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"Protéger les données des patients est une prolongation de notre travail en tant qu’opérateur télécom"

Publié le 20 mai 2014 par Pnordey @latelier

Les opérateurs en télécommunication ont un rôle à jouer dans le domaine médical pour favoriser la communication entre les différents acteurs.

Entretien avec Benjamin Sarda, Directeur Marketing chez Orange Healthcare France, qui apporte des solutions de communication aux systèmes et infrastructures de santé.

Quels revenus tirez-vous de ce business model de la santé?

Orange génère un revenu de 50 milliards d’euros par an. Les deux tiers proviennent de l’activité de télécommunication et un tiers de l’activité de services aux entreprises donc un domaine purement BtoB. Orange Healthcare  est une division corporate d’Orange, qui n’est pas une entité économique mais celle-ci communique avec toutes les entités au sein d’Orange. Notre activité sur la santé se fait de façon écrasante en BtoB : 95% du chiffre d’affaires est réalisé dans les pays développés et le reste dans les pays en voie de développement.

Dans la eSanté, il y a trois marchés différents. Tout d’abord, lorsqu’un processus est déjà en place, notre rôle est d’apporter un élément de technologie qui va améliorer l’efficacité du processus. C’est l’exemple de l’imagerie médicale. C’est un domaine déjà mature et les hôpitaux sont relativement biens équipés, et nous leur apportons des solutions de cloud computing. Ce mode d’action représente deux tiers de notre chiffre d’affaires. L’autre marché est le suivi à distance de la maladie chronique. À l’époque, l’hôpital était adapté pour prendre en charge la pathologie aigüe mais au cours des années 1950, une transition épidémiologique a transformé la majorité des pathologies qui sont désormais chroniques. Il y a donc une inadéquation des infrastructures de soins et de la demande des patients. Il est alors nécessaire d’inventer de nouveaux processus de prise en charge pour pouvoir soigner à distance les malades chroniques. Cela représente un quart de notre chiffre d’affaires. Enfin, la prévention du bien-être est notre troisième activité, et contrairement au deux précédents, ne s’effectue pas en BtoB. Nous vendons directement des solutions au grand public. En Europe, cela n’a pas trop de sens qu’Orange vende des solutions de santé, mais en Afrique c’est différent. La marque y est tellement puissante que le public n’est pas choqué qu’un opérateur en télécommunication se positionne sur des enjeux de santé.

Est-ce un réel relais de croissance ou bien seulement un marché sur lequel vous vous positionnez de façon marginale?

C’est vraiment un nouveau relais de croissance. Le suivi à distance de la maladie chronique suit par exemple une croissance à deux chiffres. Dans les plans stratégiques d’Orange, les nouveaux territoires de conquête et de croissance ont été définis et la santé en fait bien évidemment partie. Pourquoi y croyons-nous ? Car l’organisation des soins est profondément touchée par un problème de communication. Des dizaines de personnes vont prendre en charge un seul patient; depuis l’hôpital jusqu’à sa sortie: intervenants sociaux, médecin généraliste, spécialiste, etc. Il y a donc un problème pour la gestion du flot d’informations entre les différents émetteurs. Nous pensons que la prérogative d’un opérateur en télécommunication est de gérer les communications entre les individus, peu importe le secteur d’activité.

Les opérateurs en télécommunication ont-ils un vrai rôle à jouer dans le domaine médical?

À partir du moment où il faut faire parler les gens, les opérateurs en télécommunication sont des bons acteurs. Dans le domaine de la santé, le problème c’est qu’il faut coordonner une multitude de personnes et donc une grande quantité d’informations complexes. De plus, c’est un environnement qui touche à des problèmes de confidentialité et de sécurité. Justement, ces problèmes sont classiques pour un opérateur. Protéger les données des patients est une prolongation de notre travail. La France impose une réglementation particulière sur l’hébergement de données de santé à caractère personnel. Orange a été le premier opérateur à être agréé.


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