David Foenkinos est un
écrivain fétiche. Depuis Le potentiel
érotique de ma femme (2004) et surtout La
délicatesse (2009), dont il avait cru être capable de tirer un film, il
gagne à tous les coups – en littérature, pas au cinéma. Les souvenirs (2011) l’avaient même lancé, à la grande surprise de
lecteurs plus critiques, dans la course aux prix littéraires d’automne. On se
disait qu’il pourrait maintenant recopier un annuaire téléphonique et bien
vendre malgré tout son livre.
Il n’est pas allé
jusque-là dans Je vais mieux. Mais
quand même : un chapitre sur deux est constitué de deux lignes. La
première fournit, sur une échelle de 1 à 10, l’intensité de la douleur
ressentie par le narrateur. La seconde, en quelques mots, parfois même un seul,
décrit son état d’esprit. De « inquiet »
à « vers l’avenir », en
passant par « combatif » ou
« au milieu de nulle part ».
Des ponctuations, en somme, entre des chapitres constitués, comme tout chapitre
digne de ce nom, de phrases avec des descriptions et des dialogues censés faire
avancer le roman. Avec aussi, tic d’écriture auquel David Foenkinos renonce
rarement, des notes en bas de page.
Un soudain mal de dos est
à l’origine de tous les malheurs qui vont s’abattre sur le personnage central.
Avant qu’il aille mieux, puisque l’embellie est annoncée dès le titre, il va
perdre son travail et entendre sa femme demander le divorce, sans pour autant
risquer le statut de SDF. Sa vie n’est pas si mal faite : une belle somme
d’argent le met à l’abri du besoin et il se réfugie à l’hôtel Les Pyramides où il entreprend de
réaliser sa vocation presque oubliée, devenir écrivain. Encore ne s’agissait-il
peut-être que d’une pose, comme ressemble à une pose sa manière d’envisager le
pire à propos de son mal de dos.
On imagine que cela voudrait être drôle.