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Satanico Pandemonium

Publié le 08 juin 2014 par Olivier Walmacq

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genre: horreur, gore, trash (interdit aux - 16 ans)
année: 1973

durée: 1h25

l'histoire: Sœur Marie est considérée comme la plus pure et la plus vertueuses des nonnes du couvent. Mais, un jour, elle rencontre sur sa route un bien étrange berger qui éveille en elle des désirs et pulsions qu’elle aura bien du mal à contrôler.     

la critique d'Alice In Oliver:

A la fin des années 1960 et surtout au milieu des années 1970, une époque qui marque aussi le début de la libération sexuelle dans l'ensemble de la société (et pas seulement occidentale), de nombreuses productions mélangent le sexe au pouvoir absolu et donc à la dictature.
C'est ainsi que certains films provoquent le scandale et la polémique. C'est par exemple le cas de Salo ou les 120 journées de Sodome ou encore Portier de Nuit. C'est aussi à la même époque que la Nazisploitation voit le jour avec des films tels que Salon Kitty et la saga Ilsa (entre autres, Ilsa, la louve des SS ou encore Ilsa, la gardienne du harem).

Cette fois-ci, ces productions mélangent le sexe au nazisme et tentent de dénoncer (avec plus ou moins de subtilité) l'existence de bordels et d'orgies dans les camps de concentration. C'est dans ce même état d'esprit que naît la Nunsploitation, donc un nouveau genre qui associe le sexe à la religion.
Bien sûr, présenté comme cela, la Nunsploitation a l'air totalement ridicule. D'ailleurs, ce nouveau genre contient de nombreux films peu recommandables et sombrant dans le nanar bas de gamme. Pourtant, on trouve également des bons films, tout du moins des oeuvres intelligentes et plus complexes qu'il n'y paraît.

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C'est par exemple le cas de Satanico Pandemonium, réalisé par Gilberto Martinez Solares en 1973. Il s'agit donc d'un film mexicain. Ici, l'institution religieuse et son culte en prennent pour leur grade. Aussi est-il nécessaire de rappeler les grandes lignes du scénario, plutôt simpliste, tout du moins en apparence. Attention, SPOILERS ! Sœur Marie est considérée comme la plus pure et la plus vertueuses des nonnes du couvent. Mais, un jour, elle rencontre sur sa route un bien étrange berger qui éveille en elle des désirs et pulsions qu’elle aura bien du mal à contrôler.
Ici, le sexe est associé au mal (carrément représenté par Satan lui-même) et au péché.

D'ailleurs, Satanico Pandemonium effectue de nombreuses allusions au malin lui-même: la pomme dévorée qui symbolise le désir, l'apparition de serpents qui représentent le mal absolu ou encore le nom de l'héroïne principale, donc soeur Marie, qui est évidemment une allusion à la mère de Jésus. D'ailleurs, il est amusant de constater que cette dernière symbolise la Pureté.
Hélas, cette dernière est soudainement victime de ses propres pulsions, fantasmes et désirs. Elle est irrésistiblement attirée par le dieu "pénis". Bien sûr, tout cela peut sembler très caricatural.

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Paradoxalement, c'est aussi la volonté du film de jouer avec les caricatures, à l'image de l'introduction du film, qui semble se dérouler dans un paysage idyllique, qui n'est pas sans faire allusion à l'Eden lui-même, donc au Paradis. Pourtant, très vite, Satanico Pandemonium se transforme en huis-clos sur fond de martyre christique, puisque le film se déroule très souvent dans la chambre de soeur Marie, victime des apparitions de Satan et de ses propres pulsions (de plus en plus incontrôlables).
A partir de là, le film accumule les séquences chocs, avec quelques tortures (rien de bien méchant mais tout de même) et offre une critique virilente de l'institution religieuse et du clergé.

Au niveau des références, Satanico Pandemonium n'est pas sans rappeler un autre film scandale, à savoir Les Diables de Ken Russell. L'air de rien, le long-métrage de Gilberto Martinez Solares aborde des thématiques intéressantes, entre autres, le culte voire même un certain fanatisme menant à l'enfermement et à l'isolement du monde.
Satanico Pandemonium aborde également un autre thème particulièrement tabou, à savoir celui de la pédophilie. Mais il est aussi question d'intolérance et même de racisme à l'image de cette soeur de couleur noire, rejettée par ses paires et qui finit par se suicider.

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Finalement, Dieu et la prière ne lui seront d'aucun secours. Pas de doute, nous sommes bien en face d'un film dénonciateur. Toutefois, Satanico Pandemonium divisera probablement son audimat. Il y aura probablement ceux qui y verront une oeuvre caricaturale, qui associe le sexe au péché.
Et il y aura ceux (j'en fais clairement partie) qui y verront une oeuvre courageuse et qui a (à mon avis) grandement influencé d'autres films dénonciateurs, notamment Magdalene Sisters. Vous l'avez donc compris: Satanico Pandemonium est un film choc et qui s'adresse à un public averti. En l'état, difficile de lui attribuer une note puisque ce film peut se voir de différentes façons (comme je l'ai déjà souligné). En vérité, chacun se fera sa propre opinion. Pas de note générale donc !

note: ?


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