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Deux ou trois choses qui me rappellent

Publié le 22 mai 2014 par Petistspavs

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C'est juste des souvenirs. Des souvenirs ça se fait pas cuire, ça se mange pas si ça se trouve. T'es au ciné, la lumière s'éteint, pas de pubs, pas de BA crétines, ton premier jour.
Ton premier jour avec qui ? Ah, tu vois le film, c'était comme ça alors. Il y avait eu une sorte de timidité, puis une sorte de sauvageté. Tu es sortie nue de la salle de bains, dans une serviette blanche. Les cheveux de feu, alors que tu n'étais pas rousse mais flamboyante, des cheveux libertaires-libertins dans cet hôtel du cinquième arrondissement. C'est vraiment ces cheveux (indomptables) qui t'avaient fait ça, une cicatrice heureuse sur ta vie, un tatouage ineffaçable, ineffacé. Pas dormi, pas possible, café, puis lasagnes (j'aime pas les lasagnes), puis l'évidence que ça durerait toujours. Il y avait eu une pluie sans pitié et j'étais arrivé au bureau plein d'eau et de fatigue et l"envie de recommencer. Espoir en fait.

Ne m'oublie pas. Je sais que tu as ta vie différente et heureuse maintenant, que le resto libanais est loin et cette petite rue entre Maine et Montparnasse, cette entrée d'immeuble est loin, mais jamais je n'oublierai.

Je ne sais pas cesser d'aimer.

Je me suis conduit comme un méchant homme, comme un charcutier, mais ne t'inquiète pas, j'ai pris tous les coups de couteau pour moi. Je me débite, tranche par tranche sur l'étal de la vanité.

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Rousse comme un Renoir. Comment dire ? Sous l'éléphant ou le rhinocéros, ce visage souriant a pris toute la place, pour toujours, malgré la surprise du premier regard. Je sais cultiver le vide depuis quelque temps, ça donne des fleurs noires aux odeurs putrides, alors que ... Tu as toujours senti bon. Chaque partie de ton corps sentait bon. Je ne vais pas détailler, ce serait déplacé, mais me rapprocher de toi était, aussi, un plaisir olfactif. En fait, un plasir total, complet, ta sueur parfois, même si tu t'en gardais. Mais évidemment, la plénitude de ton corps, la plénitude des plaisirs impliquant ton corps, n'oblitérait jamais celle de nos conversations. 

Etions-nous toujours d'accord, non. Mais nous savions que l'exception confirme la règle. Nous étions presque toujouts d'accord. Et cet accord était un geste d'amour.

Je ne sais pas cesser d'aimer.

Je ne sais pas comment on fait, toi qui as trouvé la formule, tu peux me la donner ? J'ai envie d'essayer.

Illustrations Jane Birkin.

Chanson :

 Toujours un coin...


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