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[anthologie permanente] Amelia Rosselli

Par Florence Trocmé

Et sur leurs lèvres comme pour des gamins rit 
la farce, l’ennui et l’angoisse. L’ennui, la farce ! 
L’horrible broyage du grain parmi des épis morts. Et 
les prisons qui se font toujours plus tranquilles : 
la mer est bombardement d’insectes la lune est réveil 
des canons à l’aube. La rancœur qui surveille 
quand tu dors, en des rêves très amers. Tes rêves 
sont fumée ! Fumée ! Et si tu ruines fierté comme 
rêve pour un mouvement du corps : hurle mais plus 
dans la nuit : hurle mais plus dans le jour ou 
le petit matin, - hurle dans le sommeil, hurle dans la 
brèche ouverte par ton abandon ! hurle dans tout le poids  
de la magnificence 
 
E sulle loro labbra come per ragazzi ride 
la beffa, la noia e l’angoscia. La noia, la beffa ! 
L’orrendo macinare grano tra spighe smorte. E 
le prigoni che si fanno sempre più tranquille: 
il mare è bombardamento d’insetti la luna è risveglio 
dei cannoni all’alba. Il rancore che sorveglia 
il tuo dormire, in amarissimi sogni. I tuoi sogni 
sono fumo ! Sono fumo ! E se rovini fierezza e 
sogno con un movimento del corpo : urla non più 
nella note , urla non più nel giorno o nella 
prima mattina, - urla nel sonno, urla nella breccia 
apertasi al tuo distacco ! urla in tutto il peso 
della magnificenza.  
 
 
Retirer les anges anciens de leurs piédestaux 
de la pitié, retirer les anges anciens de  
leur piédestal de la fierté, et tout balancer 
à la mer. Retirer les anges anciens qui avec 
leurs préjugés s’accrochent à mes jupons ; 
retirer toute espèce de lâcheté ; retirer tout 
repentir, retirer la fiérité et la pitié : 
retirer jusqu’au vent qui s’accroche à  
ta plénitude. Manger, dormir, rêver : ne pas 
prendre de somnifères. Manger, dormir, rêver 
et oser : retirer l’ancienne lâcheté, retirer  
les bandages des soldats des statues couronnées 
des jardins : retirer la pitié et le sang et  
la fierté. Septembre a entrebâillé ses portes 
sonores, l’humilité y entre par un soleil glacé. 
 
Rimuovere gli antichi angioli dai loro piedestalli 
della piétà, rimuovere gli antichi angioli dal 
loro piedestallo della fiertà, e buttar tutto 
in mare. Rimuovere gli antichi angioli che con 
il pregiudizio s’attaccano alle mie gonnelle ; 
rimuovere ogni sorta di viltà : rimuovere ogni 
pentimento : rimuovere la fierezza et la pietà : 
rimuovere perfino il vento se s’attacca alla 
tua pienezza. Mangiare, dormire, sognare : non 
prendere sonniferi. Mangiare, dormire, sognare 
et osare : rimuovere l’antica viltà, rimuovere 
le bende dei soldati dalle statue incoronate 
dei giardini : rimuovere la pietà il sangue e 
la fiertà. Settembre ha schiuso le sue porte 
sonore, e l’umiltà v’entra per un sole agghiacciato.  
 
Amelia Rosselli, La Libellule, traduction Marie Fabre, édition bilingue, Ypsilon Editeur, 2014, pp. 28-29 & 42-43 
 
Amelia Rosselli dans Poezibao
bio-bibliographie, extrait 1, ext. 2,


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