Trente ans après sa parution, un article fait le buzzz sur la Toile...
En 1983, François Cluzet déclarait lors de sa première interview accordée à Laure Elli pour Libération qu'il était: "grosse, noire et lesbienne" !
A cette époque, moi, Albertine G. alias ElsaPotine, signait alors sous le pseudo de Laure Elli. Oui je sais, ça fait beaucoup de people pour une seule personne mais nulle n'est parfaite.
Fin de l'apaté : Retour en 1983 - je m'en souviens encore : nous étions dans sa caravane. Il tournait Vive la Sociale! de Gérard Mordillat... Aussi timides l'un que l'autre, nous murmurions plus que nous parlions. Quel bon moment.
François Cluzet avait déjà ce sourire si craquant d'authenticité qui l'a ensuite révélé dans Les petits mouchoirs et ces Intouchables qui ont fait le tour du monde.
1983 - 2013, François Cluzet, même combat ! Et toujours de provoquer pour éveiller ! Pour preuve de son honnêteté, de la force de ses convictions, fidèle à lui-même, il reprend ce credo à chaque interview, démontrant ainsi une sincérité désarçonnante et fort louable.
Alors au risque de manquer de modestie (parce que j'ai été la prem' à l'entendre!), et sans commentaire,en voici pour preuve, parmi d'autres, quelques extraits...
Et de se confier dans Télérama : «A 15 ans, j'étais d'extrême gauche ; à 22 ans, je déclarais à Libération : "Je suis une grosse dame noire lesbienne." Mais je sais aujourd'hui qu'un acteur mange forcément à tous les râteliers : ai-je le droit de refuser que des spectateurs d'extrême droite viennent me voir ? Pas d'hypocrisie ! Evidemment, ma place est du côté des humiliés, des démunis, c'est ce que j'ai été, c'est ceux que je comprends le mieux. Mais pour continuer à les défendre, mieux vaut rester dans le contre-pouvoir. Pour garder sa liberté de parole, un artiste ne doit pas s'engager.»
Interrogé sur ses préférences politiques par Gala, François Cluzet répète en janvier 2012 : «A 15 ans, j'étais d'extrême gauche ; à 22 ans, je déclarais à Libération : "Je suis une grosse dame noire lesbienne." Mais je sais aujourd'hui qu'un acteur mange forcément à tous les râteliers : ai-je le droit de refuser que des spectateurs d'extrême-droite viennent me voir? Pas d'hypocrisie! Evidemment, ma place est du côté des humiliés, des démunis, c'est ce que j'ai été, c'est ceux que je comprends le mieux. Mais pour continuer à les défendre, mieux vaut rester dans le contre-pouvoir. Pour garder sa liberté de parole, un artiste ne doit pas s'engager.»
Ainsi dans Closer, lors de la sortie de Do not disturb de et avec Yvan Attal et Laetittia Casta, François Cluzet souligne encore l'importance pour les artistes de faire reculer les tabous de notre société : «Moi la première interview que j'ai donnée dans ma vie, j'avais 22 ans, c'était pour Libération. J'ai dit : "Je suis une grosse dame noire et lesbienne." Parce que je pense qu'en termes politiques, les artistes doivent être du côté des minorités. Gros, parce que les gros sont bafoués. Une femme, parce qu'elles sont encore exploitées. Une Noire, parce qu'elles sont encore humiliées. Et homosexuel(le), parce qu'ils font encore partie de ceux qu'on ne peut pas montrer.»