Muret. Les concertos du «Mozart noir»

Publié le 28/05/2014 à 03:51, Mis à jour le 28/05/2014 à 08:44

Chevalier de Saint-George

Le 30/05/2014

Monsieur de Saint-George.

Pour accompagner le festival Afriqu'à Muret, la ville a demandé à l'ensemble montalbanais «Les passions», dirigé par Jean-Marc Andrieu, d'interpréter des concertos et une symphonie du Chevalier Saint-George. Surnommé, le «Mozart noir», ce mulâtre né en Guadeloupe en 1745, d'un père colon et d'une mère esclave, est venu très jeune en France et a été adopté par une famille aristocratique. Il exerça brillamment les trois cordes qu'il avait à son arc : militaire, escrimeur (et grand sportif, de la danse au patinage) et musicien. Violoniste virtuose, il dirigea le Concert des amateurs et se produisit dans les cours royales de France (il était proche de Marie-Antoinette) et d'Angleterre et dans les cours d'Europe.

Jean-Marc Andrieu, la musique du Chevalier St-George est-elle souvent donnée ?

Non, pas assez souvent. Elle est facile à entendre, mais difficile à jouer. Elle réclame pas mal de virtuosité et tout le monde ne peut pas l'aborder. Nous l'avons interprétée au théâtre Olympe de Gouges à Montauban, Olympe que Le Chevalier, justement, a côtoyée à Paris… D'ailleurs, il y a rencontré aussi le compositeur muretain Nicolas Dalayrac. -

Comment définiriez-vous sa musique ?

Elle est fraîche, agréable à entendre, il y a beaucoup de rythme, d'énergie.

Le partenariat avec Afriqu'à Muret paraît donc évident ?

Tout à fait. Le Chevalier Saint-George, qui a des racines africaines, est un personnage emblématique de la négritude. Il est le symbole de l'émancipation des Noirs (l'esclavage a tété aboli dans les colonies en 1794). On l'appelait aussi «Le nègre des Lumières». C'est rare qu'à cette époque, un homme de couleur atteigne un si grand niveau dans l'échelle sociale.

Concert le vendredi 30 mai à 20h30 au théâtre municipal. 10 euros. Contact : 05 61 51 91 59.

Source La Dépêche du Midi