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Au cinéma : «The Homesman»

Publié le 27 mai 2014 par Masemainecinema @WilliamCinephil

Neuf ans après son premier long-métrage, « Trois enterrements », récompensé au Festival de Cannes la même année, Tommy Lee Jones nous livre « The Homesman ». Il incarne une nouvelle fois l’un des rôles principaux, tandis que Hilary Swank lui donnera la réplique. Le long-métrage fut présenté en sélection officielle au 67ème Festival de Cannes et faisait partie de la compétition. « The Homesman » sortait dans nos salles le 18 mai 2014.

Synopsis : En 1854, trois femmes ayant perdu la raison sont confiées à Mary Bee Cudy, une pionnière forte et indépendante originaire du Nebraska. Sur la route vers l’Iowa, où ces femmes pourront trouver refuge, elle croise le chemin de George Briggs, un rustre vagabond qu’elle sauve d’une mort imminente.

« The Homesman » est un western atypique, lorgnant plus sur sa facette psychologique que divertissante. Durant deux heures et deux minutes, le spectateur suivra le parcours de Mary Bee Cudy et George Briggs durant leur longue route vers l’Iowa. Le scénario, écrit par Kieran Fitzgerald, Wesley Oliver et Tommy Lee Jones, amène des enjeux intéressants et thématiques très fortes, notamment avec la vie de ces deux êtres en mal-être. Malheureusement, trop d’éléments sont amenés avec lourdeur ou de façons maladroites, décrédibilisant l’ensemble. On pense notamment au décès de l’un des personnages qui arrive peut-être trop vite, sans que le personnage n’ait pu dire tout ce qu’il avait à dire … Toutefois, là où « The Homesman » est intelligent c’est dans l’introduction des deux personnages principaux. Ils se dévoilent petit à petit, par le biais de scènes clés, où les acteurs peuvent user allégrement de tous leurs talents de comédiens.

Hilary Swank interprète Mary Bee Cudy, fermière au caractère dur et à la recherche d’un futur époux. Les traits marqués du visage de l’actrice lui permettent de rendre son personnage encore plus dur qu’il ne l’est déjà. À ses côtés, on retrouve Tommy Lee Jones, donnant vie à un vieux gringo à l’air pataud et un brin stupide. L’acteur fait le clown et le fait bien. Que ce soit par ses mouvements et ses expressions de visage, il fait rire même si parfois cela est malgré lui. Au fond, ces deux personnages sont de grands désespérés, de l’amour et de la vie. Ce voyage, au goût initiatique, est une véritable cure pour eux où leurs limites physiques et psychologiques vont être mises à rude épreuve. La présence des trois illuminées, interprétées convenablement par les différentes actrices, est comme un bagage trop lourd à porter, qui sera le déclencheur de tous les enjeux scénaristiques. Les plus psychologiquement atteints ne sont pas toujours ceux auxquels on croit …

La réalisation de Tommy Lee Jones ne fait que des allers et retours entre grâce ultime et scènes brouillonnes. C’est bien simple, dès que la caméra se fixe, le spectateur peut apercevoir des plans d’une beauté immense. On peut notamment citer ce plan magnifique à la fois sensuel et pudique, où l’on découvre Hilary Swank dénudée mais cachée avec un subtil jeu d’ombre. Malheureusement, lorsque la caméra de Tommy Lee Jones se permet quelques mouvements, elle devient chaotique, n’arrivant pas à capter l’essence du long-métrage. Les décors naturels apportent un charme fou à « The Homesman » où les paysages ont une importance considérable. La musique de Marco Beltrami se fait très discrète, ne servant pas un pathos qui aurait été inapproprié. Au final, « The Homesman » se trouve être fulgurant lorsqu’il pose sa caméra afin que les spectateurs apprécient au mieux les paysages et les acteurs évoluer dans un cadre pensé avec élégance.

« The Homesman » n’est pas un western classique. Axé sur ces personnages et leurs émotions, le long-métrage permet à Tommy Lee Jones de livrer de très belles séquences, gâchées ici et là par des défauts trop voyants et un rythme trop contemplatif …

The Homesman - Affiche

The Homesman. De Tommy Lee Jones. Avec Hilary Swank, Tommy Lee Jones, William Fichtner, Miranda Otto, John Lightgow, Meryl Streep, James Spader, …

Sortie le 18 mai 2014.


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