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Tristesse Club, de Vincent Mariette

Par La Nuit Du Blogueur @NuitduBlogueur

Note : 3,5/5

Après trois courts métrages, Vincent Mariette réalise ce premier long métrage et gagne son ticket d’entrée dans la bande des nouveaux cinéastes français. Si vous êtes un lecteur assidu de La Nuit du Blogueur cette dénomination fera nécessairement tilt dans votre cerveau éclairé. Nous y avons déjà fait référence dans nos articles sur La Bataille de Solférino et Les Rencontres d’après minuit, car nous suivons avec assiduité leurs travaux.

Pour les lecteurs qui nous rejoignent, cette bande se constitue de Guillaume Brac, Justine Triet, Antonin Peretjatko et Sébastien Betbeder dont les premiers films nous ravissent depuis quelques mois voire années pour les plus anciens. Tous ont approximativement le même âge (35-40 ans, ce qui fait d’eux de jeunes cinéastes) et ont en commun un cursus dans les écoles prestigieuses : la Fémis, Louis Lumière, le Fresnoy, les Beaux Arts. Ils se caractérisent également par leurs castings dans lesquels Vincent Macaigne ne manque pas d’apparaître. Digne représentant de cette bande, le comédien passe aussi derrière la caméra et a réalisé en 2012 Ce qui restera de nous, primé à Clermont Ferrant.

Vincent Mariette rejoint donc la bande aujourd’hui : il a fait la Fémis (filière scénario), il fait jouer Vincent Macaigne, et son film est bon !

© Haut et court

© Haut et court

Léon et Bruno apprennent la mort de leur père. Ils ne se côtoyaient plus et voyaient encore moins leur père dont le souvenir évoquait une enfance paumée. Ils se retrouvent aux funérailles mais découvrent une sœur plutôt que le défunt. La fratrie mène alors l’enquête sur les lieux de leur enfance où décidément rien ne file droit.

Se balançant entre drame et comédie, le film trouve un mélange tout à fait singulier et très intéressant. Un espèce de sucré salé assez stylisé auquel participent aussi bien les comédiens que la lumière, la mise en scène et le son. Une œuvre étonnement complète pour un premier film !

© Haut et court

© Haut et court

Puisqu’il se démarque de l’environnement habituel français, certains critiques cherchent à se rattraper à de vieilles branches, et une journaliste du Monde a même lancé un parallèle au genre des films d’horreur. Son article étant affiché dans certains cinémas, je prends le soin de rassurer les esprits les plus fragiles : vous ne verrez pas une goutte de sang. Dans ses références, Vincent Mariette cite avant tout le style incontournable de Wes Anderson et on comprend alors une appartenance à un cinéma davantage anglo-saxon dans lequel se nourrit son sens de l’humour.

Le trio d’acteurs se prête parfaitement à l’exercice ; leurs relations ambiguës reflètent l’étrangeté de cette enquête semi-jeu de piste autour d’un lac et d’un ancien hôtel sous scellés judiciaires. Certaines situations piochent dans le burlesque tandis que d’autres frôlent le drame saugrenu ; un mélange qui joue avec la curiosité des spectateurs et les nuances multiples.

Un premier film surprenant, divertissant et intelligent, riche en tous points ; de quoi prédire un réalisateur à suivre.

Marianne Knecht

Film en salles depuis le 4 juin 2014


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