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"Bodies In Urban Spaces" à Strasbourg, chronique dessinée

Publié le 29 mai 2014 par Lifeproof @CcilLifeproof

24 mai 2014, 10h, avec Jean-Charles nous nous sommes rendus au point de ralliement des performeurs de Bodies In Urban Spaces : première répétion. Pendant trois jours de représentation, aujourd'hui jeudi 29 mai puis les 30 et 31 mai 16 performeurs, sélectionnés à Strasbourg, parcourront les rues de la ville de la place Kléber vers le Mamcs et s'imbriqueront dans des éléments d'architecture de notre ville.

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Le protocole est le suivant: tous les jours rendez-vous à 10h prêts pour courir 20 minutes. Ils enchaînent ensuite avec de la méditation. Puis entraînement dans la ville, 7 heures par jour en tout. Nous avons suivi le début du premier jour de répétition. Il est certain que ce que nous avons vu n'est qu'une esquisse de ce qui sera présenté aujourd'hui.

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Ce qui leur est demandé est un travail nécessitant force et souplesse. La méditation est une phase importante du protocole mis en place par la compagnie, c'est ce qui va leur permettre d'accepter et d'avoir la force spirituelle de maintenir les positions (scabreuses ? Ubuesques ? Étonnantes ?) qui leur seront demandées.

Le groupe est guidé, mis en scène par deux danseuses de la compagnie Willi Dorner : Esther Steinkogler et Lodie Kardouss. Elles ont présenté un exercice de méditation : « keep calm », « go somewhere else ». Il s'agissait pour tous d'être debout, les jambes écartées, les bras en arrondis maintenus à angle droit devant eux. Ils devaient tenir la position pendant quatre minutes, rechercher le calme, ils devaient chercher en eux comment répartir l'énergie, comment l'équilibrer et soulager ainsi les parties du corps se trouvant en tension.

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Après ce travail-là, ils sont partis en ville afin de trouver des formes d'empilement à travers un itinéraire pré-établi. Le premier essai s'est tenu place Kléber entre la main courante d'un escalier descendant vers le parking souterrain et un muret, dessous se trouve le vide. Avant de "lancer dans le vide" le premier volontaire, l'une des danseuses de la compagnie a essayé, cherché et testé plusieurs positions dans cet endroit à la fois restreint et dangereux. L'idée est de trouver des points d'appui qui vont permettre au performeur de tenir dans cet espace puis d'y tenir pendant un temps assez long.

On sentait la tension dans les muscles du performeur qui a essayé trois positions différentes : constat d'échec pour la seconde, il n'a pas réussi à la tenir. Les deux autres étaient très impressionnantes et ont suscité l'intérêt, le questionnement et la surprise des passants, aussi bien ceux qui étant sur la place que ceux montant cet escalier.

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Seconde étape, direction la place de l'homme de fer. Là le groupe s'est divisé en deux : le premier est allé s'imbriquer sous un escalier tandis que le second est allé le long du tram pour se positionner autour d'un poteau.

Avec Jean-Charles, on est resté dans un premier temps au niveau de l'escalier : bien organisés, ils ont sorti pelle et balayette afin de nettoyer le dessous de l'escalier, bouts de verres, mégots de cigarette sont ainsi retirés, la place est alors nette pour l'intervention des performeurs. Esther leur a montré comment se disposer, une première a essayé de s'y caser mais n'y est pas parvenu (trop grandes jambes pour cet espace au fond très exigu ?), une seconde y est arrivé et va maintenir la position le temps que les autres soient insérés et qu'Esther ait essayé les différentes postures au fur et à mesure de leurs inclusions. À genoux (d'où l'intérêt des genouillères renforcées), sur le côté, sur le dos, la tête en bas, les jambes en l'air, nous voici face à un joyeux mélange qui s'observe avec curiosité.

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Nous sommes ensuite partis à la recherche du second groupe : ils avaient finalisé leur empilement et l'ont refait devant nous. L'une des performeuses a besoin d'un coup de main, Lodie qui les accompagnait les a incités : ce qu'ils font est avant tout « un boulot d'entraide ».

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Se soutenir, travailler en équipe, s'aider, franchir les obstacles qu'ils soient physiques ou psychologiques font partie des fondamentaux de cette performance. Elle nous invite aussi, au gré des empilements et diverses contorsions des performeurs, à redécouvrir notre ville, son architecture. Ces corps seront disposés dans l'espace, dans des interstices non prévus pour nous accueillir, des éléments d'architecture qu'on ne voit peut-être plus, leur mise sous tension nous fait nous rendre compte d'à quel point il s'agit vraiment d'une performance physique intense, leur empilement et leur anonymat nous invitent à repenser notre position au sein d'une société de plus en plus comprimée peut-être aussi.

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Bodies In Urban Spaces performance de la compagnie Willi Dorner est programmée par Pôle Sud et Le Maillon dans le cadre du festival Strasbourg Nouvelles. Départ les 29, 30 et 31 mai de la place Kléber, le 29 à 14h et à 18h, les 30 et 31 à 15h et 19h.

Jean-Charles et Cécile.

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Willi Dorner, Bodies In Urban Spaces, présenté par Pôle Sud et le Maillon

Jeudi 29, vendredi 30 et samedi 31 mai

Espace public, Strasbourg – départ Place Kléber :

29 mai (jour férié) : 14h et 18h

30 mai et 31 mai : 15h et 19h

Parcours chorégraphique et architectural pour un groupe de danseurs/ performeurs locaux. Dans le cadre de la présidence de l’Autriche du Comité des Ministres du Conseil de l’Europe.


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