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Boule de cristal

Publié le 26 mai 2014 par Chroom

Boule de cristalSi comme moi vous écoutez la Première (radio suisse romande) le matin, il y a chaque jour un commentaire boursier de 30 secondes. Le scénario est immuable : le journaliste donne le niveau des indices de la journée précédente, ceux de l’Asie (qui vient de fermer) et les tendances à l’ouverture en l’Europe. Ensuite un ‘expert’ (d’une banque de la place en général, suisse ou étrangère) explique les mouvements. Baisses : craintes d’instabilité en Ukraine, élection au Japon, € sous pression. Hausses : bons résultats des entreprises, indicateurs avancés dans le vert, € sous pression. Je vous laisse le soin de trouver les mille exemples qui restent. Et cela m’énerve ! Pourquoi ?

Parce que je peux vous trouver des raisons pour que la bourse bouge dans un sens ou dans l’autre tous les jours et peux donc justifier, après coup, n’importe quoi. Mais est-ce vraiment la peine de s’énerver pour cela, voilà la question. Je pense que oui. D’abord cela instille chez les gens le sentiment que les cours de bourse sont prédictibles, ce qu’ils ne sont pas. Les expliquer ex post est trop facile et donne à l’auditeur non averti le sentiment que les banquiers savent quelque chose que nous ne savons pas, qu’ils ont une science particulière, des accès à l’information privilégiés, qui leur permettent de lire l’avenir.

Ensuite ces mêmes auditeurs seront surpris quand on leur dira que la bourse, ma foi, n’est pas allée dans le sens que l’on pensait et vos économies, Madame l’investisseur, ont fondu de 20%. Les météorologues nous disent-ils où vont tomber les gouttes d’eau sur notre terrasse (d’abord le coin gauche, un peu plus vers la droite, puis les gouttes s’étendront sur une ligne continue vers le coin arrière droite de la terrasse avant de…). Ils nous disent que la pression tombe, que les différences de température provoqueront de la pluie dans telle ou telle région, mais que leur indice de fiabilité est de 80% ou 50% ou même 30%.

La prédiction est une science difficile, surtout quand elle concerne l’avenir (Mark Twain). Les banquiers feraient bien de se mettre cela dans la tête et de jouer cartes sur table : ils n’en savent rien et faire croire après coup qu’il y avait dans des nouvelles passées quoi que ce soit de prévisible est au mieux une distorsion de la vérité, au pire une forme d’escroquerie.


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