas un grand film, d’autant que certains enchaînements sont un peu ridicules ou incohérents (heureusement que Logan s’inquiète de la disparition de Scott parce que les autres… ; les retrouvailles de Xavier et Magnéto semblent complètement artificielles ; l’utilisation même du personnage de Phénix ne fait en rien avancer l’histoire pourtant suffisamment riche) : le scénario fait penser à une grande vague emportant toutes les petites histoires jusqu’à l’affrontement final attendu. Qu’on suive ou pas, il y aura bien une guerre. Un neveu à côté de moi en trépignait d’impatience et il a été servi.
Alors oui, je me suis régalé, avant de vibrer sur la fin (c’est vrai qu’une utilisation massive
des chœurs pour faire monter la tension a bien aidé), mais le soufflé retombe bien vite et les deux chutes (avant et après le générique) ne sont pas, loin s’en faut, des réussites. Qu’aurais-je pensé si je n’avais pas lu les X-Men sans pratiquement d’interruption depuis 25 ans ? Je ne sais pas. Mes enfants et neveux ont aimé, mon frère a trouvé l’ensemble assez facile. Mais bon, on n’a pas regretté notre place de ciné, d’autant qu’il pleuvait…
Titre original
X-Men the Last Stand
Réalisation
Brett Rattner
Date de sortie
24 mai 2006 avec la Fox
Scénario
Simon Kinberg & Zak Penn
Distribution
Hugh Jackman, Patrick Stewart, Ian McKellen, Famke Janssen & Halle Berry
Photographie
Dante Spinotti
Musique
John Powell
Support & durée
35 mm en 2.35 :1/105 min
Synopsis : Tandis que tous les éléments sont réunis pour qu’on assiste au retour de Jean Grey, une société privée affirme avoir trouvé une solution au problème mutant : simple, il suffit de guérir ceux qui souffrent de ce mal ! Cela pose un sérieux problème aux tenants de la légitimité du gêne mutant, à la tête desquels le professeur Xavier et Magneto – cependant ces deux-là ne se sont jamais entendus sur la manière de procéder...