Béret baguette 2014 (Paris-Vincennes)

C’est par une journée printanière et agréable, qu’avait lieu dimanche dernier, un événement au charme unique. Organisé et permis par quelques passionnés, Béret Baguette, c’est un rassemblement autour d’une époque et d’un état d’esprit dont on se souvient avec nostalgie.

Faisant référence à l’été 1936 et aux premiers congés payés (deux semaines de vacances collectives qui faisaient frissonner les patrons des usines à l’époque), c’est bien cette insouciance qu’il s’agit de retrouver.

C’est l’occasion d’exhumer les affaires enfouies dans les greniers, ou de s’intéresser aux tenues de l’époque, puisque pour l’événement, le dresscode est le seul pré-requis.

Concrètement ensuite, il s’agit d’un parcours effectué à vélo, où le cortège (plutôt impressionnant en nombre), traverse Paris avant de rejoindre cette année, Vincennes pour un grand pique-nique.

Pour rassurer les participants ou les éventuels intéressés pour l’année prochaine, le parcours s’apparente à une balade et à un charmant défilé, puisque c’est l’occasion d’arpenter les rues de la capitale avec un groupe homogène, et d’étonner les passants.

C’est aussi et avant tout un moment d’échange qui s’étend du moment de la préparation de votre tenue, puisqu’il faut définir votre « personnage » et bien échanger avec ceux qui vous fournissent les affaires (que ce soit votre famille, ou une vendeuse dans une boutique), au moment du « ride » puisque les passants amusés entament avec curiosité la conversation, mais aussi et surtout lors du déjeuner, où tous ensemble, dans une ambiance très familiale, on parle de cet état d’esprit matérialisé par ces accessoires.

Ainsi donc les valeurs de sociabilisation nouvelle qui voyaient le jour en 1936, sont réinventées aujourd’hui avec ce déjeuner sur l’herbe impressionnant.

C’est aussi l’occasion de jeter un regard d’ensemble sur l’assemblée, cohérente, au charme désuet. On y distingue essentiellement des passionnés, de vélo, de cette époque, et un formidable esprit de partage.

En observant de près, on découvre que certains ont fait le déplacement à Paris spécialement pour l’occasion, et agrémentent leur équipement de leur petite particularité locale, ajoutant un charme supplémentaire à leur personnage (on voit le vélo qui a fait la guerre, la bouteille de Chartreuse qui a sa petite place sur le tandem…).

D’autres jouent à fond la carte de la personnalisation, en prévoyant dans le cadre du vélo, une place pour leur parapluie, leur pompe, ou leur planche à découper et leur saucisson !

Dans l’après-midi, un défilé est organisé informellement, et c’est l’occasion de voir avec attention chacun des participants, de noter les détails des tenues, et d’admirer les vélos. Tandems, pignons fixes, monocycles, et autres modèles anciens, c’est un vrai régal pour les amateurs et passionnés, et le défilé s’effectue avec tant de spontanéité et de simplicité que la convivialité prime. La scène de l’affiche (et le fameux baiser) est rejouée par les participants et encouragée par l’assistance.

L’impression est stupéfiante, on se croirait plongés des années en arrière, dans une ambiance bienveillante et détendue.

Le groupe se connait déjà bien, mais pour les néophytes (comme nous), nous sommes bien accueillis et bien intégrés à l’enthousiasme et aux fous-rires collectifs.

Plaisir des yeux, bonne humeur et variété des interprétations du thème, c’est un bonheur de faire partie du groupe pendant un instant, et de partager les émotions diverses qui en émanent : attendrissement devant ce petit garçon haut perché qui demandent en sortant de la piste « dis, j’ai gagné, dis ? », devant ce couple féminin qui se saute dessus par surprise… autant de couples atypiques que de couples formidablement classiques.