Les objets connectés raccordent les différents maillons de la distribution d’énergie à l’Internet of Things. Le transport de l’énergie engendre la création d’un flux de méta-données concernant la provenance et la nature de l’énergie, le consommateur et l’usage.
Les acteurs traditionnels du secteur de l’énergie pensent que la disruption numérique s’effectue au niveau des smart-grids, et espèrent optimiser la distribution pour réduire leur facture énergétique. Mais des nouveaux entrants attaquent ce secteur par les deux extrémités de la chaîne de valeur et ont pour objectif commun de réduire la facture des particuliers et les émissions de CO2.
L’attaque par l’amont :
Le développement de surcouches logicielles en amont de la distribution d’énergie offre trois points d’entrés pour des nouveaux entrants. Tout d’abord, les applications qui contrôlent à distance la consommation d’énergie des objets connectés. C’est dans cette perspective que Goggle a racheté Nest pour 2.9 milliard de dollars, un thermostat qui permet de contrôler la température de sa maison. Ensuite, les logiciels qui récoltent l’information sur la consommation d’énergie d’un ménage. Opower est une startup américaine qui compare la consommation avec des maisons similaires et aide à la réduire par des processus de gamification. Enfin, par des applications qui se substituent aux distributeurs d’énergies. La mise en route d’une centrale à charbon pour quelques heures est excessivement coûteux, il est plus avantageux pour les fournisseurs de payer les particuliers pour qu’ils baissent leur consommation que de démarrer la centrale. Ainsi, lorsqu’un pic de consommation à lieu, Ohmconnect paye l’utilisateur si il diminue l’utilisation de l’électricité. L’objectif de ces surcouches applicatives est de créer un lien privilégié avec les utilisateurs pour pouvoir remonter petit à petit la chaîne de valeur de l’énergie.
L’attaque par l’aval :
La combinaison de deux technologies de ruptures transforme le marché à l’aval. La batterie et les panneaux solaires sont en train de suivre la Moore’s Law. Avec la construction de sa nouvelle usine de batterie, Tesla veut multiplier par 20 la production de batterie aux États-Unis afin de réduire de 30 % son prix unitaire. D’un autre côté le géant des panneaux solaire, SolarCity, innove par son business model. Ils installent et entretiennent gratuitement des panneaux solaires sur le toit des particuliers et offrent la possibilité de racheter le courant à un prix défiant toute concurrence. Ainsi, aucun investissement lourd doit être effectué au départ. Elon Musk, CEO de Telsa est le cousin du CEO de Solarcity, dont il siège au conseil d'administration ; cette proximité favorise le développement de partenariats innovents. Solarcity équipe de panneaux solaires les supercharger de Tesla, et Tesla installe des batterie de voiture chez les particuliers équipés de panneaux solaire pour que solarcity continue de fournir de l’électricité la nuit.
Il est envisageable que demain, le flux de méta-données sur l’énergie soit plus cher que l’énergie elle-même. C’est une course à l’entreprise capable de capter et créer de la valeur à partir de ces données.