Magazine Culture

Poezibao a reçu, n°38 (dimanche 18 mai 2008)

Par Florence Trocmé

Cette rubrique suit l’actualité éditoriale et présente les derniers ouvrages reçus par Poezibao. Il ne s’agit pas de fiches de lecture ou de notes critiques et les présentations font souvent appel aux informations fournies par les éditeurs.

 

Parmi les livres récemment reçus par Poezibao :
• Revue
l’Animal, numéro spécial Philippe Lacoue-Labarthe
• Cédric Demangeot, Philoctète
• Revue Doc[k]s
• Catherine Weinzaepflen, Le Temps du tableau
• Michaël Glück, Peaux d’lapin
• Claude Ber, Sinon la transparence
• Jean-Pierre Lemaire, Figure humaine
• Sylvain Courtoux, nihil, inc.
• Jean-Paul Bota, Un ailleurs, quelque part
• Aline Karnauch, Côté mat
• Jan Baetens, Cent fois sur le métier
• André Velter, De Départ en départ

Animal
Revue L’Animal n° 19/20, hiver 2008
Dossier Philippe Lacoue-Labarthe
290 p., 29 €
haut de page

Un nouvel opus de la très belle et très exigeante revue l’Animal. Double entrée, un thème, Le Simple, un dossier, Philippe Lacoue-Labarthe. Le dossier Lacoue-Labarthe, dont il faut rappeler le décès le 27 janvier 2007 (il était né en 1940) comporte des textes inédits, des entretiens, des traductions. Y ont contribué notamment Jean-Christophe Bailly, Jean-Luc Nancy, Philippe Choulet, Emmanuel Laugier, Isabelle Howald, Philippe Beck.  « Quand un homme meurt, pour peu qu’il nous importe, il devient, au moins pour un temps, sinon pour toujours, le condensateur de nos pensées volantes (fliegende Gedanken, dit Leibniz), l’aimant de nos impressions et de nos rencontres improvisées, de nos lectures dirigées, une espèce d’invariant sous la dispersion » (Philippe Choulet, p. 99).
NDLR : je souligne l’exceptionnelle qualité de ce dossier, riche de contributions importantes, de nombreuses photos, de textes inédits. On trouvera aussi dans ce numéro, sur le thème Le Simple, des textes de Emmanuel Laugier, Guennadi Aïgui, Stéphanie Ferrat, etc.

Demangeot
• Cédric Demangeot
Philoctète
Barre Parallèle, 2008
65 p., 10 €
haut de page

« On

(Ulysse le
très-Grec)

me débarque
parce que je pue.

Parce que ma blessure
à la jambe n’en

finit pas de pourrir, de
puer et d’empuantir

comme une petite charogne au cœur
de la conscience grecque. »
(p. 12)

NDLR : un très beau texte

Docks
• Revue Doc[k]s
Éditions Akenaton
Avec un DVD et un CD Rom
416 p., 50 €
haut de page

Le Doc[k]s nouveau est arrivé. Aussi énorme, foisonnant que son prédécesseur. Aussi multimédia puisqu’il compte un DVD et un CD-Rom, tout ce travail dédié au son de l’amour, la leçon d’amour. Plus de 400 pages de textes de toutes natures (quelques noms : Fernando Aguiar, Philippe Boisnard, Thomas Braichet, Mathieu Brosseau, Philippe Castellin, David Christoffel, Henri Deluy, Olivier Domerg, Hortense Gauthier, Liliane Giraudon, Georges Hassomeris, Cécile Mainardi, Christophe Manon, Pierre Ménard, Sylvie Nève, Charles Pennequin, Anne Savelli, Lucien Suel, Véronique Vassiliou, Jean-Jacques Viton). Au sommaire du DVD, des interventions de Boisnard, Pennequin,Torregrosa, Yvroud parmi 41 séquences, et à celui de CD-Rom, Suel, Vassiliou, Courtoux, Christoffel, etc. parmi 36 séquences.
NDLR : autant dire une somme assez incontournable sur certains des courants les plus vivants de la poésie d’aujourd’hui, dans une approche ouverte et multimédia qui tente de les présenter au mieux.

Weinzaepflen
• Catherine Weinzaepflen
le temps du tableau
Éditions des Femmes, 2008
160 p., 15 €
haut de page

« Je me rappelle Elizabeth Bishop
qui avala, enfant, une pièce de 5 cents
(cadeau inopiné) pour la garder
il faudrait
avaler sans les digérer
les moments de temps
qui frisent l’éternité
et dans le jour blafard du lendemain
se dire que le temps du tableau
est toujours mêlé... »
(p. 81)

Gluck
• Michaël Glück
Peaux d’lapin
Wigwam, 2008
haut de page

Dans la petite collection rouge, minces plaquettes mais textes denses, de Jacques Josse, éditions Wigwam (on peut s’abonner !, 18, 30 € pour cinq parutions), un texte de Michaël Glück, après d’autres de Valérie Rouzeau, Roger Lahu, Bernard Bretonnière (voir ici la liste complète).

« Commencer par la cave.
Les odeurs de la cave.
Terre battue, charbon, buanderie
le chant des lessiveuses
avant que les linges soient
au lavoir portés.
Tonneau de son, tonneau de blé,
carré de sable fin, humide, onctueux,
où blanchissaient les endives. »
(incipit). 

