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Critique Ciné : Tristesse Club, ronron au bord d'un lac

Publié le 04 juin 2014 par Delromainzika @cabreakingnews

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Tristesse Club // De Vincent Mariette. Avec Ludivine Sagnier, Laurent Lafitte et Vincent Macaigne.


Le résumé du film est particulièrement trompeur. Soigneusement écrit, il donne envie et rend curieux de voir ce que Tristesse Club avait réellement à nous raconter. Puis rapidement, je me suis bien rendu compte que je m’étais tout simplement fait avoir, comme un bleu. Ce n’est pas que le film est mauvais, c’est simplement que j’ai trouvé tout ce qu’il racontait assez médiocre. Pour un premier film ce n’est pas mal pour Vincent Mariette qui parvient à mettre tout cela en scène en mettant en valeur les paysages et les personnages mais le discours est assez filiforme et pas très passionnant. Cette histoire de père disparu se transforme bien trop rapidement en relation étrange entre les personnages. Cela manque cruellement de rencontres avec d’autres alors que par exemple la présence d’Anne Le Ny est assez savoureuse en femme qui a tout perdu et qui n’a plus rien à perdre ou encore cette bande d’adolescents avec une fille complètement folle capable de couper le pénis de son petit ami avec un cutter. Du coup, ce qui ressort réellement de Tristesse Club c’est plutôt le côté ultra mélancolique et nébuleux de la chose. Les paysages sont ensoleillés mais tout le reste respire la déprime.
Si vous aimez les jeux de pistes, les vieilles Porsche, les soeurs qui n'en sont pas, les pères pas vraiment morts, les lacs et leurs secrets: bienvenue au club.
Ce n’est pas une mauvaise chose pour un film qui a pour titre Tristesse Club sauf que voilà, le souci c’est que l’on aurait certainement apprécié de voir une vraie réflexion là dedans. Une réflexion qui vient à manquer alors que Tristesse Club tente de mélanger les genres entre la dramédie familial, le film de potes, le road trip, etc. Les genres se marient bien mais c’est l’histoire qui les lie qui a énormément de mal à séduire le spectateur que je suis. Je pense qu’il faut avant tout souligner la prestation d’un Laurent Lafitte (16 ans ou presque) plutôt en forme. C’est lui qui va donner le ton tout au long du film et rythmé un peu cet effeuillage de la vie d’un homme dont on ne sait finalement rien du tout si ce n’est que c’était un homme à femmes. Il y a aussi l’acteur bobo à la mode Vincent Macaigne (La Bataille de Solférino, Tonnerre). Un acteur qui a du talent c’est sans conteste, mais avec qui je n’arrive pas du tout à passer de bons moments. Partant de ce principe, forcément que je ne pouvais pas totalement m’éclater devant ce film. Mais le but de Tristesse Club n’était pas non plus de nous éclater, simplement de tenter de nous plonger dans une aventure originale.
On pourrait alors retrouver chez Vincent Mariette des faux airs de Wes Anderson (Moonrise Kingdom). Très léger l’influence j’entends bien. Etant donné que je ne suis pas un grand fan de Wes Anderson, là aussi la comparaison ne va pas vraiment mettre en valeur ce film. Le film n’échappe donc pas au fait que l’histoire tourne autour du pot pendant une heure et demie et le spectateur que je suis a légèrement eu l’impression de se faire avoir comme un bleu. Car oui, je m’attendais à quelque chose de plus léger, de plus proche de la comédie noire que le résumé du film m’avait vendu mais rien. Rien du tout. Au bout de trois quart d’heures on commence déjà à se demander s’il ne faudrait peut-être pas penser à sortir de la salle. Comme je le disais, seul deux moments sont salutaires au film, le reste ressemble à une vraie saucissonnade de choses et d’autres pas toujours très bien écrites. Vincent Mariette n’a au moins pas raté sa mise en scène qui, sans flirter avec l’originalité, était mignonne comme tout. Voilà ce que j’ai envie de sauver d’un film répétitif qui ne semble pas avoir de but et tour en rond comme un hamster dans sa roue.
Note : 3/10. En bref, quelle tristesse de voir qu’une bonne base se termine en film ronronnant tournant autour du pot.


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