Boudin et chansons, par la Compagnie Thank You for Coming
Qui est boudin , qui est chansons ? Le boudin c’est de la charcuterie et les hommes sont des cochons, Juliette l’a chanté. Mais le boudin c’est aussi une fille moche. Et les chansons ? Ce ne sont pas des songs, mais des chansons françaises. Le spectacle est plein d’hommages ou de moqueries ou de comptes réglés : Pierre Perret chante « ses p’tits oeufs au plat sous son ch’misier », eh bien voilà ceux de Sarah. Et la Brelite de Fleur, il faut la calmer quand elle s’emporte pour les marins du « port d’Amsterdam ». Et un p’tit peu de Serge Lama, de Thierry Lhermite (mais ce n’est pas un chanteur) et surtout Michel Sardou qui, « dans les villes de grande solitude » chantait « J'ai envie de violer des femmes, / De les forcer à m’admirer ». C’est à ce moment que la dernière famille avec enfants s’en va. Parce que ce n’est pas un spectacle pour les enfants. Et parce que si on y rit de bon coeur, si on on en prend pour son genre, on doit quand même se demander pourquoi on rit et pourquoi on va colporter des blagues où la femme est une bête (« ma puce », « grosse vache »). « L’amour physique est sans issue », chantait Gainsbourg ; Sarah et Fleur le disent : les toquards ne se remplacent pas par un godemichet. Il faut autre chose, hommes et femmes ont besoin d’écoute. Ces deux-là, avec leur provocation et leurs qualités vocales et scéniques, les avez-vous entendues ?