Je me rendais hier soir à la CCG, la Communauté de Communes du Genevois, convoqué pour la dernière fois par le président... enfin le nouveau président pour rendre hommage à l'ancien, Bernard Gaud [photo].
Sur mon scooter, dans la dernière ligne droite, je découvre le bus M qui fait la liaison entre St Julien et le Bourg d'en Haut, le haut lieu de tant de mes souvenirs. Un bus au Bourg d'en Haut, qui l'eut cru ? Merci la CCG. Bref, un monsieur descend du bus qui ressemblait à... Robert Cramer.
Et bien, c'était Robert Cramer venu rendre hommage à Bernard !
L’initiateur du Grand Genève qui présida le conseil du Léman. Le premier écolo a siéger à Berne au Conseil des États, la chambre haute (le sénat) suisse. Un homme politique genevois de grande envergure… Voir ici. Et bien, en conformité avec ses idées, il prend le bus et vient témoigner son estime à quelqu'un qu'il apprécie.Après avoir lu une lettre de notre ex-député, Claude Birraux, toute d'éloges pour Bernard, le nouveau président de la CCG Pierre-Jean Crastes expliqua à quel point Bernard était un de ces hommes politiques rares. Fidèle à ses idées, travailleur, précis, refusant la démagogie, luttant contre le toujours plus et le trop qui ravage notre époque, un souci de l'intérêt général et du service public... Un travail de fourmi si nécessaire sans souci du paraître. Enfin, la décision de partir en pleine forme pour laisser la place aux jeunes. Bref un éloge mérité.
Ensuite Cramer en ajouta une couche sur le registre des relations franco-suisse et du travail énorme fourni par Bernard dans le cadre du projet d'agglo franco-valdo-genevoise. Travail qui a amené à Genève la subvention maximum de la part de la confédération pour le projet de circulation... "Bernard est un homme qui lit à fond les dossiers... puis qui les relit en ajoutant, corrigeant, questionnant... puis qui les relit une troisième fois pour trouver les dernières faiblesses".
Ensuite ce fut le tour du Sous-Préfet puis de JM Thénard, l'ex-maire de Saint Julien qui fut le vice-président de Bernard, à ajouter leurs témoignages. Finalement, Bernard fit une réponse à sa manière, pleine d'humour, toute empreinte de ses convictions humanistes et son souci de l'avenir de la planète. Il a parlé entre autre des couloirs biologiques, de la nécessaire collaboration entre les habitants du Genevois de part et d'autre de la frontière, condamnés depuis des siècles à la cohabitation.
Après la votation xénophobe du peuple suisse, le refus par Genève de subventionner les P+R, la vague FN en France... Cet hommage à un grand humaniste à l'esprit ouvert comme Bernard m'a fait chaud au cœur.