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Les numéros se suivent et ne se ressemblent pas tous. Après des débuts encourageants, Original Sin marque déjà le pas, avec une seconde sortie plutôt mollassonne. Loin d'être mauvaise, elle n'est pas non plus à la hauteur des attentes. Rappelons que le Gardien Uatu a été sauvagement abattu sur la Lune, et que quelqu'un lui a arraché les yeux. Des globes oculaires d'importance, car ils sont bien plus que cela. Ils détiennent un savoir incroyable, puisqu'ils ont tout vu, des secrets les plus intimes aux mystères insondables qui régissent l'univers Marvel, depuis sa création. Gageons que certains "héros" ont tout intérêt à ce que certains de leurs actes passés restent à jamais enterrés. Car oui, Original Sin va jouer à fond la carte de la ret-con. Le suc de cet événement, c'est ce que nous allons apprendre, et que nous ignorions avant. Des révélations à la pelle, quitte à ce que ce soit invraisemblable au final.
Dans ce #2 les enjeux prennent trop de temps à se définir. L'enquête progresse, mais on ne parvient pas à comprendre encore bien ce qui va se passer, ni comment ni pourquoi. Même chose pour l'incursion de l'étrange team-up entre le Punisher et le Doctor Strange, dans une dimension inconnue. Coté vilains du jour, nous avons un duo insolite, composé de Exterminatrix (aux tendances sado-maso assumées) et The Orb (un look très opportun, avec un gros oeil à la place de la tête), et la présence de plusieurs créatures sans esprits (les Mindless ones) qui souffrent d'avoir acquis la capacité de penser et réfléchir. Dans quelles circonstances?
Autres remarques pour finir, les dialogues occupent parfois trop de place, au point de ruiner une double page complète, alors que les dessins de Deodato jr restent eux de très haute volée. C'est peut être le travail le plus abouti de l'artiste brésilien à ce jour, ce qui n'est pas peu dire car ce n'est pas un manchot. On parle beaucoup dans ce numéro de Original Sin, mais on est encore loin d'appréhender les tenants et aboutissants d'une aventure floue aux contours indécis. Jason Aaron sait pertinemment où il souhaite aller, mais il est bien le seul.