On connaît le grand talent de la famille Coppola dans le milieu du cinéma. Plus besoin de présenter Francis Ford Coppola qui a réalisé de véritables chefs d’œuvre du patrimoine. Sofia, sa fille et jurée du 67ème festival de Cannes, construit son parcours autour de sujets sociaux contemporains. En fer de lance, elle a une appétence toute particulière pour traiter de la jeunesse hollywoodienne. Aujourd’hui, c’est Gia Coppola, petite fille de Francis, qui se lance dans la réalisation pour son premier film, Palo Alto, avec les mêmes préoccupations sur cette adolescence dorée que sa nièce Sofia.
Adaptation de nouvelles écrites par James Franco, l’histoire tourne autour de jeunes d’une banlieue chic : Teddy (Jack Kilmer), April (Emma Roberts), et Fred (Nat Wolf). Ils sont piégés dans un monde qu’il ne comprenne pas complétement. Aussi, ils se lancent dans des expériences d’adolescents. Confrontés à la drogue, à l’alcool et au sexe, certains se perdront dans l’excès alors que d’autres réussiront à éviter les pièges du désir.
© Pathé Distribution
Il est toujours dur pour un réalisateur de se jeter dans un premier film. Pour autant, Gia Coppola a su donner à celui-ci une approche empreinte de sa personnalité. D’un tempérament timide et réservé, la réalisatrice donne de sa fragilité à son image que l’on retrouve notamment dans les diverses scènes de virées nocturnes tournées en voiture. Les mouvements de caméra sont très ordonnés et les cadres contrôlés. Ils mettent en avant le talent des jeunes acteurs.Ces derniers sont castés pour avoir le même âge que les personnages qu’ils interprètent. Sur ce point, le film ne joue d’aucun artifice générationnel. On ne retrouve pas une star de 35 ans jouant un jeune de 18 ans. Seule petite exception, Emma Roberts, plus âgée que son rôle et déjà vue dans des grandes productions comme Les Miller- une famille en herbe, apporte son professionnalisme et son bagage à ce cercle de débutants. Parmi eux, on remarque particulièrement la prestation de Jack Kilmer, fils de l’acteur Val Kilmer, qui explose à l’écran avec cette capacité de toucher le spectateur tout en restant sur une réserve intrigante.
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Cependant, le bas blesse sur ce film du côté de la dramaturgie. En cela, les nouvelles de James Franco n’ont peut-être pas la force pour se confronter à une adaptation cinématographique. Le récit est étiolé sans nœud dramatique marquant qui permettent de maintenir en haleine le spectateur. Certains clichés, comme celui du professeur de sport qui tombe amoureux de son élève, monopolisent l’attention sans regard novateur. On est également beaucoup dans une déconstruction des scènes, souhaitant créer des effets de parallélismes entre les intrigues, notamment sur la scène de début et celle finale. Sans réelle justification, on cherche alors des réponses qui ne semblent pas se trouver dans le film.Intéressant sans être excitant, Palo Alto tient d’un héritage familial avec un réel don pour la réalisation. Mais le dicton dit bien qu’ « un talent sans travail n’est qu’une sale manie ». Aussi, il faudra encore un peu de travail pour que les films de Gia Coppola atteignent ceux de ses aïeuls.
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