Ber
• Claude Ber
Sinon la transparence
Deuxième édition revue par l’auteur
Amandier, 2008
haut de page

« Une parole qui se manifeste surtout par sa puissance. Parole qui déboule, éboule, corrode, et qui dépouille aussi, traversée par ce mouvement de dénudation ontologique qui la constitue », écrivait Philippe Le Guillou lors de la première parution de Sinon la transparence et Jacques Lovichi parlait « d’une haute tentative de réactivation du langage face à la désertion du verbe ». (Réédition revue et augmentée d’un livre paru en 1996)

Lemaire
• Jean-Pierre Lemaire
Figure humaine
Gallimard, 2008
96 p., 13,90 €
haut de page

« Cet été, les montagnes sont restées lointaines.
Autour de ta chaise,
tu ramsses au hasard
pommes tombées, brindilles, feuilles rousses.
Tu regardes sur le mur
les pas perdus de l’ombre qui s’agite
et s’évapore au crépuscule.
L’espérance
est en dehors du spectre,
dans l’infrarouge ou l’ultraviolet,
sensible seulement
à l’instinct muet, aux animaux de l’âme.»
(p. 21)

Courtoux
• Sylvain Courtoux
nihil, inc.
éditions al dante, 2008
128 p., 15 €
haut de page

Émule de William S. Burroughs qui utilisait la technique du cut-up pour créer des objets littéraires à vocation révolutionnaire, Sylvain Courtoux mixe ses textes, les virusse de fragments textuels empruntés à la littérature, à la publicité, aux discours politiques et à la musique pop. En résulte un texte fleuve d’une extrême violence, où toute forme de confort est mise à mal. « ... La terreur est toujours cette force qui commence avec un poignée de mots jetée sur une page la terreur est toujours cette force qui commence par une sorte de schizophrénie flux – Dans les sociétés réduites au flou et au superflu la terreur est le seul acte significatif dit-elle (tu peux foutre ça en boucle – [Bienvenue à Nihil, Inc. – Nous sommes là pour vous aider – Nous sommes là pour vous guider - Nous sommes là pour faire fructifier votre capital-destruction].  »
Une machine/récit sur une multinationale du crime et du terrorisme, dont le lecteur est le héros.

Bota
• Jean-Paul Bota
Un Ailleurs quelque part
Le préau des collines, 2008
112 p., 12 €
haut de page

Les rues de Lisbonne, comme des lignes où s’inscrivent des mots, la silhouette grise de Pessoa et, dans l’eau de voyages et de rives, un monde grouillant de tramways escalade sans cesse les mythes ; arrêts, retours, les images nous emportent, au loin. (4ème de couverture, extrait)

« Le relent des caves, des pommes dans le cageot, ces autres encore dans le filet remaillé, c’est là mêlé aux effluves de savon, les jours de lessive à l’arrière des voitures plutôt que sur la grille d’un vélo ; des tendeurs attachés pour rien. C’était hier, ces mêmes pommes, en invite timide étagée dans les couleurs du vestibule à Versailles, gardiennes mais de quoi, on dirait qu’elles tiennent conseil, la nuit, brillent comme des astres, et toujours les redites gâteuses d’une horloge comtoise, son ombre au mur comme une tâche mouvant qui s’obstine. « (p. 72)

Karnauch
• Aline Karnauch
Côté mat
Le Dé bleu, l’Idée bleue, 2008
96 p., 13,50 €
haut de page

« La poésie d’Aline Karnauch est d’un alliage subtil, intime et vaste à la fois, tout en raffinement et précision de la touche. Dans Côté mat, une femme quitte un monde pour entrer dans un autre, attentive aux moindres évènements de ce désir naissant.» (Béatrice Hérouard, 4ème de couverture, extrait)

« Voitures de juillettistes à touche touche sur le grand scotch de l’autoroute. De l’autre côté du rail une vicinale en chemin de halage. La touffeur jette une gaze de poussière. Depuis la plage arrière des cartes déplient les projets de la grande vacance. La nuit tombe. Un collier rouge grimpe à l’assaut. Les enfants en chien de fusil sur la banquette. Projos au front des machines agricoles tracent des raies aux champs de colza. Le père au volant de la déesse emmène sa famille en Bretagne. » (p. 76)

Baetens
• Jan Baetens
Cent fois sur le métier
Les Impressions Nouvelles, 2008
112 p., 11 €
haut de page

Boileau : "Vingt fois sur le métier" (Art poétique)
Ponge : "Une rhétorique par objet" (My creative method)
Queneau : 99 variations sur le même évènement (Exercices de style)
Boileau + Ponge + Queneau = Cent fois sur le métier, soit cent poèmes sur cent professions, à chaque fois dans un style différent mais qui se veut "juste" tout en restant, de ton et d’inspiration, aussi libre que possible.
Toutes les professions décrites sont de vraies professions et la ressemblance avec le réel n’est pas méprisée au nom des lois supérieures de la poésie. Comme l’auteur est Belge, le métier VI est celui de roi.
Cent fois sur le métier est lauréat du Prix triennal de poésie 2007 de la Communauté française de Belgique.

Velter_de_dpart_en_dpart
André Velter
De départ en départ
Centre Joë Bousquet et son temps, 2008
150 p., 10 €
haut de page

Ouvrage publié à l’occasion de l’exposition « André Velter, un poète et des peintres » présentée par le Centre Joë Bousquet et son temps (Carcassonne), du 25 avril au 21 juin 2008.
Avec un Alphabet d’un parcours, textes et photos d’André Velter, mais aussi des textes de Alain Borer et Jacques Dars et la présence des peintres Himat, Velikovoc, Heth, Segui, Pignon-Ernest. Et celles, parmi d’autres, d’Adonis, Marcel Moreau, Jacques Lacarrière, Valérie Rouzeau, Jean-Pierre Verheggen, Zéno Bianu, François Cheng....


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Florence Trocmé 18683 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazines