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Tolérance.

Par Maliae

Tolérance, c’est un mot que je dois utiliser en ce moment pour me souvenir que je dois respirer et ne pas haïr les gens. Tolérance c’est un mot que je me répète pour ne pas souhaiter du mal à certaines personnes uniquement parce qu’elles n’ont pas les mêmes pensés que moi. Uniquement parce qu’elles ont peur de l’autre et de la différence, uniquement parce qu’elles sont sans doute pleine de haines et d’idioties, je ne peux pas leur souhaiter de se recevoir une météorite sur la tête seulement parce qu’elles peuvent se montrer violentes dans leur propos, parce qu’elles sont bourrés de préjugés.

J’ai besoin d’être tolérante, tolérante de la méchanceté, tolérante de la bêtise, tolérante de l’oublie. J’ai besoin de me dire que l’on ne peut être tolérant que quand on tolère l’intolérable, que quand on accepte de voir la haine remporter sa victoire. Qu’on ne peut pas gagner si nous aussi on a la haine. La haine du racisme, la haine de l’homophobie, la haine de tous les cons moqueurs pleins de jugements, la haine contre ceux qui disent "t’es trop grosse", la haine contre ceux qui jugent "t’es trop maigre", la haine contre ceux qui rejettent la différence, qui rejettent tous ceux qui ne pensent pas comme eux. Je ne dois pas oublier qu’eux ne pensent pas comme moi et que je n’ai pas le droit de les détester pour ça.

Je ne dois pas me dire "je n’ai plus d’espoir en l’humanité", même si je n’ai plus beaucoup d’espoir pour l’humain. Je ne sais pas si je dois ou non me réfugier dans les livres, faire semblant de rien, attendre que ça explose.
Je ne sais pas si je dois écrire, écouter des chansons, quelque chose qui me montre que beaucoup de gens sont gentils, pleins d’amour, que des gens essaient de changer le monde, essaient de faire des bonnes choses. Que tout le monde n’est pas manipulé, que nous ne sommes pas tous des moutons, que certains ont fait leur chemin. Il ne faut pas que j’oublie que je dois être tolérante, tolérante même contre ceux qui ne le sont pas.

Je ne sais pas si je suis déprimée, ou simplement blasée. Si je dois dire "je l’ai vu venir" ou si je dois me demander si on n’est pas en pleins cauchemars. Je suis un peu paumée.

J’ai envie d’être une autruche tellement j’aimerais pouvoir me cacher. Parce que j’ai honte. J’ai honte d’être humaine et c’est affreux d’avoir honte de son être, de son pays, de ses semblables.

Je dois en appeler à toute ma tolérance pour ne pas cracher par terre, pour ne pas laisser tomber, pour continuer à avancer. Peut-être que c’est une curiosité malsaine pour voir si les choses vont changer en bien ou en mal. Pour voir si on va atteindre le fond.
J’aimerais bien avoir un spoil du futur, savoir si ça vaut le coup d’attendre, ou si on va s’enliser, scier notre branche, appuyer sur le bouton d’auto-destruction.

Et j’ai besoin de tolérance, beaucoup de tolérance. Sinon je ne suis pas sûre de pouvoir dormir la nuit tellement je vais bouillonner.


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