Vive la Coupe du Monde de football

Hier soir, mon bébé de 3 ans avait un joli pyjama que lui a acheté sa mamy. Un joli pyjama bleu marqué « France » dessus, avec un ballon. Son parrain lui a acheté des cages de foot qui se montent en deux minutes : après la piscine, nous avons joué avec le ballon. Il a un coup de pied de malade et va bien chercher le ballon dans mes pieds, mon bébé…
Je lui faisais une réflexion bête, alors qu’il me faisait un gâté devant la télé avant de se coucher. La maman donnait à bébé2 le tétou en même temps. La télé était sans doute sur BFM TV (I Télé parle foot en invitant Besancenot, je suppose qu’aujourd’hui ils ont invité Le Pen ou Philippot pour parler ballon, je préfère donc regarder BFM TV comme chaîne information…). Sur BFM ou Bein, je ne sais plus, mais je sais qu’il y avait des actualités sur la Coupe du Monde…
Je disais donc à mon bébé : « demain ça sera ta première Coupe du Monde ». Et je lui disais ça en étant ému… Mon bébé2 vivra aussi sa première coupe du Monde. Mais je ne suis pas convaincu qu’à 6 mois il en profite vraiment.
J’avais 9 mois quand la Coupe du Monde se déroulait en Argentine, avec Platini mais sans Cruyff. Je n’ai même pas vraiment de souvenirs de 1982, Séville, tout ça. J’allais sur mes cinq ans… Par contre, j’ai des souvenirs du Mexique… Et j’ai adoré la Coupe du Monde de 1990, même si les matchs étaient à chier. Je suivais les belges et les anglais (qui se sont rencontrés en 8eme de finale, sacré Platt). J’ai adoré. Mon bébé suivra à 3 ans sa première coupe du monde. Je ne suis pas sûr qu’il se souvienne. Je lui raconterai plus tard l’histoire de notre sport, car la Coupe du Monde est un jalon de cette histoire. Et toujours un moment joyeux, même si Anelka, même si Maradona était dopé, même si Zidane sa cuisse ou son coup de boule. Des moments joyeux.
Cela n’empêchera, ce mois-ci, de lire les proses d’aigris et de donneurs de leçons. Je lisais hier soir des tweets du genre « Mossoul est pris, le chômage augmente, des grèves… Mais il y a la Coupe du Monde, alors le peuple est heureux ». Ben oui et il t'emmerde le peuple. Le peuple est con de toutes manières, heureusement qu’il y a des gens intelligents. Qui comparent des carottes et du pâté et mettent tout et n'importe quoi sur le même plan, mais bon ils sont intelligents.  Heureusement qu’il y a des gens intelligents pour s’offusquer que l’on puisse être triste de la mort de Thierry Roland, que l’on puisse être heureux d’un but ou d’un moment de bonheur. Enfin, « heureusement… ». Je suis ironique, non pas « heureusement ». Ils m’emmerdent.
C’est comme les polémiques alimentés par des bonnes âmes. Scandaleux que la coupe du monde soit au Brésil quand une partie de sa population connait la misère. Les mêmes qui trouvaient scandaleux les JO en Russie, ou en Chine, ou même en Angleterre (pensez-vous il y a des pauvres aussi). Et qui s’offusqueront que l’Euro se passe en France dans 2 ans. Ils préféreraient sans doute une grève d'indignés... Bref, des gens qui ne veulent pas des grands moments populaires… Qui préféreraient que l’on se drape tous dans la tristesse, dans la compassion bête et facile, ou pire dans l’indignation sur commande. Ils sont grotesques.
Et il y a enfin les égoïstes. Je n’aime pas, alors je vais hurler à la Terre entière « vous m’emmerder avec le foot et la Coupe du monde ». La chaîne « Animaux » passe un documentaire sur les babouins, France 2 passe un film français subventionné qui parle d’une société en déliquescence, etc… Mais non, « le football fait chier ». Ah bon… Qu’ils n’en aient rien à foutre du foot, pourquoi pas. Mais quand tu n’aimes pas quelque chose, est-ce la peine d’emmerder les autres à les dégouter ? Je trouve le festival de Cannes consternant et chiant : je n’emmerde pas ceux qui se pâment devant le Grand Journal sur la Croisette et la grande famille du cinéma qui se tripote allègrement devant des films dont le grand public se moque…
Sans doute que ça doit « faire bien » de moquer le football, et d’une manière générale les manifestations populaires… Sans doute que « ça doit faire bien » de s’indigner devant la Coupe du monde. « Le fric »… Bien sûr, le fric, j’avais oublié. Les footballeurs trop payés, tout ça…  
Enfin, je vais laisser parler les grincheux et les aigris. Ils ne seront de toutes manières jamais heureux. Ou ne le sont qu’en critiquant et en crachant sur le reste. Et de toutes manières, leurs comportements ne me regarde pas. Il y aura plein de choses à la télévision ce soir. Et il fera beau dehors.
Pendant ce temps avec bébé, nous regarderont le début de cette Coupe du Monde. J’ai hâte en tous cas. C’est bien…