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Le silence de la mer de VERCORS

Par Lecturissime

                                      Le silence de la mer de VERCORS

♥ ♥ ♥

"Je pensai : Ainsi, il se soumet. Voilà tout ce qu'il savent faire. Ils se soumettent tous. Même cet homme-là."

Ce que j'ai aimé :

Le silence de la mer fut la première nouvelle publiée  aux Editions de Minuit, maison d'édition clandestine qui a vu le jour en 1941 sous l'égide de Vercors et Pierre Lescure. Une vingtaine d'autres titres suivront jusqu'à la Libération, mais c'est le texte inaugural de Vercors qui connaîtra le plus grand retentissement. 

Le silence de la mer raconte l'histoire d'un allemand qui s'installe pendant l'Occupation chez le narrateur et sa jeune nièce. Il s'agit d'un allemand amoureux des lettres françaises et de l'art français qui souhaite une alliance entre les deux nations qui ainsi s'enrichiront mutuellement de leurs cultures. Si la nièce du narrateur refuse de lui adresser la parole, faisant ainsi acte de résistance, le jeune officier continue de communiquer son enthousiasme, son optimisme, jusqu'à ce qu'il découvre les véritables intentions de son pays et de ses anciens amis, allemands nazis qui pensent qu'il faut détruire l'esprit français pour conquérir la France. Le désespoir va alors s'emparer de lui.

"Au carrefour, on vous dit : "Prenez cette route-là." Il secoua la tête. "Or cette route, on ne la voit pas s'élever vers les hauteurs lumineuses des cimes, onn la voit descendre vers une vallée sinistre, s'enfoncer dans les ténèbres fétides d'une lugubre forêt ! ... O Dieu ! Montrez-moi où est MON devoir ! "

La nièce est l'incarnation de ce qu'aurait dû être la France, digne et silencieuse.

Les autres nouvelles ont pour thème la persécution des juifs, Vercors étant lui-même en partie juif par son père, il ne pouvait que dénoncer ces horreurs. Toutefois il a fait le choix de ne publier "Le songe" qui relate le cauchemar des camps de concentration qu'après guerre de façon à ne pas heurter les familles dont un des membres était déporté. "Ce jour-là"  est raconté du point de vue d'un petit garçon dont les parents juifs sont arrêtés. Tout en non-dits et présupposés, ce récit gagne en force et touche au coeur le lecteur. D'autres récits encore mettent l'accent sur ces français qui ont cru au "Maréchal", comme Muritz ("La marche à l'étoile"), Vendresse ("L'imprimerie de Verdun") ou encore Renaud dans "L'impuissance", et qui ont vu leur pacte se rompre brutalement. 

Le Mal rôde inlassablement, et l'homme déchu devient Bête. Le nazisme a réveillé les démons, à l'image de cette vieille dame qui aperçoit un soir devant sa porte Hitler et referme la porte épouvantée, persuadée d'avoir vu le Diable en personne. ("Le cheval et la mort")

Un recueil à ne pas oublier...

Ce que j'ai moins aimé :

- Rien.

Premières phrases :

"Il fut précédé par un grand déploiement d'appareil militaire. D'abord deux troufions, tous deux très blonds, l'un dégingandé et maigre, l'autre carré, aux mains de carrier. Ils regardèrent la maison, sans entrer. Plus tard vint un sous-officier. Le troufion dégingandé l'accompagnait. Ils me parlèrent, dans ce qu'ils supposaient être du français. Je ne comprenais pas un mot. Pourant je leur montrai les chambres libres. Ils parurent contents."

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Inconnu à cette adresse

Le silence de la mer, VERCORS, Le livre de poche, 4.10 euros


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